Dans l'actu

COP15 sur la biodiversité : six mois pour négocier la sauvegarde du vivant

  • Par

COP départ. La quinz­ième con­férence des par­ties (COP) sur la diver­sité biologique débute ce lun­di, en virtuel. Tout aus­si vitale que la COP26 sur le change­ment cli­ma­tique, elle sus­cite pour­tant moins d’intérêt.

La pro­tec­tion du vivant est indis­pens­able dans la lutte con­tre le change­ment cli­ma­tique et vice-ver­sa (Vert). C’est pourquoi la COP26 sur le cli­mat et la COP15 sur la bio­di­ver­sité sont aus­si cru­ciales l’une que l’autre. La pre­mière se déroulera « en présen­tiel » à Glas­gow au Roy­aume-Uni du 31 octo­bre au 12 novem­bre. La sec­onde, deux fois reportée à cause de l’épidémie de Covid-19, se déroulera finale­ment en deux par­ties. La phase pro­to­co­laire, du 11 au 15 octo­bre, com­prend notam­ment un som­met min­istériel réu­nis­sant 94 pays. Celui-ci per­me­t­tra, peut-être, de don­ner l’im­pul­sion poli­tique néces­saire pour faciliter la négo­ci­a­tion d’un accord au print­emps prochain à Kun­ming (Chine). L’ob­jec­tif est tout bon­nement d’en­ray­er la destruc­tion du vivant au cours de la prochaine décen­nie.

Les raisons d’e­spér­er sont, pour l’in­stant, assez minces. La Chine, qui pré­side la ses­sion, est elle-même l’un des pre­miers con­tribu­teurs à la destruc­tion du vivant. Et bien que tous les regards soient tournés vers Pékin, aucune mar­que d’en­gage­ment n’a encore été obtenue (Le Monde). Le texte qui sert de base aux dis­cus­sions fixe 21 cibles pour 2050 avec des objec­tifs inter­mé­di­aires pour 2030, lesquels ne font tou­jours pas con­sen­sus. Par exem­ple, l’ob­jec­tif de pro­téger 30% des ter­res et mers d’i­ci 2030 – con­tre 8 % des mers et 17 % des ter­res aujour­d’hui – ren­con­tre l’op­po­si­tion du Brésil ou de l’Afrique du Sud. 

Sur le volet financier, il est pro­posé de porter les ressources « à au moins 200 mil­liards de dol­lars par an » tout en réduisant les sub­ven­tions néfastes (agri­cul­ture inten­sive, éner­gies fos­siles, arti­fi­cial­i­sa­tion, etc) « d’au moins 500 mil­liards de dol­lars par an ». Pour l’heure, entre 78 et 91 mil­liards de dol­lars sont déboursés chaque année pour la pro­tec­tion de la nature (ONU). A titre de com­para­i­son, les aides ver­sées aux seules éner­gies fos­siles en 2020 se sont élevées à 5 900 mil­liards de dol­lars selon le FMI (Vert). En 2010, à Aichi (Japon), les États s’étaient enten­dus sur 20 objec­tifs pour pro­téger le vivant. Aucun n’a été atteint (Vert).