L'avenir climatique serait un tantinet moins lugubre s'il n'était plus assombri par l'imposante silhouette de l'actuel locataire de la maison blanche.
Trump accélère sa destruction des normes environnementales, Biden promet un retour en arrière
Make American Grey Again. Alors qu'arrive l'élection présidentielle américaine, qui se tiendra en novembre 2020, Donald Trump accélère encore sa destruction sans précédent de toute réglementation environnementale.
100 : c'est le nombre ahurissant de normes censées protéger l'environnement que l'actuel président des Etats-Unis a défaites ou s'apprête à défaire, d'après le dernier décompte réalisé par le New York Times. « Sous mon administration, nous avons supprimé près de 25 000 pages de réglementations nuisibles à l'emploi, de loin plus qu'aucun autre président dans l'histoire de ce pays », s'est gargarisé Donald Trump, la semaine dernière. Pendant le récent confinement et encore plus depuis plusieurs semaines, l'administration fait feu de tout bois pour déréguler ce qui peut encore l'être. Des dizaines de projets sont encore dans les tuyaux, comme l'affaiblissement de la réglementation sur les émissions de méthane, puissant gaz à effet de serre, ou la fin des poursuites des entreprises qui tuent « incidemment » des oiseaux.
Candidat désigné du camp démocrate à la présidentielle, Joe Biden a fait de ce sujet un point de clivage avec son rival. S'il est élu, Biden promet d'utiliser tous les moyens à sa disposition pour rétablir l'ensemble des 100 normes détruites par Donald Trump. A commencer par le Congressional review act. Celui-ci permet au Congrès de défaire très facilement toute mesure prise lors des six mois précédant une élection présidentielle. Un outil tombé dans l'oubli et que Trump lui-même a remis au goût du jour au début de sa présidence pour détricoter une partie de la réglementation écologique héritée de l'ère Obama.
En cas de victoire, Biden devrait également réintégrer les Etats-Unis parmi la liste des signataires de l'Accord de Paris, et mettre en place un gigantesque plan de financement des énergies renouvelables de 2 000 milliards de dollars. Plus d'informations dans le New York Times (en anglais).
• Le premier ministre, Jean Castex, a reçu, lundi, des membres de la Convention citoyenne pour le climat, pour leur annoncer le calendrier des prochains mois. « Quelques annonces » devraient être faites la semaine prochaine. Un projet de loi qui reprendra certaines des 150 propositions de la convention devrait être présenté après l’été. L’examen de ce texte n’aurait lieu qu’en 2021 - Les Echos
• Quelques jours plus tôt, Jean Castex annonçait la mobilisation de 20 milliards d'euros sur deux ans pour financer la transition écologique, sur les 100 milliards dont sera doté le plan de relance post-Covid 19. Lors de son discours de politique générale prononcé le 15 juillet, il a promis que cette somme servirait à sponsoriser la rénovation thermique des bâtiments, à réduire les émissions des transports et de l'industrie, à soutenir les « technologies vertes de demain » ou encore, à développer une agriculture locale – France Info
• Des scientifiques ont mis en évidence la première fuite de méthane issue des fonds marins de l’Antarctique. Relâché lors de la fonte de glaces sous-marines, ce puissant gaz à effet de serre pourrait aggraver le réchauffement climatique. Un phénomène « incroyablement inquiétant », d’après les auteur•rice•s de cette étude - The Guardian (en anglais)
• Barbara Pompili réfléchit à l'instauration d'un moratoire de six mois sur l'installation de nouveaux entrepôts de e-commerce, d'après RTL. La nouvelle ministre de la transition écologique plaide pour le lancement d'une mission parlementaire qui réaliserait une étude d'impact. Celle-ci devrait évaluer l'impact environnemental et en matière d'emplois de ces installations qui se multiplient grâce à l'essor d'Amazon en France – RTL
1 million d'euros
C'est la somme reçue par Greta Thunberg en même temps que le prix de la fondation Gulbenkian pour l'humanité, et que la militante s'apprête à reverser à « différentes organisations et projets actifs sur le front de la crise climatique », comme elle l'a annoncé sur Twitter. Dans un premier temps, 100 000 euros seront octroyés à la branche brésilienne de Fridays for Future pour atténuer l'impact du Covid-19 dans l'Amazonie. La même somme sera versée à la Stop ecocide foundation pour soutenir leur combat visant à faire reconnaître l'écocide comme un crime international. Plus d'informations dans 20 Minutes.
Les guides alimentaires nationaux, néfastes pour la santé et le climat
Trop de jambon, pas assez de melon. Les recommandations faites dans les guides alimentaires de la plupart des pays du monde sont à la fois nocives pour la santé et le climat.
C'est la conclusion d'une étude parue le 15 juillet dans le British medical journal. Dans chacun des 85 pays étudiés, les scientifiques ont découvert que les populations consommaient trop de viande et pas assez de fruits, légumes, légumineuses et autres fruits à coque, au regard des recommandations faites par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Seuls deux pays – l'Indonésie et la Sierra Leone - proposent des guides nutritionnels compatibles avec les objectifs fixés par les gouvernements en matière de santé (plan mondial d'action contre les maladies non-transmissibles de l'OMS), de biodiversité (Aichi) ou climatiques (Accord de Paris). A elle seule, l'agriculture produit un quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre, et celles-ci ont encore augmenté en 2019.
Les scientifiques qualifient de « choquant » l'échec des gouvernements à recommander une alimentation saine à leurs populations. Les auteur•rice•s de l'étude insistent sur la nécessité d'encourager plus clairement les citoyen•ne•s à réduire leur consommation de viande et de produits laitiers afin de réduire drastiquement les émissions de CO2, la surexploitation de ressources et de terres liées à l'agriculture. Dans le même temps, les Etats doivent inviter les consommateurs à se nourrir de davantage de produits végétaux afin d'améliorer leur santé. Plus d'informations dans le Guardian (en anglais).
• Mis en difficulté par le fiasco du chantier de Flamanville (Manche) et les problèmes rencontrés par la filière EPR, Emmanuel Macron ne se prononcera pas sur l'éventuelle construction de nouveaux réacteurs nucléaires avant l'élection présidentielle de 2022 – Le Monde (abonnés)
• Des scientifiques ont découvert la résistance inattendue d'une espèce de corail à de très fortes chaleurs. Ce potentiel d'adaptation est source d'espoir alors que la moitié des coraux pourrait avoir déjà péri en trente ans – The Guardian (en anglais)
• Fonte de la banquise, disparition de leurs proies... Les ours polaires pourraient disparaître vers 2100, d'après une étude publiée lundi dans Nature climate change– 20 Minutes (AFP)
• Des standards plus stricts imposés aux fabricants de climatiseurs permettraient d'éviter jusqu'à l'équivalent de huit années d'émissions de gaz à effet de serre au cours des quarante prochaines années. L'amélioration de l'efficacité énergétique des appareils et la réduction des hydrofluorocarbures (HFC), gaz réfrigérants très nocifs pour le climat, économiserait entre 210 et 460 milliards de tonnes de CO2, d'après un rapport conjoint de l'ONU et l'Agence internationale de l'énergie – The Guardian (en anglais)
• 747 000 sangliers abattus en France en 2019 contre 36 000 en 1973 ; les chasseurs ont favorisé la prolifération incontrôlée de ces bêtes, dont les dégâts sur les cultures se chiffrent en dizaines de millions d'euros– Le Monde (abonnés)
Élus et citoyens veulent rouvrir une ligne de train à l'abandon depuis 30 ans
En Bretagne, un millionnaire passionné et un collectif de cheminots, d'élus et de citoyens veulent ressusciter une ligne de train abandonnée depuis 30 ans.
Jean-Philippe Van Walleghem a déboursé un million d'euros pour racheter et retaper la gare de Pontivy, fermée en 2014. Ce chef d'entreprise milite pour que des trains de voyageurs passent à nouveau dans cette commune délaissée par la SNCF. Un combat qu'il partage avec le collectif « Centre-Bretagne en train », qui rassemble des élus locaux, des militants associatifs et des citoyens, comme le raconte Reporterre.
Tou•te•s réclament la réouverture aux voyageurs de la ligne Saint-Brieuc – Auray-la-Ville, qui traverse la Bretagne du nord au sud et au long de laquelle vivent quelque 140 000 personnes, afin de désenclaver les territoires et réduire le trafic routier. Aujourd'hui, celle-ci n'est plus empruntée que par des wagons de fret. Le chantier de la modernisation de la ligne est estimé à quelque 100 millions d'euros. Son coût pourrait être réparti entre SNCF réseau et la région Bretagne. Hélas, indique encore Reporterre, cette dernière n'envisage pas de remettre le train de voyageurs sur ces rails.
Crises sociale et climatique, et libéralisation du train semblent en tout cas donner des ailes aux initiatives citoyennes : comme Vert s'en était fait l'écho, Railcoop, nouvelle coopérative du chemin de fer, a annoncé en juin son désir de rouvrir la ligne Bordeaux-Lyon, fermée en 2014.
L’hydrogène, l’énergie du futur ?
Pas besoin de réduire l’usage de la voiture ou de l’avion, puisque l’hydrogène (H2) viendra régler le problème des émissions de CO2 des transports. C’est, en tout cas, ce qu’aiment à répéter l’industrie et le gouvernement. En juin, ce dernier a promis d’investir 1,5 milliard d’euros pour développer (en quinze ans seulement !) l’avion vert du futur fonctionnant à l’hydrogène.
Or, comme le montre ce riche exposé fait par les vidéastes d’Osons causer, rien ne paraît plus improbable qu’une économie décarbonée grâce à l’hydrogène.
