Qui sont les « grands » de ce monde ?

La convention citoyenne sur le climat vers un referendum ?

Chiche ! Reçu, vendredi 10 janvier, par les 150 Français•e•s membres de la convention citoyenne pour le climat, Emmanuel Macron a promis à nouveau que leurs propositions seraient reprises par le pouvoir

Selon leur forme et leur sujet, a détaillé Emmanuel Macron lors d'une séance de questions-réponses, les propositions seront traduites sous forme de réglementation, de projet de loi, ou de référendum. S'il a juré qu'il les reprendrait « sans filtre », le président s'est tout de même gardé le droit d'opposer son refus.

Les participants à la convention se réunissaient à Paris pour leur quatrième weekend de travail. Elles et ils ont pour mission d'élaborer des suggestions pour réduire le bilan carbone de la France et lutter contre le réchauffement climatique.

Emmanuel Macron a par ailleurs promis qu'il reviendrait lors du weekend de travail du 3 et 4 avril – le dernier, au cours duquel les participants rendront leur copie. Il devrait alors expliquer à ces derniers ce qu'il adviendra de leurs propositions. A lire dans le Monde (abonnés).

Les associations fustigent l'inaction du président 

Quelques heures avant l'intervention d'Emmanuel Macron à la convention citoyenne, le Réseau action climat (RAC) dressait un bilan calamiteux de l'action du président en matière d'environnement

Vendredi 10 janvier au matin, des représentants de quelques-unes des 32 associations-membres du RAC ont dénoncé le dépassement systématique des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre que la France s'est elle-même fixés au moment de l'Accord de Paris, en 2015. Les émissions se situent à 4,5% au-dessus de l'objectif pour 2018.

Les membres du RAC considèrent par ailleurs la loi d'orientation des mobilités, la loi EGAlim sur l'alimentation, ou la loi climat-énergie comme autant de « rendez-vous manqués », en raison de leur peu d'ambition.

Comme l'a rapporté 20 Minutes, les associations ont décrié le double discours gouvernemental, notamment au sujet de l'huile de palme. D'un côté, la France affiche un volontarisme fort à l'international pour lutter contre la déforestation. De l'autre, le gouvernement semble chercher, par tous les moyens, à maintenir l'avantage fiscal dont bénéficient ceux qui exploitent l'huile de palme comme bio-carburant. 

Résumant le sentiment général des associations, Cécile Duflot, directrice d'Oxfam France a tancé la « duplicité dangereuse » et les « belles paroles » du président, qui « donnent l’illusion de l’action. En réalité, les contradictions sont nombreuses entre les engagements et les actes ». A lire dans 20 Minutes
 

La police britannique contre les « terroristes » d'Extinction Rebellion

L'histoire d'amour entre ces deux-là n'en finit plus. Dans un guide destiné à lutter contre le terrorisme, la police britannique a désigné Extinction Rebellion (XR) comme une organisation extrémistece qu'a révélé le Guardian, vendredi 10 décembre.

Extrait du guide de 12 pages intitulé "Protéger les jeunes et les adultes de l'extrémisme idéologique". Cliquez sur l'image pour le consulter.

L'association écologiste, qui prône la non-violence et pratique la désobéissance civile, figure au milieu de cette brochure éditée par la police anti-terroriste en compagnie de groupes nazis ou djihadistes. Dans le cadre d'un programme anti-radicalisation, le public est donc invité à signaler son action aux autorités. 

Si la police a reconnu une erreur, XR envisage désormais de porter plainte. A lire dans le Guardian
 

Trump moins écolo que Nixon

C'est sa dernière charge portée contre la planète : pour accélérer les chantiers dans son pays, Donald Trump veut revenir sur une réglementation environnementale vieille de plus de 50 ans.

Sa nouvelle lubie : défaire le National Environmental Policy Act (NEPA), signé sous la présidence de Richard Nixon en 1969 après que le fleuve Cuyahoga (Ohio) a pris feu et qu'un tanker a déversé trois millions de litres de pétrole brut au large des côtes de Santa Barbara. Cette réglementation exige que les grands projets d'infrastructure soient soumis à une évaluation environnementale avant que leurs chantiers ne soient lancés, comme l'explique le New York Times. Parmi les conséquences potentielles étudiées, les émissions de gaz à effet de serre. 

Autant de freins potentiels à de futurs ponts, routes, ou centrales thermiques. Donald Trump veut désormais réduire comme peau de chagrin les cas dans lesquels cette évaluation sera nécessaire, ainsi que le temps qu'auront les autorités pour réaliser cette étude. Une nouvelle catégorie de projets d'infrastructure, non-soumises à évaluation, sera également créée.

Depuis son entrée en fonction, il y a trois ans, Donald Trump et son administration ont déjà lancé le détricotage de 95 réglementations environnementales, selon le comptage assidu réalisé par le New York Times.

Scott Morrison, un premier ministre australien amoureux du charbon 

Les Australiens étaient pourtant prévenus. En février 2017, alors ministre des finances conservateur, Scott Morrison avait brandi un bout de charbon en pleine séance devant la Chambre des représentants, l'assemblée nationale australienne. « C'est du charbon, n'ayez pas peur, ça ne va pas vous faire de mal ! », s'était-il amusé, sous les cris de l'opposition. A l'époque, il accusait ses adversaires de « charbonophobie » (« coalophobia »).

Devenu Premier ministre, Scott Morrison traite désormais les militants écologistes d'« apocalyptiques ». Mais sa défense acharnée du charbon est de moins en moins bien perçue dans son pays ravagé depuis quatre mois par les incendies, comme le raconte le Washington Post. Des feux d'une ampleur inédite, dont la violence est accrue par le réchauffement climatique. 

On reproche à Scott Morrison son manque d'empathie, ainsi que de solutions à la crise en cours. Juste avant noël, ses vacances en famille à Hawaii sont très mal passées auprès de l'opinion publique. Le 2 janvier, en visite à Corbargo, village de Nouvelle-Galles-du-Sud détruit par le feu, Scott Morrison s'est copieusement fait insulter par plusieurs victimes. Un pompier a également refusé de lui serrer la main.

© Huffington Post

Le chef du gouvernement est accusé de n'avoir pas écouté ceux qui l'avaient prévenu que cette saison serait particulièrement dévastatrice, comme l'ancien chef des pompiers de Nouvelle-Galles-du-Sud. Avec 30 autres retraités des services d'urgence, celui-ci a demandé des moyens financiers et aériens supplémentaires. Il n'a jamais été reçu par le Premier ministre.

Scott Morrison a bien fini par reconnaître, ces derniers jours, le rôle du réchauffement climatique dans la catastrophe en cours, ainsi que la nécessité de réduire les émissions de CO2 annuelles de son pays. Mais il oppose toujours la sauvegarde de l'emploi à la lutte contre la crise climatique. Lui et la coalition conservatrice qu'il dirige viennent d'approuver la création d'une colossale mine de charbon dans l'Etat du Queensland. A lire dans le Washington Post.

Avoir des poules pondeuses dans son jardin

Elles troquent nos vieilles épluchures contre des œufs frais. Plutôt que de les laisser partir à l'abattoir, la municipalité de Plancher-Bas (Haute-Saône) a décidé d'offrir des poules pondeuses à ses administrés.

© France 3

Trop vieilles pour conserver un rendement suffisant, 280 poules rousses de réformes ont été distribuées gratuitement aux habitants de ce petit village franc-comtois, samedi 11 janvier, raconte France 3. Véritables bacs de compost sur pattes, les poules mangent de tout : les restes de viande, les vieux légumes, et même, les coquilles d'oeufs.

Les mille vies d'Haïdar El Ali

Reboiser le Sénégal qui se désertifie, voilà le dernier combat de l'écologiste de toujours, Haïdar El Ali. Au fil de son parcours, l'ancien plongeur et ex-ministre de l'environnement, a créé des aires marines protégées et lutté contre les trafiquants de bois. Il vient de prendre la direction de la nouvelle Agence sénégalaise de reforestation. Brut raconte la vie de cet infatigable défenseur de la naturedont le Monde a récemment fait le portrait.