Encore une belle publicité pour le nucléaire : un séisme de magnitude 5,4 ressenti hier dans la Drôme et l'Ardèche a fait craindre pour la sûreté de deux centrales. Celle de Cruas a été mise à l'arrêt pour une durée indéterminée, le temps de « faire un tour des installations et de confirmer le diagnostic et l'innocuité de ce séisme », selon Françoise Souliman, la préfète de l'Ardèche, que cite France Info.
La préfecture de la Drôme a annoncé quant à elle qu' « aucun dégât n’[avait] été recensé sur l’ensemble des installations nucléaires »de la centrale du Tricastin. Mais comme l'explique le Dauphiné Libéré, le danger ne vient pas tant de la solidité de la structure que du risque d'inondation venu du canal du Rhône. En septembre 2017, les quatre réacteurs avaient été mis à l'arrêt face au risque de rupture de la digue du canal. La magnitude du tremblement de terre de ce lundi a par ailleurs dépassé celle du « séisme majoré de sécurité » (5,2), maximum prévu par l'installation pourtant revu à la hausse après la catastrophe de Fukushima.
Nucléaire encore
Une actualité qui se conjugue péniblement avec la révélation par le Monde, deux jours plus tôt, du coût estimé du projet de 6 nouveaux réacteurs sur lequel planche EDF à la demande du gouvernement : 46 milliards d'euros au moins. Une facture d'autant plus difficilement concevable qu'EDF est déjà endettée de plus de 30 milliards d'euros et qu'elle n'en finit plus d'accumuler les retards et les surcoûts sur le chantier d'EPR troisième génération de Flamanville. La dernière estimation a été revue à la hausse en octobre à 12,4 milliards d'euros.
Peut-être sont-ce toutes ces raisons qui ont poussé la ministre de la transition écologique, Elisabeth Borne, à inviter EDF à réfléchir à un scénario « 100% renouvelable » dans le cas où la France déciderait d'emprunter cette voie. Invitée de l'émission « Questions Politiques »ce dimanche, la ministre a rappelé l'objectif de la France de réduire la part du nucléaire à 50% du mix électrique d'ici 2035, contre 75% aujourd'hui.

Pesticides
Un tribunal valide pour la première fois deux arrêtés anti-pesticides. Saisi en référé, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise (Hauts-de-Seine) a donné raison aux maires de Sceaux et Gennevilliers, ce vendredi 8 novembre. Les deux élus avaient mis en œuvre des arrêtés visant à faire interdire l'usage de pesticides par les agriculteurs sur leurs bans communaux. 
Depuis le printemps, dans la foulée du maire de Langouët en Bretagne, de nombreux édiles ont pris de tels arrêtés au nom de la protection de la population. Dans plusieurs cas, l'Etat a tenté de les faire annuler, arguant que cela ne relevait pas des pouvoirs du maire mais de ceux du ministère de l'agriculture.
Dans son ordonnance, le juge des référés a estimé que c'était « à bon droit que ces maires ont considéré que les habitants de leurs communes étaient exposés à un danger grave, justifiant qu'ils interdisent l'utilisation des produits en cause », comme l'a noté le Parisien.
Bien qu'il s'agisse-là de communes très urbaines et que d'autres arrêtés, comme celui pris à Langouët aient été annulés auparavant, certains veulent croire que cette décision fera jurisprudence. Y compris dans les communes les plus rurales. En attendant, après ce jugement en référé, les deux arrêtés doivent être jugés sur le fond lors d'une prochaine audience.

Il n'y pas que les humains qui soient menacés par les pesticides. Les populations d'insectes s'effondrent à un rythme jusqu'alors inimaginable et « tout désigne les pratiques agricoles », explique le journaliste du Monde Stéphane Foucart. Dans une puissante chronique, celui-ci raconte les résultats d'une étude parue il y a deux semaines dans la revue Nature. Le bilan en est cataclysmique : en dix ans, dans les 150 prairies analysées, la biomasse des arthropodes (c'est-à-dire, en gros, le volume total des insectes, araignées, et autres mille-pattes), a chuté de 67%.
Ce n'est pas tout. Oiseaux de prairies, chauves-souris, amphibiens... l'ensemble de la faune insectivore s'effondre avec les insectes. Et comme les chercheurs l'écrivent, la principale, sinon la seule responsable de la disparition des deux tiers des populations d'insectes en une décennie, c'est l'agriculture et son utilisation de pesticides. Un texte important, à lire sur le site du Monde (édition abonnés).
Viticulture
Si dans un futur proche, certains s'attendent à produire du Bordeaux sur les côtes bretonnes, l'élévation des températures promet de décaler la carte européenne des vignes plus au nord. Vraiment plus au nord. A la faveur du réchauffement climatique, l'activité de vigneron se développe depuis peu en Scandinavie, comme le raconte le New York Times. Selon le quotidien, on compte aujourd'hui 90 vignobles au Danemark (contre deux il y a seulement quinze ans), une quarantaine en Suède et près d'une douzaine en Norvège. Les vignerons cultivent des cépages de vins blancs que l'on trouve dans une partie de l'Europe du nord. Le réchauffement attendu dans la région est tel que l'on s'attend à trouver un climat proche de celui du nord de la France d'ici 50 ans. Il ne reste plus qu'à « définir le style viticole nordique », comme le note le fondateur du plus grand domaine danois.

Les scientifiques croyaient éteint cet animal improbable : le chevrotain à dos argenté a refait son apparition, près de trente ans après s'être montré pour la dernière fois. Le Guardian raconte l'enquête menée au Vietnam par les chercheurs de Global Wildlife Conservation pour remettre la main sur ce membre de la famille des cerf-souris, ces ruminants préhistoriques qu'on trouve en Afrique et en Asie du sud-est. Malgré leur nom, les cerfs-souris ne sont ni des cerfs, ni des souris. Il s'agit du plus petit ongulé vivant, qui pèse, selon les espèces, entre 1 et 13 kilos. Selon le quotidien britannique, le chevrotain à dos argenté mesure, lui, la taille d'un lièvre. Un extrait des images capturées par les chercheurs :
La vidéo
« Ok, boomer » : l'insulte générationnelle fait son entrée au parlement néo-zélandais. Lorsqu'un élu plus âgé a tenté d'interrompre le discours de la députée écologiste néo-zélandaise Chlöe Swarbrick (25 ans), qui alertait sur l'urgence d'agir contre le réchauffement climatique, celle-ci lui a rétorqué « Ok, boomer ».
Cette réplique, devenue un meme sur internet au cours de l'année 2019,est utilisée par les jeunes générations pour disqualifier les leçons ou moquer le peu de cas que les baby-boomers ont fait de la question climatique. Cette génération, née après la guerre, qui a surfé sur les trente glorieuses, est aujourd'hui accusée par une partie de la jeunesse occidentale de n'avoir pas agi pour lutter contre la catastrophe écologique, pourtant documentée depuis la fin des années 1970.
Si monter les générations les unes contre les autres ne mènera probablement à rien, il faut admettre que ça défoule.