Des « polluants éternels » dans les emballages de la restauration rapide

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Une étude menée dans six pays européens révèle la présence mas­sive de pol­lu­ants « éter­nels » dans les embal­lages de la restau­ra­tion rapi­de : un dan­ger pour les corps et l’en­vi­ron­nement.

Les sub­stances per­flu­o­roalkylées (PFAS) sont une famille de 4 500 pro­duits chim­iques util­isés par l’in­dus­trie pour leurs nom­breuses pro­priétés. Anti-adhé­sives, anti-tâch­es, elles per­me­t­tent notam­ment de repouss­er l’eau et l’huile.

Les chaînes de restau­ra­tion rapi­de se ser­vent mas­sive­ment des PFAS dans leurs embal­lages en car­ton ou en plas­tique, comme le révèle une étude menée par neuf ONG européennes – dont Généra­tions futures, pub­liée jeu­di. Pour s’en con­va­in­cre, les asso­ci­a­tions ont exam­iné 99 embal­lages issus de grandes chaînes, comme Domi­no’s piz­za ou McDon­ald’s. Après un pre­mier test, 42 « sus­pects » ont été analysés en lab­o­ra­toire.

Il appa­raît que tous ces échan­til­lons con­te­naient des PFAS. 32 d’en­tre eux dépas­saient (par­fois très large­ment) les valeurs lim­ites de flu­or organique total (TOF) — un mar­queur de la présence de PFAS – fixées par le Dane­mark, seul pays européen à les avoir ban­nis dans les embal­lages ali­men­taires.

Aucun des sachets de frites McDon­ald’s achetés au Dane­mark ne présen­tait de traite­ment aux PFAS après leur inter­dic­tion en juil­let 2020, con­traire­ment à celles ven­dues dans d’autres pays © JaBB / FlickR

17 embal­lages ont été soumis à des tests d’é­co-tox­i­c­ité. Il appa­raît que les PFAS présents dans les échan­til­lons agis­saient comme des per­tur­ba­teurs endocriniens, pou­vant altér­er le fonc­tion­nement de la thy­roïde. Les PFAS favorisent égale­ment l’ap­pari­tion de can­cers, ont un impact sur les sys­tèmes immu­ni­taire et repro­duc­teur, et réduisent la réponse aux vac­cins. Enfin, util­isés pen­dant quelques min­utes dans la restau­ra­tion, ils per­sis­teront très longtemps dans l’en­vi­ron­nement.

Les ONG appel­lent à ban­nir ces pro­duits dans leurs usages non-essen­tiels. La Suède et l’Alle­magne étu­di­ent de poten­tielles restric­tions sur cer­tains PFAS.