Un numéro où l'on verra que les mauvais joueurs devront tôt ou tard passer à la caisse.

Dieselgate : une action collective contre Volkswagen
Le tricheur passera-t-il à la caisse ? Cinq ans après l'affaire du « dieselgate », une action collective, menée à l'échelle européenne contre Volkswagen, doit être lancée ce jeudi 23 janvier, comme le raconte le Monde.
En 2015, le constructeur allemand a reconnu avoir truqué les moteurs de 11 millions de ses véhicules diesel à travers le monde pour passer les tests antipollution. A la suite du scandale qui a connu un retentissement mondial, Volkswagen a dépensé des milliards de dollars pour indemniser ses clients aux Etats-Unis ou en Australie, mais pas en Europe.
A l'origine de cette action collective qui doit être portée devant la justice néerlandaise, la Fondation Diesel Emissions Justice (FDEJ) tentera d'obtenir l'indemnisation collective des conducteurs européens dupés. Les propriétaires de véhicules diesel de la marque Volkswagen, Audi, SEAT, Skoda ou Porsche produits entre 2009 et 2015, sont invités à rejoindre la procédure en ligne. La participation est gratuite.
Comme l'explique encore le Monde, l'action collective est soutenue par certaines associations comme France Nature Environnement (FNE), qui dénonce un « scandale sanitaire ». 95% des véhicules frauduleux seraient toujours en circulation selon FNE.
En France, au même titre que Volkswagen, Renault est visé par une information judiciaire, ouverte en janvier 2017, pour tromperie aggravée. Une autre action collective, qui tentera d'obtenir l'indemnisation des clients de la marque au losange, est en cours. Les conducteurs qui s'estiment lésés ont jusqu'au 31 janvier pour s'inscrire sur le site de V pour Verdict. A lire dans le Monde.
135 millions d'euros d'amende pour Volkswagen au Canada
Les actualités se télescopent pour Volkswagen puisqu'au Canada, le constructeur allemand a été condamné à une amende de 196,5 millions de dollars canadiens (135 millions d'euros), mercredi 22 janvier. Toujours dans le cadre du Dieselgate, la firme a plaidé coupable à 60 accusations de violation des lois environnementales canadiennes, comme l'a rapporté l'AFP. Un accord à l'amiable a été conclu entre Volkswagen et Ottawa. A lire dans 20 Minutes.

Le Prince Charles au secours du climat
Ce n'est pas nécessairement le sauveur que l'on attendait. Mercredi 22 janvier, le prince Charles s'est fait l'allié de Greta Thunberg pour défendre le climat au Forum économique mondial de Davos (Suisse).
Le fils d'Elizabeth II est venu à la tribune avec un plan en dix points pour lutter contre le réchauffement climatique. Parmi ses propositions : réorienter massivement les investissements vers des activités soutenables ; mettre fin aux « subventions perverses qui empêchent l'économie de devenir plus durable » ; utiliser les taxes, politiques publiques et la législation pour verdir le business.

Pas décroissant pour un sou, le prince de Galles a milité pour la protection du « capital naturel », et pour « investir dans la nature ». Mais son discours a rejoint par endroits celui de Greta Thunberg. La veille, à la tribune de Davos, celle-ci prônait encore le désinvestissement des énergies fossiles au profit d'activités plus durables.
« Allons-nous rester dans l'Histoire comme ceux qui n'auront rien fait pour éloigner le monde du précipice ? », a ajouté le prince Charles, qui plaide pour une action urgente afin de répondre à la crise climatique. A lire dans le Guardian (en anglais).
Une convention citoyenne pour le climat version UK
En France, la convention citoyenne pour le climat n'a encore accouché de rien mais elle fait déjà des petits à l'étranger. Le Royaume-Uni s'apprête à mettre en place sa propre assemblée de citoyens pour tenter d'atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050.
Comme le raconte le Guardian, les 110 citoyen•ne•s qui composeront l'assemblée ont été choisi•e•s sur des critères sociologiques, d'âge, mais aussi d'opinion afin de refléter la diversité de la société britannique : trois personnes ne s'inquiètent pas du tout du réchauffement contre 54 pour qui il s'agit d'un vrai problème.
Les membres de la convention se rencontreront lors de quatre weekends de travail, au cours desquels ils seront aiguillés, comme en France, par des spécialistes issus du monde de la recherche, des ONG, mais aussi du secteur de l'industrie.
Ces novices du climat auront jusqu'au printemps pour trouver des pistes afin d'atteindre, d'ici trente ans, zéro émissions nettes de CO2 : c'est-à-dire générer moins de gaz à effet que ce que le pays peut capter, au moyen notamment du développement de puits de carbones, comme des forêts.
Pour autant, comme l'écrit le quotidien britannique, les participant•e•s n'ont aucune garantie que leurs propositions seront retenues par le gouvernement. A lire dans le Guardian (en anglais).

Ce que peuvent les communes en matière d'environnement
En France, l'espoir que le gouvernement français reprendra telles quelles les propositions de la convention citoyenne pour le climat est mince. En attendant, à leur niveau, les communes et intercommunalités disposent déjà de nombreux moyens d'agir, comme le montre Libération.
Les transports, par exemple, sont gérés à l'échelon intercommunal : on peut y décider de favoriser le développement de pistes cyclables ou des transports en commun plutôt que la voiture. Ces derniers mois, on a vu fleurir de nombreuses zones à faibles émissions dans les grandes villes de France ; ces espaces dont les véhicules les plus polluants sont exclus.
En matière d'alimentation, les communes et intercommunalités peuvent décider des menus des cantines. Elles ont la capacité d'encourager l'installation d'agriculteurs sur leur ban communal. Pour lutter contre l'artificialisation des sols, elles peuvent oeuvrer à densifier les constructions dans les centre-villes plutôt que de favoriser l'étalement urbain.
Les communes et intercommunalités ont encore la main sur la gestion des déchets, les espaces verts, la consommation d'énergie des bâtiments publics, etc. Un riche article à lire sur le site de Libération et à garder en tête à l'approche des élections municipales de mars 2020.
Enfin, parfait exemple de tout ce qu'il est possible de faire avec un édile ambitieux : avec ses 2 000 habitants, le village alsacien de Muttersholtz fait figure de modèle de la transition écologique. A lire sur le site de Reporterre.
Le nouveau record du gaz à effet de serre que l’on croyait disparu
Il devait avoir presque disparu ; jamais l'atmosphère n'a été aussi chargée en trifluorométhane (HFC-23), un gaz à effet de serre 12 000 fois plus puissant que le CO2.
C'est le résultat d'une étude, parue mardi 21 janvier dans la revue Nature Communications. Selon les prévisions, la teneur en HFC-23 dans l'atmosphère aurait dû avoir chuté de 87% depuis 2015. En 2017, la Chine et l'Inde, gros consommateurs de ce gaz utilisé dans les climatiseurs et frigidaires, avaient pourtant annoncé avoir quasiment éliminé toutes les émissions de HFC 23.
Or, comme l'ont observé les chercheurs, non seulement les émissions n'ont pas baissé, mais elles ont atteint un niveau record : 15 900 tonnes ont été comptabilisées dans l’atmosphère terrestre, contre les 2 400 tonnes calculées à partir des promesses de la Chine et l'Inde. Entre 2015 et 2017, c'est l'équivalent d'un an d'émissions de CO2 de l'Espagne qui auraient dû être évitées. A lire dans Numerama.

Compter les oiseaux de nos villes et villages
Quoi de mieux, pour se changer les idées en cet hiver où les nouvelles déprimantes s'accumulent, que de regarder vivre les oiseaux autour de nous ? Pour la huitième année, le Muséum d'histoire naturelle et la Ligue de protection des oiseaux s'allient pour proposer au public de participer au comptage des oiseaux de jardins, samedi 25 et dimanche 26 janvier.
Chacun•e est invité•e à choisir un coin (balcon, terrasse, jardin, parc) et à noter pendant une heure les allers et venues des oiseaux alentours. Que les moins connaisseurs se rassurent, des guides sont disponibles sur le site oiseauxdesjardins.fr pour apprendre à reconnaître toutes les espèces qui peuplent nos villes et villages.
Le but, c'est de comprendre quand et pourquoi les oiseaux visitent les jardins, étudier les effets de l'urbanisation sur l'avifaune ou encore, voir si les printemps précoces entraînent le retour prématuré de certaines espèces. Toutes les informations sont à retrouver sur le site internet de l'opération.

En Guyane, l'or contre les vivants
Porté par un cours de l'or historiquement haut, il entraîne la destruction des forêts, rend les sols infertiles pour des décennies, contamine populations autochtones et animaux aux métaux lourds : en Guyane, où s'est rendu le Monde dans le cadre de sa série Plan B, l'orpaillage illégal ne s'est jamais aussi bien porté.
