Une étude menée dans six pays européens révèle la présence massive de polluants « éternels » dans les emballages de la restauration rapide : un danger pour les corps et l’environnement.
Les substances perfluoroalkylées (PFAS) sont une famille de 4 500 produits chimiques utilisés par l’industrie pour leurs nombreuses propriétés. Anti-adhésives, anti-tâches, elles permettent notamment de repousser l’eau et l’huile.
Les chaînes de restauration rapide se servent massivement des PFAS dans leurs emballages en carton ou en plastique, comme le révèle une étude menée par neuf ONG européennes – dont Générations futures, publiée jeudi. Pour s’en convaincre, les associations ont examiné 99 emballages issus de grandes chaînes, comme Domino’s pizza ou McDonald’s. Après un premier test, 42 « suspects » ont été analysés en laboratoire.
Il apparaît que tous ces échantillons contenaient des PFAS. 32 d’entre eux dépassaient (parfois très largement) les valeurs limites de fluor organique total (TOF) – un marqueur de la présence de PFAS – fixées par le Danemark, seul pays européen à les avoir bannis dans les emballages alimentaires.
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17 emballages ont été soumis à des tests d’éco-toxicité. Il apparaît que les PFAS présents dans les échantillons agissaient comme des perturbateurs endocriniens, pouvant altérer le fonctionnement de la thyroïde. Les PFAS favorisent également l’apparition de cancers, ont un impact sur les systèmes immunitaire et reproducteur, et réduisent la réponse aux vaccins. Enfin, utilisés pendant quelques minutes dans la restauration, ils persisteront très longtemps dans l’environnement.
Les ONG appellent à bannir ces produits dans leurs usages non-essentiels. La Suède et l’Allemagne étudient de potentielles restrictions sur certains PFAS.