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Charles Sams, premier autochtone à la tête du service national des parcs des Etats-Unis

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Pour la pre­mière fois, un Amérin­di­en s’ap­prête à diriger le ser­vice améri­cain des parcs nationaux.

Jeu­di dernier, sur propo­si­tion du prési­dent des Etats-Unis, le sénat a con­fir­mé la nom­i­na­tion de Charles Sams à la tête du Nation­al park ser­vice. Porte-parole des tribus con­fédérées de la réserve d’U­matil­la, située dans l’Ore­gon, il a effec­tué une par­tie de sa car­rière dans l’ar­mée avant d’oc­cu­per divers postes, dans le monde asso­ci­atif ou dans l’ad­min­is­tra­tion, liés aux prob­lé­ma­tiques autochtones.

Pour Fawn Sharp, prési­dente du Con­grès nation­al des Amérin­di­ens, Charles Sams « est bien placé pour trou­ver un équili­bre entre les activ­ités de loisirs et les besoins de nos nations trib­ales de main­tenir nos liens ances­traux et tra­di­tion­nels à ces ter­res », a‑t-elle indiqué à la radio publique NPR.

Charles “Chuck” Sams, en 2020 © Whit­man col­lege

Il s’ag­it d’un sujet extrême­ment sen­si­ble aux Etats-Unis, où le développe­ment des parcs nationaux s’est sou­vent fait dans la vio­lence et avec l’ac­ca­pare­ment de ter­res autochtones. « Les Amérin­di­ens ont été dépos­sédés et nous avons per­du le con­trôle de plus de 360 000 mètres car­rés », expli­quait encore récem­ment l’écrivain David Treuer à la chaîne PBS. Soit, à peu de choses près, la sur­face occupée par les parcs nationaux dont le pre­mier, celui de Yel­low­stone (Mon­tana), est né en 1872. Comme d’autres, l’au­teur de Notre cœur bat à Wound­ed Knee — une his­toire des peu­ples amérin­di­ens – réclame de longue date que la ges­tion des parcs nationaux soit con­fiée aux tribus autochtones.

Ce ser­vice, qui gère plus de 400 aires à tra­vers les 50 Etats, dont 63 parcs nationaux, était tombé en déshérence sous la prési­dence de Don­ald Trump : plus aucun directeur n’avait été nom­mé depuis 2017. Charles Sams officiera sous l’au­torité de la min­istre de l’in­térieur, Deb Haa­land, elle-même la pre­mière Amérin­di­enne à ce poste, qu’elle occupe depuis mars 2021. Pour Fawn Sharp, cette nou­velle nom­i­na­tion est « une oppor­tu­nité de se réc­on­cili­er avec le passé […] et recon­naître la pro­fonde con­nais­sance et la sagesse que les Amérin­di­ens apporteront à ce poste ».