Les Européens, plus chauds que le climat


Un numéro où l'on verra qu'en matière de climat, l'Europe est beaucoup plus tiède que ses citoyens.

L’Europe, priée d'accélérer le rythme pour remplir ses objectifs climatiques

L'Union européenne (UE) s'éloigne des objectifs de réduction de ses émissions de CO2 qu'elle s'est elle-même fixés. Cette fois, ce ne sont pas des militants du climat qui le disent mais l'Agence européenne de l'environnement (AEE) qui, dans un rapportprie l'Europe d'accélérer franchement le rythme

En signant l'accord de Paris, l'UE s'est engagée à réduire de 40% ses émissions de CO2 d'ici 2030, par rapport à leur niveau de 1990. Une part de ses émissions est régulée dans le cadre du marché du carbone : les sites les plus polluants ou l'aviation, par exemple, s'achètent et se revendent des quotas de production de CO2, sortes de « droits à polluer ». Ceux-ci représentent 42% des gaz à effets de serre émis par l'UE.

C'est sur les 58% restants que s'est penchée l'Agence européenne pour l'environnement. Comme l'explique le Monde, ceux-ci sont émis par les transports, les bâtiments, la construction, l’agriculture, le traitement des déchets ou les petites industries.

Pour respecter les objectifs de l'accord de Paris, les émissions de ces secteurs doivent baisser de 30% d'ici 2030 par rapport à leur niveau de 2005. Or, entre 2005 et 2018 (soit plus de la moitié de la période), celles-ci n'ont diminué que de 11%. La vitesse de réduction doit désormais être multipliée par deux si l'UE veut rester dans les clous, note l'AEE.

Si le secteur du bâtiment, grâce notamment à la rénovation thermique, a fortement réduit ses émissions, celles de l'agriculture et des transports n'ont que très peu baissé. Pire, celles du transport sont reparties à la hausse depuis 2014.

Les objectifs sont donc loin d'être atteints alors qu'ils sont « eux-mêmes insuffisants pour respecter l’accord de Paris, puisqu’il faudrait en réalité atteindre 65 % de baisse d’émissions de gaz à effet de serre pour ne pas dépasser 1,5 °C de réchauffement », s'émeut Neil Makaroff, responsable des politiques européennes du Réseau Action Climat, auprès du quotidien. A lire dans le Monde (abonnés).

Les Européens, plus écolos qu’on ne le pensait? 

62% des Européen•ne•s seraient favorables à l'interdiction des trajets courts en avion. C'est l'une des conclusions d'une vaste enquête menée par la Banque européenne d'investissement au sujet du climat.

L'institution a dévoilé, mardi, le résultat d'une étude menée en octobre 2019 auprès de plus de 28 000 ressortissant•e•s des 28 pays-membres de l'Union européenne. Les réponses témoignent d'une large prise de conscience de l'urgence. 

82 % des personnes interrogées pensent que la crise climatique obligera les gens à quitter leur pays pour échapper à des conditions climatiques extrêmes ; Plus surprenant : 24 % des Européen•ne•s prévoient de s’installer dans un autre pays en raison du changement climatique (41% chez les jeunes). 47% pensent qu'il s'agit du défi de leur vie.

Une marche pour le climat à Berlin, en septembre 2019 © DR

Toutefois, 59 % des personnes interrogées pensent que les changements sont réversibles. Or, même si les émissions cessaient abruptement, le dérèglement climatique continuerait de produire ses propres effets pendant des décennies. 

Les répondant•e•s paraissent indiquer une réelle volonté de changement : 72% des personnes interrogées sont en faveur d'une taxe carbone sur l'aviation ; 91% des Européen•ne•s veulent que l'on dispense des enseignements sur le climat à l'école ; 59% sont en faveur d'une hausse des taxes sur les produits les plus émetteurs de CO2 : viande, nourriture importée, vêtements. A lire sur le site de la Banque européenne d'investissement.

Fukushima, neuf ans après

Le 11 mars 2011, un séisme de magnitude 9 suivi d’un tsunami entraînait la destruction de trois des six réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, au Japon. Neuf ans après, le site est toujours à des décennies d'être dépollué.

Comme le raconte l'AFP qui s'est rendue dans l'ancienne centrale, le combustible fondu des réacteurs 1, 2 et 3, détruits lors de l'accident, est toujours confiné. Des tests devraient être menés en 2021 pour en permettre l'extraction. Celle-ci ne devrait pas être terminée avant 2040, voire 2050, selon Tepco, entreprise propriétaire de la centrale.

Visite des abords du réacteur n°3 de la centrale de Fukushima Daiichi par l'Agence internationale de l'énergie atomique, en octobre 2011. © AIEA

Autre problème : les quantités colossales d'eau, utilisée pour refroidir les réacteurs, qu'il faut ensuite décontaminer. 170 mètres cube par jour, selon l'AFP. Cette eau est filtrée pour en retirer l'essentiel des éléments radioactifs, mais le stockage des quelque 1,2 millions de m3 arrive bientôt à saturation. 

Que faire de ce liquide dans lequel subsiste toujours de hauts niveaux de tritium ? Deux scénarios sont à l'étude : vaporiser l'eau dans l’atmosphère ou la rejeter dans l’océan Pacifique.

Enfin, après des années de décontamination, il reste toujours 336km2 de surface inhabitable autour du site, comme le raconte 20 Minutes. Seuls 20% des habitant•e•s qui avaient quitté la « zone de décontamination spéciale » sont revenus y vivre. À lire dans Ouest-France (AFP). 

Quand le Japon a failli disparaître

Aux premières loges le jour de la catastrophe de Fukushima, le premier ministre d'alors, Kan Naoto, a cru assister à la fin du Japon

Au fil d'un long et palpitant récit publié dans le Monde diplomatique, l'ex-chef d'Etat raconte les jours terrifiants qui ont suivi les premières secousses du séisme qui allait entraîner la dévastation de la centrale, en mars 2011. 

Dans le pire scénario, une zone de 250 kilomètres autour de la centrale aurait dû être évacuée. « Une telle zone inclut l’agglomération de Tokyo et abrite 40 % de la population japonaise, soit cinquante millions de personnes. Une évacuation pour une période de plusieurs dizaines d’années remettrait en cause l’existence même du Japon en tant que nation », explique Kan Naoto, devenu, depuis, un ardent militant anti-nucléaire. À lire dans le Monde diplomatique.

Planter des arbres en loucedé 

Ils n'en peuvent plus des pelouses, déserts de biodiversité que l'on fait passer pour de la nature. A Dijon, des activistes se réclamant du mouvement Plantation rebellion ont mis en terre illégalement des dizaines de jeunes pousses d'arbres.

© France 3

Il traverse le monde en train

Comme une majorité d'Européen•ne•s, Elias Bohun souhaite probablement la fin des vols courts. Voire, des vols tout court. Parti de Vienne, cet étudiant autrichien a réussi à rejoindre Hanoï (Vietnam) en voyageant uniquement en train. Au cours de son périple, il a généré 2,63 tonnes de CO2 de moins que s'il avait pris l'avion. Soit le bilan carbone moyen d'un•e Equatorien•ne. A la suite de son aventure, il a créé une agence de voyage pour permettre à celles et ceux qui le souhaitent d'arpenter le monde par le rail.

© Brut