Si les humains sont restés à la maison, ce ne fut pas le cas de leurs émissions.
Pendant la pandémie, le réchauffement continue
C'est odieux. Confinement ou pas, en 2020, le dioxyde de carbone (CO2) a continué de s'accumuler dans l'atmosphère.
Le CO2 est le premier responsable de l'effet de serre qui réchauffe notre planète. En 2015, sa concentration dans l'atmosphère avait atteint les 400 parties par million (ppm). En 2019, ce chiffre s'est élevé à 410 ppm, rapporte l'Organisation météorologique mondiale (OMM) dans son bulletin annuel sur les gaz à effet de serre publié lundi. Contre 340 ppm au milieu des années 1980.
Au plus fort des mesures de confinement prises dans la plupart des économies du globe, la baisse des émissions quotidiennes de CO2 a pu atteindre 17%. Trop peu pour enrayer le phénomène : la hausse globale s'est poursuivie en 2020, indique l'OMM. La vitesse à laquelle l'atmosphère se charge en CO2 depuis plusieurs années alarme cette organisation de l'ONU : « Nos archives ne font mention d’aucune augmentation de la sorte. La baisse des émissions liée au confinement ne représente qu’un petit point sur la courbe à long terme. Or, nous devons aplatir cette dernière de façon durable », met en garde Petteri Taalas, Secrétaire général de l’OMM.
Selon des estimations préliminaires, la baisse des émissions de CO2 sera de l'ordre de 4,2 % à 7,5 % sur l'année 2020. Mais le climat ne se régulera pas à coup de pandémie, a encore indiqué Petteri Taalas. « La dernière fois que la Terre a connu une teneur en CO2 comparable, c’était il y a 3 à 5 millions d’années : la température était alors de 2 à 3 °C plus élevée qu’aujourd’hui et le niveau de la mer était supérieur de 10 à 20 mètres au niveau actuel », a également rappelé le scientifique.
• Lundi, l’association L214 a demandé l’interdiction immédiate des élevages de visons après l’annonce de l’abattage de 1 000 visons potentiellement vecteurs du Covid-19 en Eure-et-Loir. En septembre, la ministre de la transition écologique avait annoncé la fin des élevages d’animaux pour leur fourrure d’ici 2025. L'ONG qualifie ces lieux, où circule fortement le virus, de « bombes sanitaires ». - L214
• John Kerry a été choisi pour devenir l’émissaire spécial de la maison blanche sur le climat, comme l’a annoncé lundi le futur président des Etats-Unis, Joe Biden. L’ancien ministre des affaires étrangères de Barack Obama fut à la manoeuvre en 2015 lors des négociations sur l’Accord de Paris. - France 24
« Si l'on voulait respecter les objectifs des accords de Paris sur le climat en 2050 via la décroissance, il faudrait rester confinés pendant… trente ans. La décroissance est donc une voie sans issue »
Christian Jacob, président des Républicains, dans le Monde
On a beau chercher, on ne voit pas comment Christian Jacob a fait ses calculs. La France a promis d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050 : à cette date, l'ensemble du CO2 encore émis devra être absorbé. L'Organisation météorologique mondiale estime que les mesures de confinement feront baisser les émissions de CO2 de 4,2 % à 7,5 % en 2020. À un tel rythme annuel, il ne faudrait donc que 13 à 23 ans pour atteindre 0% d'émissions nettes. Et encore, la France n'a pas été confinée pendant toute l'année 2020. Le Haut-conseil pour le climat recommande de faire baisser les émissions de 3,2% par an à partir de 2025 (Le Monde).
À moins de deux ans de la prochaine présidentielle, le patron des Républicains cherche en réalité à faire peur sur le projet des écologistes en agitant le chiffon vert de la décroissance. Ce qui, d'une part, n'est pas le projet de Yannick Jadot, candidat potentiel d'EELV, qui lorgne le modèle libéral des Verts allemands. D'autre part, aucun•e partisan•e de la décroissance n'a jamais proposé de favoriser la récession économique au profit du climat.
Christian Jacob essaie surtout de reprendre la main sur un sujet qu'a toujours dénigré la droite en proposant ce qu'il connait le mieux : la croissance. Celle-ci sera au menu de la convention des Républicains sur le réchauffement climatique qui s'ouvre ce mardi (le Parisien).
Comment mieux rénover les bâtiments, pour le climat et les gens
Le Haut-conseil pour le climat (HCC) dresse une liste de propositions pour améliorer la rénovation thermique des bâtiments, enjeu central dans la lutte contre le réchauffement et mesure de justice sociale.
Dans l'hexagone, les bâtiments – logements, bureaux, etc. - génèrent près du tiers (28%) des émissions totales de CO2 et absorbent plus de 40% de l'énergie consommée (ministère). Déjà en retard sur les objectifs climatiques qu'elle s'est fixés (HCC), la France a tout intérêt à accélérer fortement sur la rénovation thermique des bâtiments.
En 2017, le gouvernement s'est promis de rénover 500 000 logements par an aux normes élevées de bâtiment basse consommation (BBC) : seules 60 000 à 70 000 habitations ont bénéficié d'un tel lifting entre 2012 et 2016. Afin d'améliorer ce triste bilan, le Haut-conseil énumère plusieurs propositions dans un rapport publié lundi.
Les travaux de rénovation sont souvent coûteux. Aussi, le HCC recommande d'augmenter les aides, limitées à 15 000€ en France, contre 48 000€ en Allemagne. De la même manière, le montant et la durée du prêt à taux zéro pour les travaux, devrait être augmenté (il atteint 120 000€ sur trente ans outre-Rhin, quatre fois que chez nous). Le HCC invite également à supprimer les aides pour les gestes individuels (comme le remplacement d'une fenêtre) et à conditionner les subventions à l'atteinte d'un niveau plus élevé de performance (passer de l'étiquette D à B, par exemple).
Actuellement estimé à environ 13 milliards d’euros, l'investissement annuel public et privé devra être multiplié au moins par deux en quelques années, note le HCC. De l'ordre de 4 milliards d'euros par an, les aides devront quadrupler. Plus d'informations dans le Monde (abonnés).
Un centre de soins pour réensauvager les corvidés
On y crrroah. Dans le Maine-et-Loire, l'association Crowlife a créé un refuge pour soigner les corvidés avant de les relâcher dans la nature.
Certains sont considérés comme des nuisibles, d'autres sont chassés... Les corvidés ont la vie dure. Depuis deux ans, raconte Libération, des passionnés ont ouvert près d'Angers un refuge pour recueillir corbeaux, corneilles, pies, geais et autres choucas blessés.
Objectif : soigner sans trop s'immiscer dans la vie de ces oiseaux pour leur permettre de retourner à la nature – ou de se réensauvager. Ceux qui se sont trop accoutumés aux humains sont invités à rester à demeure.
Les corvidés sont des oiseaux sensibles et intelligents, capables d'anticipation ou de créer des outils : Crowlife veut étudier leurs capacités intellectuelles et sociales. Une convention devrait bientôt être signée avec le Muséum national d’histoire naturelle. Un réjouissant reportage à lire dans Libération (abonnés).
Un couvent devenu un écolieu
A Bascule Argoat, dans le Centre-Ouest breton, elles et ils ont transformé un vieux couvent pour en refaire un lieu de vie collective et écologique, peuplé de gens de bonne volonté. Un feel good documentaire en cinq minutes proposé par Mr Mondialisation.