Le mauvais air du temps

Les pesticides nous montent au nez 

Non content d'envahir nos assiettes, nos cheveux et nos urines, les pesticides polluent aussi l'air que nous respirons. Mercredi 18 décembre, Atmo France, la fédération d'associations qui mesurent la qualité de l'air, a rendu publique sa base de données Phytatmo. Celle-ci compile 15 années de relevés de la présence de pesticides dans l'air. Les mesures ont été faites sur 176 sites permanents ou mobiles. 

Comme le rapporte le Monde, chaque année, entre 40 et 90 substances sont détectées dans l'air. Dont certaines, prohibées depuis des années. C'est le cas du Lindane, pesticide cancérogène interdit depuis 1998. 

Le Folpel également, utilisé pour combattre le mildiou dans la vigne bordelaise. Classé cancérogène, mutagène et reprotoxique probable, on en respire jusque dans la ville de Bordeaux.

Un arrêté ministériel doit fixer, avant la fin de l'année, la distance minimale qui séparera zone d'épandage et habitation. La piste envisagée par le gouvernement serait celle d'un écart entre 5 et 10 mètres. Une distance déjà largement décriée par les associations et certains élus et que les données trouvées dans la base de Phytatmo rendent encore moins crédible.

Il est toutefois difficile d'évaluer la gravité de la situation puisque, contrairement aux gaz à effets de serre ou aux particules fines, la présence de pesticides dans l'air n'est pas surveillée par des organismes publics et il n'existe pas de seuils maximaux d'exposition. A lire dans le Monde.

La loi antigaspillage est votée 

Après plus de deux semaines d'examen, le projet de loi relatif à l'économie circulaire (dite « antigaspillage ») a été voté à l'Assemblée nationale, dans la nuit de jeudi 19 et vendredi 20 décembre. Malgré quelques bonnes idées, chroniquées ces derniers jours par Vert, certains déplorent de trop faibles avancées et des mesures cosmétiques. C'est le cas de Reporterre, qui s'est notamment étranglé à l'annonce de l'interdiction des plastiques à usage unique, prévue pour 2040. 

Par ailleurs, la consigne pour recyclage - cadeau fait aux industriels du plastique - avait d'abord été remise aux calendes grecques, comme Vert l'avait raconté. Cette semaine, le gouvernement l'a réintroduite par le biais d'un amendement. Le détail de la loi et sa critique à lire dans Reporterre.


1000 arbres remplacés à Lyon

C'est le point « le réchauffement est déjà là » du jour. A Lyon, un millier d'arbres, malades de la chaleur inhabituelle qui sévit en France, seront remplacés après avoir été abattus. Particulièrement touchés : les pins, mélèzes, hètres, charmes, et érables. Des espèces plus résistantes à la chaleur prendront bientôt leur place. 740 arbres du parc de Parilly ont déjà été abattus. A lire dans 20 Minutes.

Un lien entre air pollué et dépression

On savait la pollution aux particules fines responsables de cancers, d'asthmes, de diabètes, d'AVC... Mais celle-ci provoquerait également davantage de dépressions et de suicides. C'est la conclusion d'une méta-analyse (une étude de plusieurs études) publiée, mercredi 18 décembre, dans la revue Environmental Health Perspectives.

En se penchant sur des données issues de 16 pays, les chercheurs ont relevé qu'une exposition prolongée à des particules fines PM 2,5 (d'un diamètre de 2,5 micromètres) augmenterait le risque de dépression de 10%. Lors des pics de pollution également : le risque de suicide serait accru de 2% après trois jours d'exposition à des hauts niveaux de PM10.

Les particules fines, d'un diamètres de 2,5 ou 10 micromètres, sont principalement causées par le freinage des véhicules, y compris électriques.

Les chercheurs considèrent toutefois qu'il est encore un peu tôt pour confirmer l'influence directe de la pollution de l'air sur la santé mentale, mais ils constatent une très forte corrélation entre les deux. A lire dans le Guardian.
 

Nucléaire : l'énergie d'hier ?

Hormis en France, exception culturelle oblige, le nucléaire a de moins en moins la cote à travers la planète. Trop cher, trop lent à construire, concurrencé par les énergies renouvelables : l'énergie atomique n'est pas celle du futur, selon l'édition 2019 du World Nuclear Industry Status Report, présentée mardi 17 décembre. 

Comme le rapporte Alternatives économiques, les coûts de l'éolien ou du solaire ont massivement baissé au cours de la dernière décennie, quand ceux du nucléaire augmentaient. Les centrales sont également très lentes à construire : onze ans en moyenne. 

Résultat : la mise en chantier de nouvelles centrales a chuté depuis 2010 dans le monde entier. Même la Chine délaisse désormais cette énergie pour se tourner vers les renouvelables. A lire dans Alternatives économiques.

Interdire les terrasses chauffées 

Elles sont rentrées dans les habitudes des Français et c'est pourtant un problème dont on commence seulement à prendre conscience. La ville de Rennes a pris le sujet à bras-le-corps en décidant d'interdire les terrasses chauffées. La mesure prendra effet au 1er janvier. 

Ce chiffre commence à dater, mais il permet de se rendre compte des ordres de grandeur : quatre braseros au gaz, allumés pendant huit heures à pleine puissance produisent autant de CO2 qu'un trajet de 350 km en voiture, selon un calcul fait en 2009 par Jean-Marc Jancovici, ingénieur et fondateur du cabinet de conseil Carbone 4. 

Dans villes, comme Paris, ont lancé le débat. Mais elles se heurtent aux réticences des bistrotiers et restaurateurs qui craignent de perdre une large part de leur chiffre d'affaires. A lire dans l'Express.

Des trottinettes en libre sévice

Silencieuses, parfois peintes en vert... Les trottinettes électriques en libre service que l'on voit fleurir dans les grandes villes auraient presque l'air de faire du bien à la planète. Les lecteurs de Vert s'en seront doutés : il n'en est rien. Les matériaux pour les construire, les camionnettes à essence pour les acheminer, ou leur durée de vie ultra réduite en font des moyens de transports tout aussi émetteurs de CO2 que les autres - sinon davantage. C'est ce que raconte Brut dans cette vidéo :