Coup de chaud sur le corail

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Le corail va mau­vais train. Elles font par­tie des plus belles mer­veilles du monde et abri­tent 25 % de la bio­di­ver­sité marine. Pour­tant, les bar­rières de corail sont en voie d’ex­tinc­tion dans plusieurs coins du globe.

En décem­bre, l’UICN clas­sait pour la pre­mière fois la Grande bar­rière de corail en « dan­ger cri­tique » pour sa con­ser­va­tion. Située au large de l’Aus­tralie, elle s’é­tend sur 2 300 kilo­mètres et est con­sid­érée comme la plus grande struc­ture créée par des organ­ismes vivants. Les coraux sont con­sti­tués de mil­liers de polypes, des petits organ­ismes qui sécrè­tent cha­cun un exosquelette et s’ag­glomèrent en colonies qui for­ment des récifs.

Qu’est-ce qui les men­ace ? Le réchauf­fe­ment cli­ma­tique, qui provoque l’acid­i­fi­ca­tion des océans. Ce phénomène occa­sionne des bouf­fées de stress qui cassent la sym­biose créée entre les coraux et des algues qui s’agrègent à eux et leur don­nent leur couleur et leur énergie. Le corail blan­chit alors et se dés­in­tè­gre pro­gres­sive­ment. Autre­fois raris­simes, les épisodes de blan­chisse­ment mas­sif se mul­ti­plient : la Grande bar­rière de corail en a subi trois au cours des cinq dernières années (20 Min­utes). La sur­pêche, le tourisme mas­sif ou le rejet de pro­duits chim­iques met­tent égale­ment en jeu la survie des coraux. La con­séquence ? Une men­ace de dis­pari­tion qui se réper­cute sur les 100 000 espèces végé­tales et ani­males que les coraux abri­tent (Coral Guardian). Par­mi celles-ci, les pois­sons et crus­tacés dont dépen­dent cer­taines pop­u­la­tions humaines pour se nour­rir.

Deux pois­son-papil­lons d’Uli­etéa à dou­ble selle à tra­vers la grande bar­rière de corail au large de l’Aus­tralie © Wise Hok Wai Lum

La France recèle 10 % des récifs de coraux mon­di­aux. Sans grande sur­prise, l’in­ten­sité des pres­sions qui pèsent sur eux « est sou­vent dépen­dante de la den­sité de la pop­u­la­tion » à prox­im­ité, écrit dans son rap­port 2020 l’Ini­tia­tive française pour les récifs coral­liens (Ifrecor), un organ­isme qui dépend des min­istères des Out­re-mer et de la Tran­si­tion écologique. C’est le cas en par­ti­c­uli­er de ceux situés dans les Antilles, à May­otte et à la Réu­nion (Office français de la bio­di­ver­sité et Comité français de l’UICN).