C’est plus si fissile. L’an dernier, la production mondiale d’électricité d’origine nucléaire a diminué de 4%, pendant que celle produite par des énergies renouvelables augmentait de 13%.
Certes, 33 pays dans le monde exploitent encore 416 réacteurs nucléaires. Soit sept unités de plus que l’année précédente. D’une part, c’est toujours un peu moins que le pic atteint il y a 20 ans (438 unités en 2002). D’autre part surtout, la part d’électricité d’origine nucléaire dans la production brute d’électricité au niveau mondial continue son « déclin lent, mais régulier », indique la dernière édition du World Nuclear Industry Status Report, document publié le 28 septembre par des chercheur·ses spécialisé·es dans l’énergie nucléaire. D’un pic à 17,5 % en 1996, le nucléaire a chuté à 10,1% du total en 2020.
La cause ? Des retards dans la construction de réacteurs, des fermetures, mais surtout la perte de compétitivité de l’énergie nucléaire. Entre 2009 et 2020, les coûts de production d’électricité à partir du solaire ont baissé de 90 % et ceux à partir de l’éolien de 70 %, selon le rapport. Pendant ce temps-là, les coûts de construction des réacteurs augmentaient de 33 %. Et le déclin du nucléaire est appelé à se renforcer, de nombreux réacteurs arrivant prochainement en fin de vie, sans que le renouvellement du parc ne suive.
Les énergies renouvelables tirent donc leur épingle du jeu. Les énergies renouvelables non hydroélectriques, principalement éolienne, solaire et biomasse, ont même surpassé les centrales nucléaires en matière de production d’électricité à l’échelle mondiale. C’est également le cas en Europe, fortement dotée en centrales nucléaires.
Même du côté de la France, grand promoteur de l’énergie nucléaire, qui représente près de 74% de sa production d’électricité (RTE). L’an dernier, la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin) a été mise à l’arrêt. La production nucléaire française a chuté de 12%, au plus bas depuis 27 ans. Pour la première fois, la Chine a dépassé la France, la reléguant à la troisième place du classement des pays produisant le plus d’électricité d’origine nucléaire, à la tête duquel se situent toujours les États-Unis.