La quotidienne

Nul acier

Visé par une plainte pour des rejets acides dans la nature, en se rachetant, littéralement, le géant ArcelorMittal a réussi à faire annuler la procédure.


Les océans se mélangent de moins en moins

Au fond, c'est chaud. Le réchauffement climatique sépare les différentes couches des océans à un rythme effréné, détériorant leur capacité à répartir la chaleur sur le globe et à stocker du CO2, d'après une étude publiée mercredi dans Nature. 

Les eaux océaniques sont faites de deux couches : l'une, en surface (50 à 300 mètres), l'autre, profonde. Ces couches possèdent des densités différentes en raison d'écarts de température et de salinité. Mais elles pratiquent de nombreux échanges. En se déplaçant vers les pôles, l'eau chaude de surface refroidit et finit par plonger. Puis, elle prend le chemin inverse en direction de l'équateur où elle remonte.

Problème : avec le réchauffement et la fonte des glaces, qui apporte de l'eau douce (moins salée et donc moins lourde), cette eau de surface perd de sa densité et toute la mécanique se grippe. « On peut comparer ces deux couches de l’océan à une couche d’huile sur de l’eau, explique au Monde l'océanographe Jean-Baptiste Sallée, co-auteur de l'étude. La différence de densité fait que les échanges se réduisent et l’océan se mélange de moins en moins verticalement. » Or, l'écart de densité entre les deux couches s'accélère à un rythme six fois supérieur aux précédentes estimations, indiquent les scientifiques. 

Par ailleurs, les océans sont de moins en moins capables de jouer leur rôle d'immenses pompes à CO2 : l'élévation des températures empêche le carbone de se mélanger à l'eau et l'écart de densité croissant entre les deux couches diminue l'attraction du gaz à effet de serre vers les fonds marins. 

Ce phénomène a également des impacts sur la biodiversité, alors que la couche supérieure héberge l'essentiel de la vie marine. De très nombreuses espèces se nourrissent de nutriments qui remontent du fond. La barrière invisible entre les couches risque d'empêcher cette nourriture précieuse d'arriver à bon port. 

• Dans un bilan prévisionnel du système électrique présenté mercredi, RTE déconseille la fermeture de centrales nucléaires avant 2026. Le gestionnaire du réseau de transport d'électricité estime que les marges de sécurité seront « très faibles », à cause des reports dans la maintenance des centrales nucléaires dus au Covid-19 et du retard dans le développement des énergies renouvelables. La programmation pluriannuelle de l'énergie (feuille de route gouvernementale qui fixe les grands objectifs nationaux) prévoyait la fermeture de deux tranches nucléaires d'ici 2025-2026. - Actu-environnement (abonnés). 

• « Nous n’avons plus de projet au Carnet » : ce sont les mots prononcés mercredi par le directeur du Grand port maritime de Nantes-Saint-Nazaire, au lendemain de l’évacuation de la zone à défendre (ZAD). Lieu de vie d’une riche biodiversité, le site devait accueillir un futur éco-parc d’entreprises et une base logistique. La crise économique met fin au projet tel qu’il était envisagé : « tant qu’il n’y aura pas de projet à discuter publiquement et qui emportera l’adhésion la plus large, il n’y aura pas d’aménagement » a encore déclaré Olivier Trétout. - 20 Minutes

• (V)ERRATUM : Certain•e•s l’ont relevé : les marches pour une « vraie » loi climat auront lieu dimanche 28 mars et non samedi, comme nous l’avons écrit dans l’édition d’hier. On vous faisait marcher. 

Accusé de pollution, ArcelorMittal échappe aux poursuites en se rachetant (littéralement)

C'en est acier. Accusé de rejets illégaux de polluants sur son site de Florange (Moselle), le sidérurgiste ArcelorMittal a échappé aux poursuites en rachetant sa filiale incriminée

En juin 2017 : le Républicain Lorrain avait révélé que des salariés d’ArcelorMittal Florange et d'un sous-traitant avaient « frauduleusement fait disparaître des milliers de litres d’acide non traités sur le crassier » du site mosellan. Le crassier, c'est l'endroit où l'on stocke à l'air libre les déchets des hauts-fourneaux de l'acier. 

Vidéo remise en 2017 à France Bleu Lorraine par Karim Ben Ali, ancien intérimaire d'un sous-traitant de l'entreprise Arcelor, à Florange, qui a dit avoir déversé des centaines de mètres cubes d'acide dans le crassier. 

Le parquet de Thionville avait estimé que ces déchets n'étaient pas « dangereux » au regard du droit de l'environnement. Mais ArcelorMittal Atlantique et Lorraine - la filiale du groupe – avait été tout de même poursuivie pour gestion irrégulière de déchets et exploitation d'une installation de stockage de déchets sans autorisation, rappelle Actu-environnement. La peine encourue pouvait atteindre 75 000 euros. 

En 2019, le groupe ArcelorMittal avait bénéficié d'une relaxe inattendue en première instance (France Bleu). Le parquet avait décidé de faire appel. En vain. 

A la mi-mars 2021, la cour d'appel de Metz a annulé la procédure pour une raison surprenante : la fusion, en 2019, de la maison-mère d'Arcelor avec sa filiale. Dans ces cas-là, le droit européen précise que la responsabilité pénale doit être transmise à la nouvelle société. Mais jusqu'en novembre 2020, la jurisprudence de la Cour de cassation (plus haute juridiction pénale en France) était en retard sur ce sujet. Une faille qui a permis à ArcelorMittal d'éviter le procès.

L'avocat de Karim Ben Ali, l'ancien chauffeur de poids-lourd qui avait dévoilé, dans une vidéo, des rejets d'acide dans la nature, réclame que la justice ouvre une enquête pour « mise en danger » et « atteinte involontaire à l'intégrité physique de la personne » (France Bleu). Après avoir respiré les fumées de ses rejets son client s'était plaint de problèmes olfactifs et oculaires.

Le co-jardinage pour mieux traverser la pandémie

Un bon plant. Depuis dix ans, la plateforme « Savez-vous planter chez nous ? » met en lien des propriétaires de jardins et des jardiniers amateurs

Retraitée, Bernadette rêvait de planter des tomates dans son jardin de 1 300 mètres carrés situé à Pin-Balma (Haute-Garonne), raconte France 3 Occitanie. Pas évident lorsque l'on manque de temps et de savoir-faire. En se rendant sur plantezcheznous.com, elle a trouvé deux paires de bras avec qui faire potager commun. 

Au début des années 2010, alors tout juste diplômée de l’Institut national des sciences appliquées (Insa), la Toulousaine Chantal Perdigau constate la frustration des citadins qui n'ont pas accès aux jardins familiaux ou partagés, rapporte la Croix. A l'époque, les plateformes collaboratives sont en plein boom - Blablacar et Leboncoin n'avaient alors que quelques petites années. C'est le moment que choisit la jeune femme pour lancer son site – gratuit - de mise en relation de propriétaires de jardins et de petites mains. Dix ans plus tard, la plateforme compte près de 7 000 annonces. 

Créer du lien social, partager des savoirs, permettre un accès à une nourriture de qualité ; le co-jardinage a toutes les vertus. La seule condition : partager les récoltes. Pour l'heure, « les jardins sont souvent prêtés en périphérie urbaine, explique à la Croix Chantal Perdigau. J’espère à l’avenir contribuer au développement du co-jardinage au cœur des métropoles. La pandémie montre cette volonté de nature et ce manque dans les cités en proie à la densification. On peut participer à une ville plus conviviale »

Garé comme une m****

Se garer sur les pistes cyclables : voici le sport favori de certain•e•s automobilistes. Comme Nicole, 65 ans, des cyclistes excédé•e•s s’organisent pour riposter. C’est ce que raconte le Parisien, dans le dernier épisode de sa série Biclou.

© Le Parisien