Cent chercheurs de Montpellier promettent de ne plus se rendre à Paris en avion

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Dans une tri­bune, une cen­taine de chercheur·euse·s de Mont­pel­li­er promet­tent de réduire leurs déplace­ments en avion et de boud­er la liai­son aéri­enne vers Paris.

Avant la pandémie, rap­pel­lent les sig­nataires, le secteur aérien représen­tait « 2 à 3% des émis­sions de CO2 de l’ensem­ble des activ­ités humaines, mais il par­tic­i­pait à plus de 5% du forçage radi­atif », c’est-à-dire du ren­force­ment de l’ef­fet de serre, donc du réchauf­fe­ment. Et n’en déplaise aux amoureux de l’ « avion vert », « il faut être clair et lucide : il n’y a pas d’alternative bas car­bone sus­cep­ti­ble de rem­plac­er les avions actuels suff­isam­ment rapi­de­ment par rap­port à l’ur­gence cli­ma­tique », jugent les auteur·rice·s du texte. Aus­si, la seule solu­tion reste la baisse du traf­ic.

Mem­bres du CNRS, du CIRAD (cen­tre de coopéra­tion inter­na­tionale en recherche agronomique pour le développe­ment) ou de l’IN­RAE (Insti­tut nation­al de la recherche agronomique), les sig­nataires effectuent de nom­breux allers-retours vers Paris. Elles et ils s’en­ga­gent à ne plus pren­dre l’avion et à s’en tenir au TGV, qui relie les deux villes en 3h30. Ce tra­jet émet 51 fois moins de CO2 sur des rails que dans les airs (SNCF).

Par­mi ses quelque 150 mesures présen­tées en juin 2020, la Con­ven­tion citoyenne pour le cli­mat recom­mandait de sup­primer les lignes aéri­ennes intérieures quand le tra­jet était réal­is­able en moins de 4h30 de train – soit une quin­zaine de liaisons. Mais le gou­verne­ment, puis la majorité, ont décidé de s’en tenir à une lim­ite de 2h30 (plus quelques excep­tions), dans le pro­jet de loi « cli­mat et résilience ». Ce qui ne devrait con­cern­er que trois ou qua­tre lignes.

Avec leur tri­bune, les sci­en­tifiques veu­lent « accélér­er la muta­tion de la recherche vers des pra­tiques plus respectueuses de l’en­vi­ron­nement » et peser dans le débat sur l’avenir du secteur aérien. « C’est ten­dance de taper sur l’aérien », a réa­gi le directeur de l’aéro­port de Mont­pel­li­er dans le quo­ti­di­en Midi libre.