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Des associations demandent justice pour la biodiversité

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Tri­bunal féral. Notre Affaire à Tous et Polli­nis s’ap­prê­tent à lancer une action en jus­tice con­tre l’État pour man­que­ment à ses oblig­a­tions de pro­tec­tion du vivant.

Réu­nies ce jeu­di au con­grès de l’U­nion inter­na­tionale pour la con­ser­va­tion de la nature (UICN), Notre Affaire à tous et Polli­nis ont lancé au gou­verne­ment français un ulti­ma­tum : celui-ci a deux mois pour annon­cer (et pren­dre) les mesures néces­saires à la pro­tec­tion de la bio­di­ver­sité. Dans un com­mu­niqué, les deux asso­ci­a­tions visent notam­ment « le recours immod­éré et sys­té­ma­tique aux pes­ti­cides » dont la France con­tin­ue d’être l’un des plus gros con­som­ma­teurs d’Eu­rope. Elles dénon­cent en out­re « les défail­lances notoires » du proces­sus d’autorisation et de mise sur le marché esti­mant que « les pes­ti­cides nocifs pour le vivant sont autorisés sans con­trôle rigoureux et sans éval­u­a­tion per­ti­nente de leurs effets réels sur la bio­di­ver­sité »

Les ONG pointent notam­ment la déro­ga­tion accordée aux pro­duc­teurs de bet­ter­aves à sucre, réau­torisés à recourir aux néon­i­coti­noïdes (Vert), pes­ti­cides aux effets délétères sur les abeilles, ain­si que l’usage du glyphosate, tou­jours per­mis en France mal­gré la promesse d’Em­manuel Macron de l’in­ter­dire.

Si la réponse du gou­verne­ment n’est pas sat­is­faisante passé cet ulti­ma­tum, les deux asso­ci­a­tions engageront un recours en carence fau­tive auprès du tri­bunal admin­is­tratif de Paris pour faire recon­naître le préju­dice écologique. « Il est temps que l’État français soit tenu respon­s­able de l’effondrement du vivant et respecte ses engage­ments », a indiqué Cécil­ia Rin­au­do, coor­di­na­trice de Notre Affaire à Tous. Pour rap­pel, l’as­so­ci­a­tion a réus­si à faire con­damn­er l’E­tat pour carence fau­tive dans son action cli­ma­tique en févri­er dernier, comme Vert vous l’avait racon­té.