Chronique

Dernières limites : apprendre à vivre dans un monde fini

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No limit. Avec Dernières limites, la journaliste Audrey Boehly propose un superbe recueil d’entretiens avec des expert·es et des scientifiques pour tout comprendre aux multiples crises écologiques et aux réponses à leur apporter.

«Si nous nous concentrons sur le Covid ou sur le changement climatique, nous oublions totalement la pollution de l’eau, la surpêche ou l’érosion des sols agricoles», constate Dennis Meadows, qui a coordonné pour le Massachusetts Institute of Technology (MIT) le célèbre rapport éponyme sur les limites à la croissance, paru en 1972, et conclu à l’impossibilité d’«une croissance infinie dans un monde fini». 50 ans plus tard, la journaliste indépendante Audrey Boehly explore les frontières de notre monde physique auprès de treize experts et scientifiques reconnu·es. Insoutenabilité de notre modèle agricole, raréfaction des ressources en eau, effondrement de la biodiversité, surexploitation du sable, pénuries de métaux, réchauffement climatique : les problèmes sont multiples, complexes et interconnectés.

Heureusement, chacun des entretiens, limpides et habilement conduits, accorde une grande place aux solutions pour changer de modèle et préserver de bonnes conditions de vie sur Terre. Agroécologie, limitation de la consommation de viande, culture de légumineuses qui fixent l’azote dans les sols : voici quelques-unes des recettes de l’agronome Marc Dufumier pour nourrir dix milliards d’êtres humains en 2050. Technologies «low-tech», transformation de la réglementation et réduction des usages sont les outils de l’ingénieur Philippe Bihouix pour limiter la consommation de métaux.

Treize entretiens qui nous aideront à «passer d’un paradigme de la conquête et de l’exploitation de la nature par l’humain à un paradigme de l’amour, du respect et du prendre soin», selon les mots de la sociologue Dominique Méda.

Dernières limites, Apprendre à vivre dans un monde fini, Audrey Boehly, Rue de l’échiquier, 22€

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