La quotidienne

Renier sciences

Chères toutes et chers tous,

Ce mardi, on vous présente notre nouvelle camarade Jennifer Gallé! Journaliste spécialiste de l'écologie et des sciences, elle était jusqu'alors cheffe de rubrique environnement chez The Conversation après avoir roulé sa bosse dans plusieurs titres de la presse française. De quoi apporter expérience, créativité et matière grise à Vert ! La classe, non ?


Le parti présidentiel Renaissance fait-il mine de ne pas savoir compter le carbone pour faire croire que la situation est bonne ?


Le covoiturage du quotidien est-il au point mort ?

Caisse qu’on fait ? Dévoilée ce mardi, une enquête conduite par les laboratoires d'idées la Fabrique écologique et le Forum Vies Mobiles révèle que le partage de l’auto pour aller au boulot peine à s’imposer en France.

Sur le papier, l'équation relève du bon sens : pour décarboner les transports, où la part des trajets effectués seul·e en voiture (l’«autosolisme») reste très majoritaire, il suffirait de partager les trajets en embarquant des covoitureur·ses. En France, pour les longues distances, ça marche. Avec ses 20 millions d'utilisateurs, BlablaCar est aujourd'hui le symbole de cette réussite, ouvrant la voie à de nombreuses plateformes de partage de trajets (Mobicoop, Karos...). Mais, pour les trajets du quotidien - faire ses courses, se rendre au travail ou chercher ses enfants à l'école, ça coince.

Premier constat : en pariant sur un boom du covoiturage au quotidien d'ici à 2027, le gouvernement et les collectivités semblent, pour l'instant, avoir fait fausse route. Avec un objectif de passer de 900 000 trajets covoiturés par jour en 2023 à trois millions en 2027, le plan Covoiturage lancé par l’État fin 2022, a sans doute péché par ambition. «Au cours du 1er semestre 2023, les trajets covoiturés chaque jour via des plateformes numériques représentaient un peu moins de 3% de l’ensemble des trajets covoiturés !», souligne ainsi l'étude.

Parmi les freins, le fait de s'embarquer à plusieurs pour faire un trajet ne présente pas toujours, sur de courtes distances, un fort intérêt économique. Autres obstacles identifiés : «l’organisation de la société, comme les horaires de travail, et plus structurellement […] l’organisation du territoire et […] la géographie française».

Compte tenu de toutes ces limitations, l'étude interroge la pertinence de développer à marche forcée la pratique du covoiturage au quotidien. «La zone de pertinence écologique du covoiturage devrait ne concerner que les déplacements de plus de 10 kilomètres où une offre de transports collectifs adaptée n’existe pas déjà», recommandent les auteur·rices. Manière de rappeler que, partage ou pas, c'est bien l'usage même de la voiture qu’il faut interroger...

· Depuis la mi-août, la Guadeloupe, la Martinique et d’autres territoires des Caraïbes, comme le Guatemala, font face à une épidémie de plus en plus virulente de dengue, une maladie invalidante transmise à l’être humain par les moustiques tigres. Leur zone de présence et leur potentiel d’être vecteur de la maladie s’accroît à cause du dérèglement climatique, alors qu’il n’existe toujours pas de traitement contre cette maladie virale. - Le Monde

· Lundi matin, trois militants, dont Thomas Brail, fondateur du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA), se sont installés en haut d’un arbre en face de l’hôtel de la Région Occitanie à Toulouse pour dénoncer la construction de l’autoroute A69 (Toulouse-Castres). Thomas Brail a entamé une grève de la faim il y a onze jours pour demander l’arrêt des travaux - qui entraînent, entre autres, la coupe d’arbres centenaires et l’imperméabilisation des sols - tant que les trois recours en cours déjà déposés contre le projet n’auront pas été jugés. - France 3 Occitanie

· Mardi matin, trois hommes comparaissent devant le tribunal correctionnel d’Avignon (Vaucluse) pour avoir vendu en ligne des produits à base de glyphosate, désherbant interdit depuis 2019, à des particuliers. Ils risquent jusqu’à deux ans de prison et 300 000 euros d’amende. - Le Parisien

· Mardi encore, l’ONG d’enquête journalistique bretonne Splann! publie une riche enquête en plusieurs volets sur le foncier agricole breton. Celle-ci dévoile les stratégies d’acquisition et d’intimidation pour agrandir les exploitations agricoles ; l’inefficacité de la Safer - l’outil de régularisation foncière, ainsi que les difficultés auxquelles se heurtent les agriculteur·rices aux méthodes plus écologiques. - Splann!

Renier sciences. Lundi, le compte X (ex-Twitter) du parti présidentiel Renaissance a publié un graphique fallacieux indiquant que l’empreinte carbone des Français·es serait passée à moins d’une tonne de CO2 en 2022. C’est évidemment faux, puisque celle-ci se monte à environ dix tonnes de CO2-équivalent par personne et par an. Pour parvenir à ce résultat, Renaissance a changé le titre du graphique original, conçu par le think tank Ember, qui montre en réalité les émissions dues au seul charbon dans les pays du G20. Interpellé par des dizaines de personnes, dont plusieurs scientifiques, le parti présidentiel a fini par supprimer son post ce matin. À quand le mea culpa ?

Le tweet a été supprimé mardi matin, après 18 heures en ligne. © Capture d'écran X

L’association Mollow dévoile 50 destinations en France accessibles sans avion ni voiture

Un train d’avance ? Ce mardi, l’association Mollow publie des dizaines d’itinéraires réalisables en train et à vélo sur sa plateforme en ligne et se mue en un véritable «guide du routard écolo», en agrégeant les forces d’autres acteurs du secteur du tourisme et des loisirs.

Comment voyager en polluant moins ? C’est le défi auquel s’attelle l’association Mollow, qui veut «réinventer nos imaginaires et proposer une vision positive, fun et sexy de la sobriété». Ce mardi, sa plateforme communautaire en ligne qui aide à organiser des voyages bas-carbone, s’enrichit d’une cinquantaine de destinations en France, accessibles sans avion ni voiture, en partenariat avec SNCF réseau.

La plateforme vise à faciliter la planification de voyages bas-carbone. © Mollow

Dieppe, Moulins, Cassis… Alors que le secteur du tourisme représente 11% des émissions de gaz à effet de serre de la France selon l’Ademe, «les réduire c’est aussi voyager moins loin», estime auprès de Vert Léo Mallet, cofondateur de l’association. Un comparateur des modes de transport permet de faire de la pédagogie et d’inciter à prendre le train plutôt que la voiture. Pour franchir le dernier kilomètre qui sépare la gare de sa destination, Mollow propose de se déplacer en transports en commun ou encore de louer un vélo avec le site Lokki.

Où dormir ? Que faire sur place ? Afin de réduire au maximum le bilan écologique de nos séjours, Mollow met en avant les alternatives à Airbnb : GreenGo et WegogreenR. Exit le jet ski ou l’hélicoptère, l’association agrège des activités sobres à réaliser sur place avec le site de micro-aventure Chilowé et l’entreprise Decathlon Travel.

Mention spéciale pour la carte postale de La Corneille qui sensibilise à la biodiversité locale avec humour. Le catalogue de destinations, encore assez réduit, gagnera à s’étoffer avec l’aide de la communauté de Mollow. D’autres acteurs du secteur pourraient aussi rejoindre la plateforme pour continuer à voyager sans casser la planète.

Réflexions photographiques sur l'écologie

Photo synthèse. À l’occasion de la 35ème édition du festival de photojournalisme Visa pour l’image, le collectif DR a présenté son nouvel ouvrage, intitulé «Réflexions photographiques sur l’écologie». On y découvre quinze reportages photos qui explorent notre rapport à notre environnement et notre façon d’habiter le monde. Le livre peut être précommandé ici.

Un extrait du reportage du photographe Wayan Barre . © Wayan Barre / Collectif DR

+ Alexandre Carré, Loup Espargilière, Juliette Mullineaux, Juliette Quef et Justine Prados ont contribué à ce numéro.