We are (killing) the world

2019, deuxième année la plus chaude dans le monde

C'est très chaud. Ce qui n'était jusqu'alors qu'une prévision est confirmé : 2019 est la deuxième année la plus torride jamais enregistrée. C'est ce qu'a annoncé, mercredi 8 janvier, le programme européen d'observation de la Terre, Copernicus. Comme l'a rapporté l'AFP, 2016 reste en tête pour seulement 0,04°C de plus en moyenne. 

Les écarts de température par rapport à la moyenne de la période 1981-2010. Chaque bâton représente un mois. © Copernicus

En outre, les cinq dernières années sont les plus chaudes mesurées par Copernicus. L'objectif, fixé dans l'Accord de Paris, de contenir le réchauffement sous 1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle semble de plus en plus impossible à tenir. La température moyenne, entre 2014 et 2019, s'est systématiquement située entre +1,1°C et +1,2°C. Le mois de décembre 2019 détient, à égalité avec celui de 2015, le record du mois de décembre le plus chaud. A lire (en anglais) sur le site de Copernicus.

Le Sénégal construit un énorme parc éolien

Le plus grand parc éolien d'Afrique de l'Ouest est sur le point de voir le jour au Sénégal. D'ici le mois de juin 2020, le Parc Taïba Ndiaye et ses 46 éoliennes de 117 mètres de haut devrait entrer en fonction, comme le raconte le Monde (abonnés). Situé à quelques dizaines de kilomètres au nord de Dakar, il sera doté d'une capacité de 158 mégawatts. De quoi fournir de l'électricité à 2 millions de personnes alors que près de la moitié des Sénégalais n'y ont toujours pas accès. 

Par ailleurs, quatre centrales solaires ont été inaugurées depuis 2012 et l'élection du président Macky Sall. Les énergies renouvelables devraient bientôt constituer 30% du mixte énergétique. Plus d'informations à lire dans le Monde

 

Un outil pour prédire les conflits nés du manque d'eau

En Afrique de l'Ouest comme ailleurs, les conflits provoqués par la sécheresse sont voués à se multiplier. Afin de les anticiper et d'y répondre au mieux, un collectif de chercheurs a créé un outil visant à prédire les futures crises liées au manque d'eau

Baptisé Water, peace and security (WPS - « eau, paix et sécurité »), le projet utilise de larges bases de données afin de croiser de nombreuses variables : précipitations, sécheresses, facteurs politiques, économiques et sociaux, etc. Pour chaque région étudiée, toutes situées sur une large bande entre l'Afrique de l'Ouest, le Moyen-Orient et l'Asie du Sud-Est, l'outil prédit les risques de conflit jusqu'à un an à l'avance.

Utilisant le machine learning (apprentissage machine) pour brasser jusqu'à 20 années de données et identifier les motifs récurrents, les chercheurs promettent un taux de précision de 86% dans leurs prévisions. WPS prévoit déjà des crises (et des morts) pour 2020 en Irak, en Iran, au Mali, au Nigéria ou encore, au Pakistan.

© Water, peace and security

Une carte interactive est accessible au public sur le site de WPS. Cependant, elle a surtout vocation à attirer l'attention des dirigeants mondiaux et, à l'échelle locale, aux autorités des régions concernées. Plus d'informations à lire dans le Guardian

Au Bangladesh, l'eau monte et la terre descend

200 millions de personnes vivent dans le Delta du Gange, zone qui couvre les deux-tiers de la surface du Bangladesh et une partie du Bengale de l'Ouest, en Inde. Or, d'ici 2100, la mer pourrait s'y élever localement jusqu'à 1m40, soit largement plus que dans les pires scénarios du Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat). C'est la conclusion d'une étude, publiée le 6 janvier dans la revue PNAS, et dont Libération se fait l'écho

Dans cette zone, déjà soumise à de fortes variations du niveau de la mer en raison de plusieurs phénomènes météorologiques comme El Niño, les eaux se sont élevées en moyenne de 13,5 centimètres entre 1968 et 2012. Un phénomène amené à s'accentuer avec le réchauffement climatique. Parallèlement, entre 1993 et 2012, le sol s’est affaissé de 1 mm à 7 mm par an à cause, notamment, du pompage des nappes phréatiques.

Selon les auteurs de l'étude, d'ici la fin du siècle, la mer devrait donc monter de 85cm à 1m40 selon les endroits. Comme l'explique encore Libération, 10% de la surface du Delta du Gange sont situés à moins d'un mètre au-dessus du niveau de la mer, et pourraient être submergés en permanence.
 

Une taxe carbone aux frontières de l'Europe

Plus juste qu'une contribution à la pompe, qui pénalise surtout les plus faibles revenus, l'idée d'une taxe carbone européenne à l'importation fait son chemin.

Dans une étude publiée jeudi 9 janvier, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) s'est demandée quels seraient les effets d'une contribution carbone aux frontières de l'Europe sur les produits importés. 

Associée à des mécanismes de redistribution en fonction du niveau de revenu des citoyens, il apparaît qu'une telle taxe aurait un effet plus incitatif et serait plus juste que le modèle qui avait été retenu par le gouvernement fin 2018 et qui avait lancé le mouvement des gilets jaunes.

En France, comme ailleurs en Europe, une très large part de l'empreinte carbone des individus est liée aux produits importés : alimentaires ou manufacturés.

Ursula Von der Leyen, la nouvelle présidente de la Commission européenne, avait relancé le débat sur la mise en place d'une telle taxe lors de la présentation de son Green deal, le 11 décembre. A lire dans Actu Environnement.

Rendre les dépôts sauvages d'ordures à leurs auteurs

Excédé par les indélicats qui avaient pris l'habitude de déverser leurs ordures loin des déchetteries, le maire de Laigneville (Oise), pratique depuis 2014 le retour à l'envoyeur. Lundi 6 janvier, Christophe Dietrich a rendu ses 10 tonnes de gravats, canapés et autres vélos à un habitant de sa commune.

Compte Facebook de Christophe Dietrich

Le maire s'est fait une spécialité de médiatiser ses coups d'éclat dont il publie les (savoureuses) vidéos sur les réseaux sociaux. Comme le raconte 20 Minutes, sa technique lui a permis de faire massivement baisser le nombre de dépôts sauvages.

Réduction drastique du soufre issu des navires 

Ils polluent parfois autant que des centaines de voitures. Une réglementation mondiale, entrée en vigueur au 1er janvier, doit permettre de réduire drastiquement les émissions d'oxydes de soufre (SOx) issus des navires qui sillonnent le globe

Fixée dans le cadre de la Convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires (MARPOL), la nouvelle teneur maximale en soufre du fuel-oil utilisé par les navires passe de 3,50% à 0,50%. Selon le site Onu Info, cette réglementation devrait entraîner une baisse de 77% des émissions de SOx, soit environ 8,5 millions de tonnes en moins par an. 

Le dioxyde de soufre (SO2), par exemple, est à l'origine de pluies acides. Il participe à la survenue d'accidents vasculaires cérébraux (AVC), d'asthme, de cancers du poumon et de maladies pulmonaires et cardiovasculaires. Pour l'anecdote, on l'utilise notamment pour tuer les frelons asiatiques.

They are the world 

Ils sont chauds, très chauds, plus chauds que le climat. L'année 2019 a vu l'explosion des mouvements de jeunes à travers la planète. La lutte contre le réchauffement climatique est portée par des figures de plus en plus jeunes, féminines et déterminées. Dans cette vidéo, Brut dresse le bref portrait de cinq porte-étendards du mouvement climatique issus des Etats-Unis, d'Inde, d'Ouganda ou de Belgique.