Des apiculteurs dénoncent la « dictature agrochimique » qui tue leurs abeilles

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Con­tre l’a­grobzzzness. Des représentant·e·s du secteur de l’api­cul­ture dénon­cent le rôle des pes­ti­cides dans la mort de leurs colonies d’abeilles et récla­ment un meilleur encadrement de ces pra­tiques.

Les abeilles sont essen­tielles pour per­me­t­tre aux plantes de se fécon­der mutuelle­ment, et donc faire se repro­duire le vivant. Sans elles et les autres insectes pollinisa­teurs, il n’y aurait, par exem­ple, pas de fruits. Chaque hiv­er, entre 5 et 10% des colonies meurent naturelle­ment. Mais depuis les années 1980, les colonies s’ef­fon­drent, per­dant jusqu’à un tiers de leur effec­tif en une seule année. Dans ces cas-là, les apiculteur·rice·s ne sont pas indemnisé·e·s.

Auteur·e·s d’une tri­bune pub­liée mar­di dans le Monde, les représentant·e·s de cette pro­fes­sion pointent du doigt « l’agriculture chim­ique » et son « util­i­sa­tion de sub­stances tou­jours plus tox­iques ». Dans leur viseur : les pes­ti­cides néon­i­coti­noïdes dits « tueurs d’abeilles ». Inter­dits un temps, ils ont récem­ment été réau­torisés par le gou­verne­ment au motif de lut­ter con­tre la jau­nisse de la bet­ter­ave à sucre (Vert). Les sig­nataires en veu­lent égale­ment à la FNSEA, pre­mier syn­di­cat d’a­gri­cul­ture « con­ven­tion­nelle », qui se bat pour lim­iter l’en­cadrement des pes­ti­cides qui nuisent à l’api­cul­ture (Le Monde). Elles et ils dénon­cent la « dic­tature agrochim­ique » qui règne sur leur activ­ité.

Pour amélior­er le sort de leurs butineuses, les auteur·e·s récla­ment que soient appliquées les recom­man­da­tions de l’Ans­es, référence dans la sur­veil­lance des pop­u­la­tions d’abeilles à l’échelle européenne. Celle-ci pré­conise notam­ment « d’élargir à toutes les caté­gories de pes­ti­cides l’interdiction de traite­ment sur cul­tures en fleurs, et de lim­iter l’autorisation des épandages de pes­ti­cides sur ces cul­tures exclu­sive­ment à par­tir du couch­er du soleil […] et dans les trois heures suiv­antes ».

Autre recom­man­da­tion, déjà pra­tiquée dans cer­taines exploita­tions de Vendée : faire béné­fici­er les apiculteur·rice·s des gains économiques liés à la pollini­sa­tion des cul­tures envi­ron­nantes. Enfin, les auteur·e·s récla­ment que le gou­verne­ment mette enfin en place son « plan pollinisa­teurs », qui doit ren­forcer le cadre régle­men­taire relatif à la pro­tec­tion des abeilles.