Pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre et aider les pays pauvres à s’adapter au climat qui se dérègle, des scientifiques proposent notamment de taxer le transport aérien et maritime.
En 2009, lors de la 15ème conférence des parties sur les changements climatiques (COP15) de Copenhague, les nations du monde s’étaient fait une promesse. Celle d’apporter un soutien financier « neuf, additionnel, prévisible et adéquat » aux pays en développement, à hauteur de 100 milliards de dollars (82 Mds€) par an à partir de 2020. Ces financements devaient provenir d’une « large gamme de sources, publiques ou privées ».
Problème : les signataires ont oublié de préciser ce qui rentrerait dans le calcul de cette « finance climatique ». Résultat : il est impossible de savoir si l’objectif de 100 milliards a été atteint, alertent les auteur•rice•s d’une étude récemment publiée dans Nature.
Les scientifiques recommandent de réformer d’urgence ce mécanisme d’aide à l’entame d’une décennie cruciale dans la lutte mondiale pour le climat. Ce qui passe par une meilleure définition des termes, et la mise en place de nouveaux systèmes de financement « innovants ». Par exemple : une taxation sur les vols internationaux et sur les hydrocarbures utilisés par le transport maritime. Les émissions de l’aviation et du fret maritime ne sont pas comptabilisées parmi les émissions nationales des pays signataires de l’accord de Paris. Une réforme d’autant plus urgente que ce dernier, écrit en 2015, prévoit que les nations augmentent encore le montant annuel consacré à cette « finance climatique » avant 2025.