Chères toutes et chers tous,
🥳 Aujourd'hui est un grand jour puisque l'équipe de Vert s'enrichit d'un nouveau larron : l'excellent Gaetan Gabriele, qui croquera l'actualité de l'écologie en vidéo avec des formats courts et rigolos. Voici la première vidéo, à retrouver sur le compte Instagram de Vert.
La débauche de bidoche a un effet bœuf sur le climat ; accompagnons les paysan·nes pour nous tirer de ce mauvais pas.

La transition de l’agriculture passera forcément par une réduction de la taille des élevages
Alimenter le débat. Afin d’accompagner au mieux les éleveur·ses dans la transition, l’Etat doit réorienter les investissements publics et pousser les Français·es à consommer moins de viande, selon l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE).
En 2020, l’élevage représentait 69 % des émissions de gaz à effet de serre de l’agriculture française. Pour atteindre la neutralité carbone en 2050 - ne plus émettre davantage de CO2 que ce que la végétation et la technologie ne peuvent absorber -, le bilan carbone du secteur doit être quasiment divisé par deux. Si d’aucun·es seraient tenté·es de tout miser sur la technique, «tous les scénarios de transition misent sur la baisse du cheptel des animaux d’élevage pour atteindre les objectifs climatiques», tranchent les chercheur·ses de l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) dans un récent rapport.

Certes, la taille des cheptels diminue déjà en France depuis plusieurs années, notamment celui des vaches laitières (-17% entre 2000 et 2020). En parallèle, les exploitations ont augmenté leurs rendements, chaque animal produisant plus. «On a cependant atteint les limites physiques du vivant. À l’avenir, la réduction des cheptels va nécessairement se traduire par une réduction des volumes produits», explique à Vert Lucile Rogissard, co-autrice de l’étude.
Pour que personne ne reste sur le carreau, les auteur·ices estiment que les aides publiques destinées aux exploitations d’élevage – un milliard d’euros annuels – doivent être remises à plat afin d'aider les éleveur·ses à entamer cette coûteuse transition.
La baisse du cheptel ne pourra se faire sans une baisse de la consommation de bidoche, souligne un second rapport de l’I4CE. Celui-ci suggère de contraindre la grande distribution à changer son offre alimentaire, de transformer les représentations sociales au travers de la publicité ou encore, de modifier la fiscalité en réformant notamment la TVA sur les produits alimentaires.

· Samedi, à l’ouverture du Salon international de l’agriculture, à Paris, Emmanuel Macron a annoncé que les aides sur les carburants pour les pêcheurs, qui devaient se terminer en mai, seraient prolongées jusqu’en octobre. Il a aussi estimé que la signature d’un accord de libre-échange de l’Union européenne (UE) avec le Mercosur (un marché qui lie Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay et Venezuela) ne serait possible qu’à condition que les pays latino-américains respectent «les mêmes contraintes environnementales et sanitaires [que celles] qu’on impose à nos producteurs». - Libération
· Au Salon de l’agriculture toujours, Emmanuel Macron a été interpellé par des militants du collectif Dernière rénovation, vêtus de t-shirts «À quoi tu sers ?». L’un d’entre eux a intimé au chef de l’Etat «d’écouter les rapports scientifiques» car «nos vies sont en jeu». «On n'arrêtera pas, parce qu'on n'en peut plus de demander gentiment», a-t-il prévenu. - TF1 Info
· Ce lundi, le ministre de la transition écologique Christophe Béchu organise une réunion de crise avec les préfets qui coordonnent les sept grands bassins hydrographiques français (dont l'Artois-Picardie, la Loire-Bretagne, ou la Seine-Normandie) pour réfléchir aux «problèmes de raréfactions de l’eau» auxquels vont être confrontés les territoires. La veille dans le JDD, le ministre appelait les Français·es à faire des économies d’eau face à une sécheresse «historique» - Ouest-France
· Neuf communes du Var, dont les nappes phréatiques sont au plus bas et les rivières asséchées, viennent d’annoncer qu’elles ne délivreront plus de permis de construire pour les quatre années à venir. Les maires ont expliqué qu’ils ne pouvaient plus accueillir de nouveaux arrivants en raison du manque d’eau. - France Info



Don’t look up. Vendredi soir, une militante du collectif Dernière Rénovation a fait irruption sur la scène de l’Olympia (Paris) en pleine cérémonie des César. De quoi provoquer l’hilarité du comédien Ahmed Sylla, celle du reste de la salle et l’interruption de la diffusion en direct par Canal +. Sur le t-shirt de Nina, 24 ans, ce message en anglais, cryptique pour la plupart des spectateur·ices : «il nous reste 761 jours». Une référence au troisième volet du dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), qui prévenait que pour contenir le réchauffement à moins de 1,5°C par rapport au 19ème siècle, les émissions mondiales de gaz à effet de serre devraient commencer à décroître avant 2025. Ce qu’une partie de la presse avait mal traduit par : «il nous reste trois ans pour agir». Si la Terre ne s’arrêtera pas de tourner une fois passé ce délai, ce message et cette action méritaient peut-être plus que des rires gras et l’extinction des feux.

Participez à la première «météo des hirondelles» avec la Ligue de protection des oiseaux et BFM
Les hirondelles font le prime time. La ligue de protection des oiseaux appelle le public à suivre et signaler le retour des hirondelles en France pour participer à une carte présentée sur BFMTV.
Après avoir passé l’hiver au chaud en Afrique, les hirondelles sont de retour en Europe. Pour suivre et étudier la fin de leur migration, la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) a lancé un partenariat inédit avec la chaîne de télévision BFMTV. Tous les vendredis depuis le 17 février, les journaux du matin de la chaîne d’information en continu présentent une «météo des hirondelles».

«Le public va pouvoir enregistrer ses observations d’hirondelles via un formulaire en ligne afin de générer une carte participative et ainsi contribuer directement au suivi», précise l’association écologiste. Des webcams positionnées dans des nids permettront également d’assister en direct à leur arrivée, à la nidification des couples et à l’envol des oisillons, attendu au mois de mai.
La majorité des hirondelles survole actuellement l’Espagne, mais certaines sont déjà arrivées en France. En ouvrant les yeux et levant la tête, vous pourrez peut-être apercevoir les premières venues. Ventre blanc, gorge rouge ou dos gris ; vous apprendrez à distinguer les différentes espèces grâce aux fiches de la LPO.
L’initiative est d’autant plus importante que les populations d’hirondelles ont chuté de près de 25% au cours des 30 dernières années. Les travaux de rénovation des bâtiments menacent leur habitat et l’emploi d’insecticides en agriculture intensive réduit leur alimentation. Les hirondelles sont enfin de précieuses indicatrices des effets du changement climatique, amorçant un retour un peu plus précoce chaque année. De quoi peut-être en faire un jour un indicateur météo à part entière ?
Pour contribuer et signaler les hirondelles qui arrivent près de chez vous, c’est ici que ça se passe.

Sécheresse, manque d’eau : la catastrophe qui se profile
Sèche eau. Dans sa dernière vidéo pour Blast, la journaliste Paloma Moritz revient de manière très didactique sur les causes et conséquences de la sécheresse hivernale historique à laquelle est confrontée le pays et pose quelques questions cruciales : à qui devra-t-on couper le robinet dans les mois à venir : aux golfs de luxe, aux agriculteur·rices, aux entreprises ou aux citoyen·nes ?

+ Lou-Eve Popper, Juliette Quef et Alban Leduc ont contribué à ce numéro.