Il est une subvention, interdite depuis 15 ans pour des raisons écologiques, qui fait son retour petit à petit. Après l'assemblée du Parlement européen, ce sont les eurodéputés de la commission de la pêche qui ont validé le retour des subsides pour l'achat et le renouvellement des bateaux de pêche, au travers du Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche pour la période 2021-2027. Ce nouveau vote est contraire à l'engagement pris par l'Europe dans le cadre des objectifs de développement durable des Nations unies : interdire ce type de subventions à l'échelle mondiale d'ici 2020.
Comme le racontait le Monde en janvier 2019, l'ONU considère que ce genre d'aides contribue « à l’épuisement rapide de nombreuses espèces de poissons », et empêche « les efforts de sauvetage et de restauration de la pêche mondiale et des emplois qui y sont liés, générant une perte de 50 milliards de dollars par an ».
« La pieuvre a gagné. Les tentacules des puissants lobbies industriels ont eu le dessus sur la mobilisation hors normes de Bloom pour faire respecter les engagements internationaux de l'Europe, a déclaré Claire Nouvian, eurodéputée et présidente de l'association Bloom, spécialisée dans la protection des océans. 20 députés moralement corrompus ont décidé de faire de nos océans des cimetières. »
Avant son éventuelle adoption, le projet doit encore être examiné en trilogue : une réunion à huis clos de représentants de la Commission européenne, du Parlement européen et du Conseil de l’Union européenne. A lire dans Actu Environnement.
Montées des eaux
« Ce sont clairement les effets du réchauffement climatique » : pour le maire de Venise, dont la ville est touchée par la plus haute marée depuis 53 ans, le coupable ne fait aucun doute. L'eau est montée d'1m87 dans la cité des Doges, le record depuis 1966.
L'élévation du niveau des mers accroît les écarts entre marées haute et basse, ainsi que l'intensité des événements extrêmes comme celui qui vient de se produire. Venise, comme des dizaines d'autres sites méditerranéens classés au patrimoine mondial de l'Unesco, est directement menacée par la montée des eaux et devrait être submergée avant la fin du siècle, ce dont s'émouvait le Figaro, en octobre 2018. Plus d'éléments à lire sur France Info.
Greta
Il faut voir le bon côté des choses : Greta Thunberg, qui s'en retourne en Europe en catamaran, ne devrait pas s'échouer par manque de profondeur. La lycéenne et activiste pour le climat met les voiles aujourd'hui direction Madrid, où se tiendra en décembre la prochaine conférence des nations unies pour le climat, la COP 25, initialement prévue au Chili. Au départ de la Virginie, le voyage devrait durer environ trois semaines.
Au cours d'une tournée américaine de deux mois et demi, Greta Thunberg s'est exprimée devant le Congrès américain et lors du sommet sur l'urgence climatique de l'ONU, a rencontré l'ex-président Barack Obama, été invitée dans le Ellen Show, pris part à plusieurs grèves du vendredi pour le climat à Los Angeles ou à Vancouver (au Canada)...
A la question, posée par l'Agence France presse, mardi, de savoir si toute la mobilisation, les grèves et les manifestations auxquelles elle a assisté depuis plusieurs mois l'ont rendue plus optimiste, Greta Thunberg a répondu : « D'un côté, beaucoup de choses ont changé dans le bon sens, mais plusieurs mois se sont écoulés sans action véritable, sans que les gens se rendent compte de l'urgence. Donc je ne sais pas, c'est à peu près pareil ». À lire sur le site de Géo.
Énergie
Fukushima, bientôt en pointe sur les énergies renouvelables ? Le site d'actualités économiques Nikkei Asian Review dévoile un projet d'investissement massif dans la préfecture (ou « département ») de Fukushima dévastée par l'accident nucléaire de 2011.
Ce projet serait financé à hauteur de 2,75 milliards de dollars (ou 2,5 Mds d'euros) sur 4 ans, par la banque japonaise de développement et des investisseurs privés. Il prévoit notamment d'implanter onze centrales photovoltaïques et dix centrales éoliennes sur des terres agricoles désormais impropres à la culture. Celles-ci devraient produire 600 mégawatts, soit l'équivalent de la production des deux-tiers d'un réacteur nucléaire, à destination de la consommation de Tokyo.
Énergie aussi
La loi énergie-climat, dont les associations n'ont eu de cesse de dénoncer le peu d'ambition, a été promulguée au Journal officiel le 9 novembre, comme l'a noté Actu Environnement.
Elle fixe les objectifs de neutralité carbone à l'horizon 2050, et de baisse de 40% de la consommation d'énergies fossiles d'ici 2030. L'objectif d'atteindre 50% d'énergie d'origine nucléaire dans le mixte électrique est reporté à 2035.
La loi permet par ailleurs au gouvernement d'obliger EDF à vendre une plus large part de son électricité aux fournisseurs alternatifs. Elle prévoit également la fermeture des 4 dernières centrales à charbon françaises avant la fin 2022.
Un dispositif pour lutter contre la location de passoires énergétiques est créé, mais ses mécanismes de contraintes contre les propriétaires récalcitrants paraissent dérisoires et ne concerneront que les logements les moins bien isolés.
Le Réseau action climat, qui rassemble plusieurs ONG environnementales, a fait la liste des griefs adressés à ce texte.
La valeur n'attend pas le nombre des habitants. En Alsace, le village de Muttersholtz et ses 2000 habitants sont dans le futur de la transition énergétique. Gymnase en bois à énergie positive doté de 600m2 de panneaux photovoltaïques, mini-centrales hydroélectriques, projet de parc éolien citoyen ; la commune, qui conquiert toutes les aides possibles, est un véritable laboratoire de la transition. Un reportage réalisé par l'auteur de ces lignes (coucou) à lire sur le site de Reporterre.
Le Guardian, quotidien de référence au Royaume-Uni, prend le sujet du réchauffement climatique très au sérieux. À tel point que ses journalistes ont élaboré leur « environmental pledge », que l'on pourrait traduire par « engagement » ou « serment pour l'environnement ». Convaincus que « la crise climatique est la question déterminante de notre existence et que la planète est en proie à l'urgence », les plumes du Guardian s'engage à utiliser le bon vocable pour traiter les sujets environnementaux (il sera question de « crise climatique » plutôt que de « réchauffement global »), à informer sur bouleversements en cours à travers le monde, ou encore à arriver à la neutralité carbone d'ici 2030. L'ensemble des engagements est disponible sur le site du Guardian. Les lecteurs de Vert continueront quant à eux d'être aiguillés vers les articles de ce média, en pointe sur les sujets environnementaux.