La quotidienne

Syndicat d’école

Chères toutes et chers tous,

💡 Ce samedi 25 mai, Loup Espargilière figurera parmi les invité·es du Weekend des possibles organisé par le Nouvel Obs à l’Académie du climat (Paris). À 15h15, il participera à une table ronde sur «les médias de demain», en compagnie de Victoire Satto de The Good Goods, Thomas Wagner de Bon pote et Rodolphe Meyer, alias «le Réveilleur». Programme et inscriptions ici.



Comment la FNSEA est devenue ce syndicat agricole qui donne le la.


Au débat des Européennes sur la transition écologique, quatre nuances de vert et des absents

Débat et des hauts. Mercredi 22 mai, l’Institut Rousseau, Vert, Alternatives économiques et Quota Climat, ont convié à l’École des Mines de Paris cinq candidat·es aux prochaines élections européennes du 9 juin. Un riche débat, auquel n’ont pas pu assister Les Républicains, qui a tracé de multiples chemins possibles pour accélérer la transition écologique.

Objectif de cette soirée qui a fait salle comble : parler climat et transition écologique au travers de cinq thèmes majeurs – les transports, le bâtiment, l’agriculture, le commerce international et le financement de la transition. Vert vous résume les principales propositions énoncées par les candidat·es au cours de cette soirée, animée par les journalistes Anne-Claire Poirier, de Vert, et Matthieu Jublin, d’Alternatives économiques, et essaimée des propositions de l’institut Rousseau.

 Les candidat·es ont livré leurs propositions au cours de deux heures de débat public à l'école des Mines de Paris © Yann Castanier/Vert

Le pass rail pour les jeunes fait l’unanimité

Sur la question des transports – secteur représentant plus de 20% des émissions de gaz à effet de serre de l’Union européenne –, le projet d’un pass rail pour les jeunes semble faire l’unanimité. Ce ticket d’une cinquantaine d’euros à l’année, déjà mis en place en Allemagne, permettrait un usage illimité et facilité du train sur tout le Vieux Continent. «Ce ticket climat pour tous les jeunes va permettre une véritable émancipation, un peu comme le programme Erasmus», s’enthousiasme Flora Ghebali (Les Écologistes).

Si tous et toutes insistent sur la nécessité de développer au maximum le transport ferroviaire, pour moins de trafic routier et aérien, Pascal Canfin (Renaissance) rappelle que la décarbonation de la route reste la priorité : «On est tous d’accord sur le pass rail, mais les efforts doivent d’abord porter sur la décarbonation de la route, qui est la source principale des émissions liées au transport».

👉 Retrouvez les propositions des candidat·es sur l'agriculture, le logement et le commerce dans le reportage de Jennifer Gallé à lire ici en intégralité.

· Mercredi, le ministre de la transition écologique, Christophe Béchu, a affirmé avoir été «forcé» d’autoriser la construction d’un golf dans les Pyrénées-Orientales. En déplacement dans le département qui est le seul à afficher un niveau de remplissage des nappes phréatiques très bas, le ministre présentait son plan de résilience contre la sécheresse. Questionné sur l’irrigation du projet de golf de Villeneuve-de-la-Raho, il maintient qu’«initialement, l’État n’était pas favorable à ce projet anachronique» et que c’est une décision de justice qui l’a contraint à «délivrer les autorisations». Il a néanmoins ajouté qu’il pouvait «refuser la mise en service du golf» si celui-ci n’était pas «100 % autosuffisant en eau». - L’indépendant

· Mercredi encore, Gabriel Attal a annoncé que les émissions de gaz à effet de serre ont baissé de 5,8% en France en 2023 par rapport à 2022, citant un rapport du Citepa qui n’a pas encore été publié. Alors que la France doit amplement accélérer la baisse de ses émissions si elle veut atteindre son objectif de les réduire de 50% d’ici 2050, le premier ministre a estimé n’avoir «de leçons à recevoir de personne» en matière écologique. - Le Parisien (avec AFP)

· Mercredi toujours, le gouvernement a rétabli ses objectifs sur les surfaces à atteindre en agriculture biologique et en légumineuses dans le code rural, après les avoir retirés. «Je plaide la bonne foi et le droit à l’erreur, d’ailleurs collective», s’est excusé le ministre de l’agriculture Marc Fesneau après avoir déposé un amendement pour rétablir ces cibles dans le projet de loi agricole. - Le Monde (abonné·es)

· Moins de la moitié des rivières françaises sont en bon état écologique, révèle un rapport publié par le WWF, mercredi. En cause : la multiplication des pressions liées aux activités humaines comme les barrages, le réchauffement climatique, les espèces invasives ou encore les rejets de pesticides ou de polluants industriels. Les populations de poissons et d’oiseaux ont elles aussi décliné de 0,4% depuis 20 ans, malgré 500 milliards d’euros investis pour la politique de l’eau. - Le Monde (avec AFP)

Accumulations de mandats et promotion de l’agriculture productiviste : le lobby agricole de la FNSEA à la loupe

Ils siègent partout : dans les instances de santé publique, de qualité de l’air, d’environnement, de gestion de parc naturel, de gestion des risques industriels, mais aussi dans la presse agricole ou l’événementiel. Le média Splann ! a enquêté sur les nombreux mandats de quatre figures clefs du syndicat agricole français majoritaire, la FNSEA. Une domination qui étouffe la démocratie syndicale.

Homme fort de la FNSEA en Bretagne, Thierry Coué, 57 ans, est passé à l’échelon supérieur en entrant dans le bureau national de son syndicat en 2023, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles. « Il est redoutable, capable de t’assassiner en pleine réunion », se souvient son adversaire Jean-Marc Thomas, du comité régional de la Confédération paysanne, syndicat agricole opposé.

Thierry Coué, à la tête d’un élevage intensif de porcs dans le Morbihan, est un ardent défenseur de la ligne productiviste de son syndicat. Au point d’avoir la réputation d’être un « tueur » dans toutes les instances où il a siégé, témoignent plusieurs sources concordantes.

Cliquez sur l'image pour naviguer dans l'infographie. © Splann !

Nous avons réalisé une cartographie inédite de tous les mandats de Thierry Coué : nous en avons dénombré jusqu’à 18. Il est ainsi présent dans des institutions nationales connues du grand public, comme l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES), qui autorise ou interdit les pesticides, ou d’autres plus confidentielles comme le comité régional de concertation sur la directive nitrate.

Le point commun de toutes ces instances : leur pouvoir d’influence dans l’encadrement des secteurs agricole, environnemental et sanitaire. L’omniprésence est au service d’une ligne de conduite : tout faire pour limiter les entraves au modèle agricole productiviste, même si l’environnement ou la santé de la population pourrait en pâtir. Thierry Coué estime lui défendre « toutes les agricultures pour tous les agriculteurs ». Il poursuit : « moi, je suis élu démocratiquement, le jour où je ne suis plus élu, je ne suis plus dans ces instances-là ».

👉 Cliquez ici pour lire la suite de l’enquête de Marianne Kerfriden et Elena DeBre (Splann !).

À Bali, le paradis plastifié

Le plastique c’est fantastique. L’île indonésienne de Bali est connue pour ses plages paradisiaques et ses forêts luxuriantes, mais aussi pour sa pollution plastique débordante. Dans cette investigation menée sur les réseaux sociaux, Arte explore le rôle de la multinationale française Danone et la mobilisation pour contenir le fléau des mini bouteilles en plastique.

© Arte

+  Alexandre Carré, Justine Prados, Juliette Quef et Splann ont contribué à ce numéro.