Les jeunes poussent les vieilles branches


Un numéro où l'on verra que les vieilles institutions qui fanent jettent des regards impuissants à la jeunesse qui bourgeonne.

En Australie, plus de cent espèces protégées durement touchées par les feux 

Alors que la pluie a fait son retour à la fin de la semaine dernière, douchant une partie des incendies qui sévissent toujours, l'Australie continue de compter ses pertes. Une centaine d'espèces animales et végétales menacées ont vu plus de la moitié de leur habitat endommagé par les feux qui ravagent le bush australien depuis quatre mois. C'est le résultat d'une analyse du département fédéral australien de l'environnement, relatée par le Guardian

Pour 50 d'entre elles, essentiellement des végétaux, plus de 80% de leur territoire connu s'est trouvé dans une zone ravagée par les incendies. Sept de ces espèces, se trouveraient dans un danger critique. Le dunnart de l'île Kangourou, une souris marsupiale endémique de l'île éponyme, serait le mammifère le plus affecté.

Il est encore trop tôt pour sonner le glas de certaines de ces 135 espèces, déjà considérée comme menacées avant les incendies. Il ne s'agit-là que d'une liste prévisionnelle qui doit être affinée. Mais le bilan pourrait être encore bien plus lourd. Comme le racontait encore le Guardian, le site classé des Blue Mountains a été détruit à plus de 80%. La moitié des forêts humides protégées du Gondwana est également partie en fumée. 
 

Des règles kafkaïennes pour sauver l’Open d’Australie de la pollution

S'il est une chose qui ne semble pas en danger, c'est la capacité de certains Australiens à faire comme si de rien n'était. Provoqués par les incendies en cours plus au nord, des brouillards de fumée continuent, épisodiquement, de rendre l'air de Melbourne (Etat de Victoria) irrespirable. Pour autant, pas question de tirer un trait sur l'Open d'Australie, tournoi majeur de la saison de tennis qui s'y ouvre ce lundi. Pour remédier à la pollution, les organisateurs de l'événement ont trouvé des solutions kafkaïennes

Si la concentration en particules fines PM2.5 dans l'air dépasse les 200 microgrammes par mètre cube d'air, le jeu sera suspendu. Entre 97 et 200, il y aura un débat entre organisateurs et service médical. Comme l'explique encore l'AFP, un match ne pourra pas être interrompu avant qu’un nombre de jeux pair ait été disputé, ou à la fin d’un tie-break.

« Pourquoi avons-nous besoin d'attendre qu'il se passe quelque chose de grave pour réagir ? » s'est inquiétée la numéro 5 mondiale, Elina Svitolina, sur Twitter.

La semaine dernière, la forte pollution générée par les fumées des incendies avaient contraint la Slovène Dalila Jakupovic, sur le point de s'évanouir, à abandonner son match de qualification. Depuis, certaines voix se sont élevées pour dénoncer l'absurdité de continuer le tournoi dans un tel contexte. « Je ne veux pas risquer ma vie, ma santé, en jouant en extérieur dans ces conditions » a déclaré, samedi, le jeune Canadien Denis Shapovalov. 13è au classement mondial, il a laissé entendre qu'il pourrait quitter le tournoi en cas de trop forte pollution. A lire dans 20 Minutes.

La plainte des jeunes contre les Etats-Unis déboutée 

En 2015, 21 jeunes américain•e•s avaient lancé une action collective contre les Etats-Unis. Les requérants reprochaient à l'administration étasunienne, alors dirigée par Barack Obama, de les avoir trop peu protégés contre le réchauffement climatique. Vendredi 17 janvier, une cour d'appel fédérale de San Francisco a déboutéleur plainte, jugeant qu'il n'était pas de la responsabilité de la justice de se prononcer sur ces sujets. 

« A contrecoeur », les juges ont décidé que ce « dossier impressionnant » devrait plutôt « être présenté aux branches politiques de l'Etat » : soit le gouvernement de Donald Trump et le Congrès qui lui est acquis. « L'idée selon laquelle leur seul recours serait d'aller devant les mêmes branches de l'Etat qui violent leurs droits, quand la moitié d'entre eux ne peut même pas voter, est absurde », a déclaré Julia Olson, principale avocate des plaignants, comme l'a relaté le New York Times. 

Âgés aujourd'hui de 12 à 23 ans, les jeunes plaignants vont demander un réexamen de leur plainte par une autre instance. A lire dans le New York Times et dans le Monde.

« Agribashing » contre « greenbashing »

L'« agribashing », ce dénigrement systématique de la profession que dénoncent, sans pouvoir le prouver, les agriculteurs de la FNSEA (le principal syndicat du secteur), semble moins retenir l’attention des pouvoirs publics que les atteintes portées aux défenseurs de l'environnement

Dans une chronique, le journaliste du Monde, Stéphane Foucart, déplore une inégalité de traitement entre agribashing et « greenbashing ». D'un côté, Jean-Michel Bertrand, réalisateur d'un documentaire sur le loup, ou Pierre Rigaud, auteur d'un livre sur la chasse, reçoivent des menaces de mort dans l'indifférence générale. Des maires ayant pris des arrêtés pour étendre la zone interdisant l'usage de pesticides dans leur commune font l'objet de harcèlement.

De l'autre, commeVert s'en est fait l'écho, une cellule militaire baptisée Déméter, doit protéger les agriculteurs, notamment contre les « actions symboliques de dénigrement ». Symptôme d'un gouvernement qui stigmatise les militants environnementaux pendant qu'il « s’accommode fort bien de la violence et de la destruction des biens communs, lorsqu’ils sont le fait de certains milieux agricoles ou cynégétiques », selon Stéphane Foucart. A lire dans le Monde.

La Chine veut se défaire du plastique 

C'est l'un des problèmes écologiques majeurs du pays : la Chine déborde de plastique. Pour tenter d'y remédier, la Commission nationale pour le développement et la réforme, ainsi que le ministère de l'écologie ont annoncé, dimanche 19 janvier, que les sacs plastiques à usage unique seraient bannis des principales villes du pays d'ici la fin de l'année. L'interdiction sera étendue à toutes les villes et villages en 2022, sauf dans les marchés vendeurs de produits frais, qui ne seront concernés qu'en 2025, comme le raconte Reuters

Fin 2020, l'utilisation de pailles en plastiques sera interdite dans la restauration. La Chine veut réduire de 30% l'usage de plastique de ce secteur d'ici 2025. D'autres objets en plastiques à usage unique, comme les couverts donnés lors de ventes de repas à emporter et les emballages plastiques utilisés par les transporteurs, seront également prohibés, selon Reuters.

Refusant de rester la poubelle du monde, la Chine a banni, début 2018, l'importation de déchets plastiques. Elle avait alors créé un mini chaos, forçant les pays occidentaux à rediriger leurs déchets vers certains pays d'Asie du Sud-est, pas du tout préparés à un tel afflux. Cette décision chinoise continue de produire des effets : ce lundi, les autorités Malaisiennes ont annoncé le renvoi de 150 conteneurs de déchets plastiques illégaux vers leurs pays d’origine, dont 43 vers la France, comme l'a rapporté l'AFP

Le Luxembourg interdit le glyphosate dès 2020

Qui eut cru que l'exemple nous viendrait du Luxembourg ? Jeudi 16 janvier, le ministère de l'agriculture a annoncé que le glyphosate, célèbre herbicide commercialisé par Monsanto sous le nom de Round Up, serait interdit dès la fin 2020. Le duché serait alors le premier pays européen à bannir le pesticide classé « cancérogène probable » par l’Organisation mondiale de la santé. 

Dans le détail : au 1er février, l'autorisation de mise sur le marché sera retirée. Puis les vendeurs auront jusqu'à juin pour écouler leurs stocks. Enfin, les agriculteurs pourront utiliser le produit jusqu'au 31 décembre.

Instauré fin 2019, un système d'indemnisation devrait permettre aux agriculteurs de s'adapter. Les montants seront de 30 euros par hectare pour les terres agricoles et de 50 euros par hectare pour les terres viticoles.

Le ministre de l'agriculture luxembourgeois, Romain Schneider, a estimé dans un communiqué que cette décision aura « la capacité de produire un effet de levier important dans l'ensemble de l'Union européenne, sachant que d'autres pays tels que l'Autriche ont entamé des démarches similaires ». Le glyphosate reste autorisé au moins jusqu'en 2022 dans le reste de l'Union européenne. A lire dans 20 Minutes.

Ancien automobiliste, il s’est mis au vélo

« Avant j'étais un connard en voiture, maintenant je suis un connard à vélo » : c'est par ces mots que s'ouvre le témoignage de cet ancien conducteur parisien, dans le dernier pastiche de Broute, la mini-série parodique de Bertrand Usclat. On y raille les derniers convertis à la petite reine, apportés par les grèves dans les transports en commun.

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