La quotidienne

Les petits vélos des grandes villes

Certaines municipalités n'ont pas encore compris que lorsque l'on fait des pistes cyclables, le vélo s'envole.


En Indonésie, le bouleversement climatique emporte des villages

Double conséquence du réchauffement et de la déforestation, des crues soudaines et des glissements de terrain ont emporté plus de 150 personnes en Indonésie et au Timor oriental, lundi, après le passage du cyclone Seroja.

Mardi, les recherches se poursuivent pour tenter de retrouver les nombreuses personnes portées disparues après les pluies diluviennes qui se sont abattues sur cette région de l'extrême sud-est de l'Asie. Cité par l'AFP, le centre indonésien de gestion des catastrophes a recensé 130 morts dans plusieurs îles du pays. Pour l'heure, 27 décès ont été comptabilisés au Timor oriental. Des villages entiers ont été évacués et avec eux, plus de 10 000 personnes, réfugiées dans des centres temporaires.

Les images des inondations et des déplacements de populations © France24

Les très fortes précipitations ne sont pas rares en cette saison des pluies, mais leurs conséquences sont de plus en plus meurtrières, notamment à cause d'un facteur : la déforestation.

Avec le Brésil et la République démocratique du Congo, l'Indonésie est l'un des pays les plus touchés par ce fléau. Principal moteur : le remplacement des forêts tropicales par des champs de palmiers à huile. Ceux-ci offriront le matériau qui servira de base à des agrocarburants, comme ceux que Total produit dans sa bioraffinerie de la Mède, à la recette du Nutella.

Outre la mise à sac de ces lieux de vie foisonnante, cette déforestation a deux principales conséquences pour les humains. D'une part, elle concourt directement au dérèglement du climat, puisque le rasage des arbres relâche des quantités faramineuses de carbone stocké dans les sols. Ce qui, en retour, contribue à aggraver les phénomènes météorologiques extrêmes, comme les cyclones.

D'autre part, les racines des arbres (et des autres végétaux) structurent les sols et retiennent l'eau. Lorsque la terre est laissée nue, l'eau ruisselle, emporte avec elle des paquets de boue et entraîne inondations et glissements de terrain mortels.

L'Australie se prépare à son tour à l'arrivée du cyclone Seroja, dont la puissance s'accroît et qui pourrait passer en catégorie 3 à son arrivée sur les côtes occidentales de l'île.

Dimanche, le ministre de l'économie Bruno Le Maire a annoncé qu'un « accord de principe » avait été trouvé avec la Commission européenne pour renflouer Air France. Frappée par la pandémie qui a cloué ses avions au sol, la compagnie avait déjà bénéficié d'une première aide d’État de 7 milliards d'euros au printemps 2020, avant d'annoncer la suppression de plus de 6 000 postes (Figaro). En échange de la permission de lui accorder un nouveau soutien, la Commission a demandé l'abandon de 24 créneaux horaires à l'aéroport d'Orly, ce que refuse le gouvernement français. - Le Monde (Reuters)

Ce mardi, un rassemblement est organisé à Rostrenen (Côtes-d'Armor) pour dénoncer les atteintes aux journalistes qui enquêtent sur le milieu de l'agro-industrie en Bretagne. La semaine passée, la journaliste spécialisée Morgan Large avait découvert que des boulons de la roue arrière de sa voiture avaient été dévissés. La même semaine, une autre journaliste qui devait réaliser une interview de Morgan Large, « a été insultée, bousculée et suivie jusqu’à chez elle par un agriculteur » ont expliqué dans un communiqué les journalistes du réseau de radios associatives Radio Kreiz Breizh (RKB), à l'origine de la manifestation. - Libération (AFP)

Quand on fait des pistes cyclables, les gens les utilisent

Une bonne piste. L'usage du vélo a explosé dans les métropoles qui ont déployé des pistes cyclables temporaires à l'occasion de la pandémie.

Étonnant, non ? Quand on crée des pistes cyclables, les citoyen·ne·s les utilisent. C'est le principal enseignement d'une étude parue ce mois-ci dans la revue PNAS. Pour s'en convaincre, les scientifiques ont passé au crible les données issues de 106 villes européennes.

Il apparaît que l'utilisation des pistes cyclables a bondi, entre +11% et +48%, dans les villes qui ont mis en place des « coronapistes » depuis le printemps 2020. En moyenne, celles-ci ont construit 11,5 kilomètres de pistes supplémentaires, avec un sommet atteint à Paris : plus de 60 kilomètres tracés en quelques mois. La capitale française est l'une des villes où le trafic a le plus augmenté. Les villes d'Avignon, Grenoble, Lyon ou Rouen ont également accru leurs efforts.

La coronapiste de la rue de Rivoli à Paris.© Compte Twitter de CommuteDeParis

C'est dans les métropoles les plus denses et où les transports en commun sont les plus développés, que la hausse a été la plus notable. Dans les villes moins serrées, où les usagers ont plus souvent recours à la voiture, l'accroissement du trafic fut plus modeste. Pour éviter tout biais, les scientifiques ont tenu compte des variations de météo et des changements dans l'offre de transports en commun.

Plus de pistes = plus d'usagers ; ce constat, d'une logique a priori implacable, n'est toujours pas évident pour de nombreuses municipalités, qui rechignent à faire de tels investissements. Or ceux-ci permettraient de réduire le trafic routier et ses émissions de polluants et de CO2, et d'améliorer la santé des citoyen·ne·s : si les coronapistes étaient toutes pérennisées, les économies en matière de soins atteindraient entre 1 et 7 milliards d'euros, notent les auteur·rice·s de l'étude.

Cesser d'utiliser des poissons vivants comme appâts

Poissons damnés. Un collectif hétéroclite de chercheur·euse·s et de militant·e·s appelle à interdire la pêche au vif, pratique cruelle pour les poissons et nocive pour l'ensemble du vivant.

La sensibilité des poissons à la douleur est désormais bien documentée, comme en atteste un article de synthèse paru dans l’ouvrage collectif The welfare of Fish (2020). Son autrice, la biologiste Lynne Sneddon, constate que « leur comportement est affecté négativement [par la douleur] » et que ceux-ci « tentent d’éviter les zones où ils ont ressenti de la douleur et sont accaparés par la douleur au point de ne plus manifester normalement leur peur ni les réactions normales face aux prédateurs ». Avec d'autres, dont des éthologues (spécialistes du comportement animal), zoologues, juristes et militant·e·s animalistes, elle signe une tribune dans le Monde réclamant la fin de la pêche à vif.

Cette pratique, qui consiste à embrocher un poisson vivant sur un hameçon pour attirer les membres de plus grosses espèces, est toujours légale en France, malgré une législation de plus en plus favorable au bien-être animal. « Le code pénal […] interdit d’exercer des sévices graves, des mauvais traitements ou des actes de cruauté envers les animaux » notent les signataires. « En présence d’une multitude de leurres pouvant remplacer l’utilisation de poissons vivants comme appâts, la pratique de la pêche au vif n’est de fait plus conforme avec le droit. »

Cette pratique cruelle a également des impacts écologiques problématiques. Elle participe à introduire et à propager des espèces exotiques envahissantes dans certains milieux. Par ailleurs, les virus présents au sein des élevages de ces poissons risquent de se retrouver dans la nature. En 2012, une étude avait révélé que 44% des lots vendus dans le commerce étaient porteurs d'un ou plusieurs virus.

Vélo, train, vélo, boulot, dodo

Le vélo sur des rails. Des places dédiées aux vélos dans les trains régionaux, des parkings à bicyclette dans les gares de départ et d'arrivée : il est plus facile de se déplacer autour de Strasbourg qu'ailleurs. Dans le dernier épisode de sa série Biclou, le Parisien s'est rendu dans la capitale alsacienne où le fort développement de l'intermodalité contribue à l'essor du vélo et au délaissement de la voiture et de ses rejets nocifs.

© Le Parisien