Bonds, rebonds et moribonds. Les émissions de CO2 du secteur de l’énergie, qui représentent 85% des rejets mondiaux, sont reparties à la hausse après l’arrêt temporaire de l’économie l’an dernier, prévient l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
« C’est un sérieux avertissement sur le fait que n’avons pas fait assez pour accélérer la transition vers les énergies propres à travers le monde », a prévenu le directeur exécutif de l’AIE, Fatih Birol dans un communiqué le 2 mars. Malgré la chute historique de 5,8% des émissions du secteur de l’énergie en 2020 – 2 milliards de tonnes de CO2 en moins ! – son agence s’inquiète d’un important rebond constaté dès la fin de l’année.
Alors que les imposants plans de relance mis en œuvre pour contrer l’impact de la crise sanitaire constituaient une opportunité idéale de modifier structurellement l’économie, « nos chiffres montrent que nous sommes en train de revenir au modèle carbo-intensif », a regretté Fatih Birol.

Après avoir atteint un point bas en avril 2020, les émissions mondiales ont rapidement redécollé pour finalement dépasser leur niveau de 2019. En décembre 2020, elles étaient déjà supérieures de 2 % à décembre 2019, soit un écart de quelque 60 millions de tonnes. « Beaucoup d’économies voient désormais leurs émissions grimper au-dessus des niveaux pré-crise », note l’AIE.
Sans surprise, « si le rebond économique attendu cette année se confirme – et en l’absence de changement politique majeur parmi les plus grandes économies de la planète – alors les émissions mondiales vont probablement augmenter en 2021 », souligne Fatih Birol. En clair, le monde a probablement laissé passer « l‘opportunité historique de faire de 2019 l’année du pic mondial des émissions de CO2 » comme l’espérait l’Agence.