La quotidienne

Mise à l’allemande

Chères toutes et tous,

🎒 Le cartable sur le dos, les crayons bien taillés et l’esprit reposé, Vert fait sa rentrée ce lundi avec le retour de la quotidienne ! Nous espérons que l’été vous fut bon - malgré des nouvelles du monde rarement réjouissantes - et que l’édition estivale vous aura plu. Quant à nous, c’est avec une équipe remaniée que nous vous retrouvons, comme l’attestent les nouvelles signatures que vous verrez fleurir au bas de chaque numéro.


Nos voisins l'ont bien compris : pour soulager les ménages de leurs lourdes factures, il faudra taxer les superprofits des géants de l'énergie.


Superprofits : l’Allemagne veut mettre à contribution les entreprises énergétiques

Les géants sont mis à l’allemande. L’Allemagne compte piocher dans les profits exceptionnels réalisés par les entreprises énergétiques pour alléger les prix de l’électricité qui s’envolent pour les particuliers, a annoncé le chancelier Olaf Scholz ce dimanche.

Le gouvernement allemand vient de présenter un plan de 65 milliards d’euros pour aider les ménages à lutter contre l’inflation. Il s’est dit prêt à financer une partie de ce dernier par la mise en place d’une contribution obligatoire des entreprises énergétiques via le prélèvement partiel de certains bénéfices. L’objectif visé : soulager les ménages et les entreprises qui ploient sous la hausse des prix de l’énergie. Cette contribution - le gouvernement se refuse à parler de « taxe » -, pourrait rapporter « plusieurs dizaines de milliards d’euros », a précisé Olaf Scholz lors de la conférence de presse.

Le chancelier a plaidé pour que ce prélèvement soit mis en place dans un cadre européen, mais a déclaré qu’il n’hésiterait pas à adopter une mesure à l’échelle nationale si les membres de l’Union européenne ne suivaient pas.

Le chancelier allemand, Olaf Scholz, et son ministre des finances Christian Lindner, lors de la présentation du plan pour lutter contre l'inflation, ce dimanche, à Berlin. © Tobias Schwartz / AFP

Avant l’Allemagne, plusieurs pays européens, dont l’Espagne, l’Italie et le Royaume-Uni, avaient déjà annoncé des contributions exceptionnelles de la part des géants de l’énergie qui bénéficient de l’envolée des prix liée à la crise d’approvisionnement. Début août, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, avait solennellement appelé « tous les gouvernements à taxer ces bénéfices excessifs ». 

La position française demeure ambiguë. Le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, est opposé de longue date à la taxation des superprofits. « Je ne sais pas ce qu’est un superprofit », a-t-il osé devant l’université d’été du Medef la semaine dernière. « Je sais que les entreprises doivent être profitables, c’est tout ce que je sais. » Une position à rebours de celle de la première ministre, Élisabeth Borne. « Je ne ferme pas la porte à taxer les superprofits », a assuré la cheffe du gouvernement dans un entretien au Parisien fin août. De quoi laisser présager un bras de fer entre le locataire de Bercy et la nouvelle occupante de Matignon.

· Dimanche, le directeur de TGV-Intercités, Alain Krakovitch, a taclé les joueurs du Paris Saint-Germain qui ont pris l’avion pour leur déplacement à Nantes ce vendredi. « Paris-Nantes est en moins de deux heures en TGV, je re-re-renouvelle notre proposition d’offre TGV adaptée à vos besoins spécifiques, pour nos intérêts communs : sécurité, rapidité, services et écomobilité », a-t-il suggéré dans un tweet, réagissant à une vidéo du milieu de terrain italien Marco Verratti tournée dans l’avion du PSG.

· Les subventions aux énergies fossiles ont presque doublé en 2021, d’après un rapport de l’Agence internationale de l’énergie et de l’OCDE. L’an dernier, le montant des subventions publiques mondiales s’est élevé à 700 milliards de dollars contre 362 milliards de dollars en 2020, alors même que de nombreux pays occidentaux se sont engagés à supprimer, dès la fin 2022, les aides publiques accordées aux projets d’énergies fossiles lors de la COP26 de Glasgow l’automne dernier. La guerre en Ukraine, qui a « provoqué de fortes hausses de l’énergie et sapé la sécurité énergétique », risque d’aggraver drastiquement les chiffres de 2022, ajoute le rapport. - The Guardian (anglais)

· Au mois de juillet, la mortalité a été plus importante de 13% qu’en juillet 2019, selon le dernier bulletin de l’Insee - ce qui représente 7 000 morts supplémentaires. Une hausse qui « s’explique vraisemblablement par la vague de chaleur survenue à la mi-juillet, après un premier épisode de canicule dès la mi-juin », selon l’institut de statistique. Les chiffres d’août sont attendus à la fin septembre. - La Croix (abonné·es)

· Depuis le début du mois d’août, des centaines de fous de Bassan, larges oiseaux marins, ont été retrouvés morts sur les côtes normandes, victimes collatérales de l’épidémie de grippe aviaire partie des élevages de volailles. S’il arrive de trouver cet animal échoué en période estivale de reproduction, le phénomène semble bien plus important cette année, d’après les observations de la Ligue de protection des oiseaux (LPO), notamment dans la colonie d’Aurigny, qui regroupe 1% de la population mondiale. - France 3 Normandie

Choqué est Béchu. Vous êtes nombreux à nous avoir écrit pour nous demander où était passé Christophe Béchu, nouveau ministre de l’écologie, en ce brûlant mois d’août. Ni une, ni deux, nous avons mis notre plus fin limier sur le coup. Voici ce que Sanaga a découvert.

Cliquez sur le dessin pour l'afficher en grand © Sanaga pour Vert

« Oui Pub », une expérimentation pour lutter contre le gaspillage des prospectus publicitaires

On n’en veut pub ! Depuis le 1er septembre, une dizaine de collectivités expérimentent l’interdiction des brochures commerciales distribuées dans les boîtes aux lettres. Pour continuer à les recevoir, les deux millions d’habitant·es concerné·es devront donner leur accord exprès en affichant un autocollant « Oui Pub ».

Inspiré par la Convention citoyenne pour le climat et prévu par la loi Climat et Résilience d’août 2021, le dispositif prend le contrepied des autocollants « Stop Pub » qui n’ont pas réussi à endiguer le gaspillage de papier depuis leur introduction en 2004. Si environ un tiers des boîtes aux lettres françaises affichent leur volonté de ne pas recevoir de publicités, les prospectus représentent encore près de 900 000 tonnes par an et « une part significative de cette publicité est jetée sans avoir été lue », rapporte l'Agence de la transition écologique (Ademe).

Jusqu’en 2025, 14 communes et communautés de communes - parmi lesquelles Grenoble ou Bordeaux - vont tester ce nouvel autocollant avant une possible généralisation à l’ensemble du pays. Pour l’instant, le dispositif démontre le désintérêt des consommateurs pour les brochures publicitaires. Sur les 220 000 boîtes aux lettres de la métropole de Grenoble, seulement 500 stickers auraient par exemple été demandés à ce jour, d’après Libération.

Face à ce faible taux, les professionnel·les du secteur s’inquiètent. Parmi les 20 000 salarié·es du domaine de la distribution publicitaire, beaucoup sont précaires et embauché·es à temps partiel, ce qui rend leur reconversion difficile. Dans les agglomérations concernées, on s’attend à une explosion des coûts de diffusion pour les publications municipales, généralement mutualisées avec la distribution des publicités. Mais en parallèle, les collectivités espèrent réaliser des économies d’échelle dans la collecte des déchets.

« Planète bleu s’engage » avec Vert

France vert. En cette rentrée, la radio France bleu a décidé de donner plus de place à l’écologie sur ses antennes. Désormais, chaque dimanche à 15h, la nouvelle case « Planète bleu s’engage » ouvrira son micro à un·e journaliste spécialiste de l’écologie pour qu’elle ou il offre son regard sur l’actualité. Hier, c’est Vert, par la voix de Loup Espargilière, qui a eu l’insigne d’honneur d’inaugurer cette émission ; une première où il fut question de l’injonction systématique aux « petits gestes », ou du lourd tribut que la biodiversité a payé aux incendies. Ce dimanche, ce sera au tour de la journaliste de Blast, Paloma Moritz.

Réecoutez la première de « Planète bleu s'engage » © France Bleu

+ Loup Espargilière, Alban Leduc, Juliette Quef, Sanaga et Gabrielle Trottmann ont contribué à ce numéro.