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Confinement : la chasse accourt 

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Chasse gardée. Pendant le confinement, les chasseurs vont pouvoir s’adonner à leur loisir favori au-delà du rayon d’un kilomètre imposé au reste de la population française

La secrétaire d’État à la biodiversité, Bérangère Abba, l’a juré : il s’agit-là d’une mesure « d’intérêt général » (communiqué). Afin de « réguler » des populations de gibier qui risquent d’occasionner des dégâts sur les cultures et les forêts, les chasseurs pourront se voir accorder des dérogations aux règles de ce nouveau confinement. 

Cette semaine, des « objectifs de prélèvement » seront définis à l’échelle locale au sein des commissions départementales de la chasse et de la faune sauvage (CDCFS), réunies par les préfets. 

L’enjeu est de taille : « Rien que pour les sangliers, on doit en tuer 500 000 avant la fin de l’année », a indiqué sur Facebook Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs (FNC). « Vous imaginez les conséquences si on ne va pas à la chasse ! » Un nombre massue qui correspond en réalité aux deux-tiers des abattages réalisés en une saison entière (ONCFS). Ce qui n’a pas empêché Bérangère Abba de reprendre ces chiffres sans source pour justifier les dérogations. 

Willy Schraen, patron des chasseurs, sur CNews en août dernier © Capture d’écran

En outre, le président des chasseurs a promis à ses adhérents que ceux-ci pourraient aller chasser une heure par jour pour le plaisir : « Bien que notre secrétaire d’État nous affirme que cela n’est pas autorisé, d’autres sources aussi importantes au sein de l’État nous valident la possibilité de prendre cette heure de détente cynégétique dans le cadre légal de la chasse en vigueur. Je vais donc me référer à cette deuxième approche », a-t-il ajouté dans son communiqué. 

« Les promeneurs, les randonneurs, les photographes n’ont pas le droit d’aller en forêt [à plus d’un kilomètre de chez eux]. Par contre, si c’est pour flinguer des êtres vivants, on l’autorise. C’est hallucinant », s’est emportée Madline Rubin, porte-parole de l’Association de protection des animaux sauvages (Aspas) interrogée par le Parisien. Elle envisage d’attaquer en justice les autorisations accordées département par département. Plus d’informations dans Libération.

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