Poison volant


Solutions vicieuses à un air vicié : vive la résolution industrielle ! 

Pollution de l'air et de l'eau : la France (à nouveau) menacée de sanctions par l'UE

C'est limite ! Vendredi, la Commission européenne a mis un carton jaune et un carton rouge à la France, qui ne respecte pas les seuils établis dans deux directives européennes sur la teneur en nitrates de l'eau potable et sur la pollution de l'air aux particules fines (PM10). 

Concernant la qualité de son eau potable, l'exécutif européen estime que « depuis longtemps, l'eau potable distribuée à des dizaines de milliers de personnes en France contient des quantités excessives de nitrates ». L’agriculture intensive en est en grande partie responsable à cause de l'utilisation d'engrais et de lisier issu d'animaux d'élevage pour la fertilisation. 

Alors qu'elle a déjà condamné la France à deux reprises sur ce dossier, la Commission vient de réengager le processus qui met le pays en demeure de s'expliquer. Paris dispose d'un délai de deux mois pour répondre, sans quoi la Commission pourrait décider de lui adresser un avis motivé : dernière étape avant de saisir la cour de justice de l'Union européenne pour des sanctions.

La pollution de l'eau au nitrate est également responsable de la prolifération d'algues vertes sur les plages bretonnes  © Flickr / ludovic

Sur la mauvaise qualité de son air, la France est renvoyée devant la Cour de justice européenne pour la troisième fois depuis 2011. Dans ce dossier, l'UE estime que « les données fournies par la France confirment le non-respect des règles de l'UE relatives aux valeurs limites des PM10 dans les zones de Paris et de Martinique pendant douze et quatorze ans respectivement ». En octobre 2019, la France avait été condamnée pour non respect des valeurs limites sur la pollution au dioxyde d'azote (NO2).

 Les chasseurs pourront déroger au confinement pour exercer « des actions de régulation de la faune sauvage » dans le but de limiter les dégâts aux cultures et aux forêts, a annoncé ce dimanche la secrétaire d’État à la Biodiversité Bérangère Abba – Huffington Post

La partie brésilienne du Pantanal, cette immense zone humide qui s'étend également au Paraguay et en Bolivie, a subi un nombre record d'incendies en octobre comme l'a annoncé l'Institut national d'investigations spatiales (INPE) brésilien, dimanche. Au total, les feus ont dévoré plus de 23% de sa partie brésilienne en 2020. Les ONG accusent le président Jair Bolsonaro d'encourager la déforestation par son discours en faveur de l'extraction dans des aires protégées - Figaro (AFP)

• La contribution des États-Unis à la pollution plastique aurait été gravement sous-évaluée selon une étude publiée vendredi dans la revue Science Advances, qui classe le pays en tête des pollueurs devant l'Inde et la Chine. Il génère chaque année 42 millions de mètres cubes de déchets plastiques (130 kg par habitant) dont la moitié est exportée vers des pays aux infrastructures inadaptées. Entre 1,1 et 2,2 millions de mètres cubes finissent dans les océans - New York Times

Les pétrogaziers veulent mettre du CO2 sous le tapis

Pas d'carbo. Plusieurs géants du pétrole et du gaz viennent de créer un consortium pour opérer des projets de captage et de stockage de CO2 (CSC) en mer du Nord. De quoi s'agit-il exactement ?

Dans le nord de l'Angleterre, les pôles industriels de Teeside et Humber représentent près de 50% des émissions de gaz à effet de serre d'origine industrielle du pays. Or, une poignée de majors pétrogazières - dont BP, Total et Shell - s'est engagée à gommer l'intégralité de ces émissions via l'entrée en service d'ici 2026 de deux importants projets de CSC.

Il s'agira de capter, en sortie de cheminée, le C02 émis par les industries puis de le transporter par pipeline jusqu'à des cavités géologiques au fond de la mer. Les pétroliers sont en première ligne car ils maîtrisent la technologie – proche de l'extraction de gaz naturel – mais aussi parce qu’ils espèrent verdir leur propre bilan carbone en traitant les émissions d'autres secteurs. Une stratégie qui irrite fortement les ONG, comme le racontent les Échos.

Zone industrielle de Teesside au nord-est de l'Angleterre © Flickr / lee roberts

Développé de façon marginale depuis les années 1990, le CSC revient en force alors que les pays peinent à atteindre leurs objectifs climatiques. Une trentaine de projets de ce type ont été annoncés ces trois dernières années, selon l'Agence internationale de l'énergie. Cette dernière estime que le CSC pourrait assurer 4 % des réductions d'émissions nécessaires d'ici à 2030, 15 % d'ici à 2070.

Les organisations environnementales restent sceptiques car ces technologies sont extrêmement coûteuses - jusqu'à 150 euros par tonne de CO2 captée, énergivores, et que les zones propices au stockage sont limitées. En juillet dernier, l'Agence de la transition énergétique a émis une note indiquant que seules trois zones y sont favorables en France : à Dunkerque (Nord), Le Havre (Seine-Maritime) et Lacq (Pyrénées-Atlantique). Le potentiel serait d’environ 24 millions de tonnes de CO2 par an sur les 107 millions émises par le secteur industriel. L'agence recommande d'opter en priorité pour d'autres solutions et d'envisager une relocalisation des industries aux émissions incompressibles vers ces trois zones. 

Baby-boom aux Galápagos

Cas positifs. Dévastatrice à bien des égards, la pandémie de Covid-19, apporte malgré tout quelques bonnes nouvelles pour la nature et la biodiversité.

Dans l’archipel équatorien des Galàpagos, le recensement réalisé par le parc national en septembre fait état d'une hausse record de sa population de cormorans aptères, une espèce endémique, d'après des données historiques remontant à 1977. La population de manchots des Galapagos est également au plus haut depuis 2006, raconte Le Monde.

Le Parc national des Galapagos estime que l’absence de perturbations dans les zones de nidification pendant la crise sanitaire a été un facteur positif. Le phénomène climatique de La Niña (à ne pas confondre avec El Niño), qui se traduit par une diminution de la température de l’eau en surface et par davantage de nourriture pour ces oiseaux, a ensuite participé à leur bonne santé.

Le manchot des Galápagos est une des plus petites espèces de manchots au monde. Il mesure jusqu’à 35 cm   © Flickr / Peter Swaine

D'autres espèces pourraient aussi connaître un baby-boom lié à la forte baisse des déplacements humains. En Floride, les scientifiques ont constaté un meilleur taux de réussite des nidifications chez les tortues marines. Les plages de la péninsule américaine accueillent 90% des nids de tortues marines aux États-Unis. Toutefois, de nombreux facteurs peuvent encore affecter leur natalité comme le braconnage ou la noyade des œufs au cours d'un des nombreux ouragans enregistrés en 2020. Plus d'informations dans National Geographic 

Animaniaques

Avec la pandémie actuelle, les animaux sauvages risquent de perdre la cote dans l'imaginaire collectif. Pourtant, un nombre non négligeable d'entre eux forment « le bataillon invisible des héros de la propreté », comme l'ont décrypté les équipes d'Arte dans un documentaire fascinant sur ces « Animaux nettoyeurs ». Renards, opossums, fourmis et même bactéries microscopiques cohabitent avec nous dans les campagnes comme dans les villes, nous rendant de multiples services à commencer par la réduction du volume de nos déchets et la protection contre de nombreuses maladies.

© Arte