Acculés, les cétacés s'attaquent en bande aux bateaux. Accusés, les pétroliers complotent contre le climat.

Ce que pensent vraiment les compagnies pétrolières du gaz naturel
Les fuites ont fuité. L'enregistrement secret d'une réunion entre patrons américains de l'industrie fossile révèle une réalité bien éloignée des discours officiels.
Cet été, les lobbyistes des compagnies gazières et pétrolières étasuniennes ont fait feu de tout bois pour défaire une réglementation trop stricte à leur goût. Jurant que les émissions étaient sous contrôle, ils ont obtenu de l'administration Trump la fin de l’obligation de détecter et de réparer les fuites de méthane issues de leurs activités.
Dévoilé par le New York Times, l'enregistrement d'une réunion de l'Independent Petroleum Association of America, organisée dans le Colorado en juin 2019, raconte l'inverse du discours officiel. « On torche une quantité gigantesque de gaz », explique par exemple Ron Ness, président du North Dakota Petroleum Council, « ce satané gaz naturel » dont la « valeur est infime ».

Un puits de pétrole peut également relâcher du gaz naturel. Il s'agit de méthane, un gaz à effet de serre 20 fois plus puissant que le CO2. Puisque sa valeur est très inférieure à celle du pétrole, des industriels décident de le brûler directement sur place. Quand ils ne le laissent pas tout simplement s'échapper. Fin 2019, une vaste enquête du New York Times avait rendu visibles de nombreuses fuites de méthane sur plusieurs sites. Comme Vert l'avait raconté, une récente étude a révélé que les émissions de méthane de l'industrie seraient sous-estimées de 25 à 40%.
Depuis de longs mois, l'industrie se défend de telles pratiques et cherche à rassurer le grand public sur l'impact climatique du gaz naturel. « On doit pouvoir parler [du réchauffement climatique] tranquillement, expliquer comment nous faisons partie de la solution grâce au gaz naturel. Et toucher les gens avec des émotions, les toucher au cœur », a plaidé, au cours de la réunion, Dan Haley, président de la Colorado Oil and Gas Association.
Plutôt serein, celui-ci a également déclaré : « Les hippies allaient changer le monde, jusqu'à ce qu'ils veuillent un travail et une BMW ». A lire dans le New York Times (en anglais).

36°C en septembre
Après l'été indien, l'été sahélien ? Une vague de chaleur inhabituelle pour un mois de septembre va s'abattre sur la France cette semaine.
31°C à Metz, 33°C à Lyon, 36°C à Angers ; ces températures n'ont rien d'exceptionnel pour un mois d'août. Hélas, ce sont celles du bulletin météo de ce lundi 14 septembre.
Ces températures quasi-caniculaires devraient persister jusqu'en fin de semaine avant que des orages ne viennent rafraîchir l'hexagone. Plusieurs records de température pour un mois de septembre devraient tomber lors de cet épisode exceptionnellement tardif. 79 départements français font toujours l'objet de restrictions d'accès à l'eau alors que la sécheresse n'en finit plus.
« On ne connaît pas encore les canicules en septembre mais ça ne devrait plus tarder », a indiqué au Parisien Jean-Michel Soubeyroux, prévisionniste de Météo-France. Pour lui, l'influence du réchauffement climatique ne fait aucun doute alors que les vagues de chaleur en septembre sont quatre fois plus fréquentes depuis 2000 qu'au cours de la seconde moitié du XXè siècle. L'étalement des vagues de chaleur au-delà de l'été est l'une des conséquences prévues du dérèglement climatique.
Peut-on pour autant parler d'été indien ? En réalité, cette expression désigne « une saison qui n'existe que dans le nord de l'Amérique », comme le chante Joe Dassin dans son titre éponyme, et l'explique Météo-France. Plus d'informations dans le Parisien.

• Vendredi, le Conseil d’État a suspendu l'autorisation de chasser la tourterelle des bois. La plus haute juridiction administrative a donné raison aux associations qui avaient déposé un recours contre un arrêté du ministère de la transition écologique autorisant le tir de 17 460 tourterelles des bois, oiseau migrateur menacé – Le Monde (AFP)
• Samedi, à Prades, la ville du premier ministre Jean Castex, des chasseurs ont défilé contre l’interdiction de la chasse à la glu, technique non-sélective bannie par l’Europe depuis 2009. Fin août, le président avait annoncé la suspension de cette pratique pour la saison de chasse en cours - France info
• Dans une tribune publiée samedi, une soixantaine d’élu•e•s de gauche et écologistes - dont les maires de 11 grandes villes - demandent un moratoire sur le déploiement de la 5G et la tenue d’un « débat démocratique décentralisé » - Le JDD

Des orques s’attaquent aux bateaux qui naviguent au large de l’Espagne
Une orchestration ? Ces derniers mois, du détroit de Gibraltar à la Galice, des orques multiplient les attaques contre des bateaux au large de l'Espagne.
Vendredi dernier, alors qu'un yacht venait de quitter la Corogne à destination du Royaume-Uni, une orque s'est mise à le percuter à de nombreuses reprises, provoquant la défaillance du gouvernail. Le navire a dû être remorqué jusqu'au port, comme le raconte le Guardian. C'est la dernière attaque d'une longue série.
Depuis août, deux bateaux ont ainsi perdu leur gouvernail, un membre d'équipage a souffert de contusions et plusieurs autres navires ont subi des dégâts divers sous les coups de boutoirs des orques.
S'il n'est pas rare d'apercevoir des orques nager à proximité des embarcations, ces comportements sont très inhabituels chez ces cousins des dauphins. Encerclée par neuf orques qui s'en sont prises à son navire pendant près d'une heure, la capitaine Victoria Morris a eu le sentiment que ce guet-apens était « complètement orchestré ».
Les causes de ces agressions restent à déterminer. Il pourrait s'agir d'une réaction aux dangers que subissent ces populations d'orques. Dans l'attente d'une réponse à cette énigme, les autorités espagnoles encouragent les navigateur•rice•s à « garder leurs distances » avec les cétacés. A lire dans le Guardian (en anglais).

Pêcher les trottinettes plutôt que les poissons
À Lyon, comme dans d'autres villes françaises, des pêcheur•euse•s d'un genre nouveau ferrent les trottinettes électriques plutôt que les poissons.
Longtemps une pratique individuelle, la pêche aux rebuts commence à se structurer. Deux à trois fois par semaine, armé•e•s de gants, de crochets et d'aimants, les membres de Nettoyons Lyon s'attèlent à débarrasser le Rhône et la Saône de la ferraille qui y gît, comme le raconte Reporterre. En un mois, la soixantaine de membres de l'association a repêché des dizaines de trottinettes électriques, vélos, caddies et autres barrières de chantier.
Cette activité, dont la popularité croît à travers la France, permet plusieurs choses : de recycler ce qui peut l'être et de ferrailler le reste, mais aussi de sensibiliser le public. Difficile de rester indifférent•e aux montagnes de déchets nées de l'incivilité.
Bien que cela paraisse contre-intuitif, cette pêche peut avoir des effets négatifs sur les écosystèmes. Afin de déranger le moins possible la biodiversité qui s'enracine autour de la ferraille, à Strasbourg, l'association Alsace nature a décidé de s'en tenir à un seul grand nettoyage par an. À lire dans Reporterre.

Orques en péril
Pollution sonore et chimique, raréfaction de la nourriture ; les menaces qui pèsent sur les orques sont nombreuses. Superbe documentaire disponible sur le replay d'Arte, Orques en péril raconte la longue lutte humaine sur la côte pacifique du Canada pour la préservation de ces animaux essentiels pour les écosystèmes marins.
