Giec compris ! Présenté en fin de semaine dernière, le nouveau gouvernement chilien compte bon nombre de femmes, de jeunes et d’expert·es, dont la climatologue émérite Maisa Rojas, autrice du dernier rapport du Giec.
Si les scientifiques se mettent à la politique, pourrons-nous éviter un scénario à la Don’t Look Up ? Voilà qui semble être le pari du nouveau président chilien, Gabriel Boric, qui cumule les fonctions de chef d’État et de gouvernement depuis son élection, le 19 décembre. Vendredi, il a dévoilé son cabinet, composé de 24 ministres, dont 14 femmes. Parmi elles, Maisa Rojas, climatologue et membre du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec).
Jusqu’ici, elle occupait le poste de directrice du Centre des sciences du climat et de la résilience, rattaché à l’université du Chili. Sa promotion au gouvernement intervient après qu’elle s’est impliquée pendant la campagne de Gabriel Boric, dont elle fut la conseillère sur les questions environnementales.
Titulaire d’un doctorat en sciences atmosphériques, Maisa Rojas, 49 ans, s’est spécialisée dans la modélisation du climat de l’hémisphère sud. Elle s’est notamment penchée sur l’évaluation des impacts du changement climatique sur l’agriculture et les ressources en eau. Coordinatrice du comité scientifique lors de la COP25, elle a participé à la rédaction du cinquième rapport d’évaluation du Giec, ainsi qu’à sa sixième édition, dont le premier volet est paru en août dernier (Vert).
Parmi ses priorités à son nouveau poste ? « La crise de l’eau, la mise en œuvre de la loi sur le changement climatique, le service de la biodiversité et des aires protégées et les “zones sacrifiées”», a‑t-elle prévenu sur Twitter. Du côté de la France, certain·es sont épaté·es par ce choix : « C’est un peu comme si, en France, la climatologue Valérie Masson-Delmotte, coprésidente du groupe 1 du Giec, entrait au gouvernement », a applaudi sur Linkedin la journaliste Juliette Nouel, créatrice du jeu éducatif de la Fresque de l’adaptation au changement climatique.