Le climat, trop politique


Un numéro où l'on verra que les SUV, c'est OK, mais la crise climatique, c'est trop politique.

La moitié des plages de sable pourrait disparaître d’ici la fin du siècle

Si on continue le farniente, ce sera bientôt loin du sable fin. Selon une étude, publiée lundi dans Nature Climate Changeprès de la moitié des plages de sable du monde pourrait disparaître d’ici 2100.

Située dans des zones généralement très peuplées, les côtes sableuses sont déjà mises à mal par les activités humaines : digues, barrages, ports, construction, ou prélèvements, comme l'explique le Monde. A cela s'ajoute la montée du niveau des mers : le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) prévoit une hausse comprise entre 0,59 et 1,1 mètre d'ici à 2100 par rapport à la la période 1986-2005. 

Les auteurs de l'étude ont élaboré deux scénarios pour la fin du siècle : dans le premier, où les émissions de gaz à effet de serre sont contenues dans un grand effort collectif, le trait de côte pourrait reculer de 15 à 164 mètres selon les endroits. Si rien n'est fait pour réduire les émissions mondiales, le recul serait de 35 à 240 mètres.

Entre 36 % et 49,5 % des plages seraient ainsi menacées de disparition, relève encore le Monde, avec de grandes inégalités selon les régions de la planète. A lire dans le Monde.

25 multinationales françaises épinglées pour leur manque de vigilance climatique

A 25, elles ont un bilan carbone huit fois supérieur à celui du territoire français. Et elles n'ont pas l'air décidé à ce qu'il en soit autrement. L'association Notre affaire à tous interpelle 25 multinationales françaises pour exiger que celles-ci incluent les questions climatiques à leurs activités, comme l'exige la loi sur le devoir de vigilance

Cette loi, votée en 2017, stipule qu'une société de plus de 5000 salariés doit établir un plan de vigilance dans le but d'« identifier les risques et prévenir les atteintes graves envers les droits humains et les libertés fondamentales, la santé et la sécurité des personnes ainsi que l'environnement ». Cette réglementation s'applique également aux entreprises sous-traitantes. 

Or, comme le révèle Notre affaire à tous dans une étude publiée lundi 3 mars, aucune de ces entreprises ne respecte tout à fait la loi. Certaines n'ont pas publié leur bilan carbone, ou celui de leurs sous-traitants. Pis, 10 d'entre elles n'ont toujours pas intégré le climat à leurs plans de vigilance.

L'empreinte carbone des 25 multinationales, calculée par Notre affaire à tous

Une note leur a été attribuée. Aucune d'entre elle n'atteint le score de 100, synonyme de conformité avec la loi de 2017. Sur le podium des cancres, on retrouve Air Liquide, Total (ça faisait longtemps) et Natixis. 

Notre affaire à tous a annoncé avoir adressé un courrier aux 25 entreprises récalcitrantes. L'organisation les enjoint de dévoiler intégralement les émissions directes et indirectes de leur groupe ; de reconnaître les risques climatiques et leur part de responsabilité ; d'adopter une stratégie et des buts chiffrés permettant de respecter l'objectif de l'Accord de Paris, qui vise à contenir le réchauffement sous la barre des 1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle ; ou encore, de mettre en place des actions cohérentes et effectives de réduction de gaz à effet de serre. A lire sur le site de Notre affaire à tous et sur France Inter

 

Greenpeace, trop « politique » pour le métro parisien

Il n'y a rien qui vous choque, dans cette image ? Non ? Peut-être est-ce parce qu'elle n'a rien de très choquant. Trop « politique », la dernière campagne de Greenpeace a pourtant été refusée par la principale régie publicitaire du métro parisien

« Face à l'urgence climatique les discours ne suffisent pas. Le gouvernement doit agir », peut-on lire face à un glacier, hérissé de blocs de « bla-bla-bla », qui s'effondrent dans l'océan. Un message peu révolutionnaire, mais c'en est déjà trop pour la régie Mediatransports qui s'occupe d'affichage publicitaire pour la SNCF et la RATP. 

« Cette publicité ne respecte pas notre devoir de neutralité et va au-delà d'une simple interpellation car elle pointe l'inaction des décideurs politiques et lance une injonction au gouvernement à agir »a expliqué au Parisien Sylvie Doerflinger, directrice juridique de la régie. « Nous n'avons pas le droit de délivrer ce message alors qu'on voit dans le métro tous les jours des pubs climaticides vantant les SUV ou des compagnies aériennes et cela ne choque personne », a déploré Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace. 

Les usagers des transports en commun de Toulouse, Lyon, Lille, Bordeaux et Montpellier pourront, quant à eux, voir les différentes affiches de la nouvelle campagne de Greenpeace.

Le spot publicitaire de la dernière campagne de Greenpeace

Dans cette même campagne, Greenpeace a également produit une courte vidéo, un tantinet plus insistante, restée pour l'instant cantonnée à internet. On y entend les discours velléitaires des trois derniers présidents français sur des images de catastrophes liées au climat. A lire dans le Parisien.

Les millions de dauphins victimes de la pêche dans l'Océan indien

C'est plus qu'une hécatombe. Victimes collatérales des pêcheurs, plus de 4 millions de dauphins auraient été tués dans l'Océan indien depuis 1950

En l'espace de 70 ans, leur population aurait ainsi été divisée par cinq, selon une étude publiée dans la revue Endangered Species Research. Après un pic dans les années 2000, ce sont désormais  80 000 cétacés, environ, qui meurent chaque année à cause de l'emploi de techniques de pêche non sélective.

En cause, selon les chercheurs, l'absence de régulation autour de la pêche réalisée dans l'Océan indien à l'aide d'énormes filets maillants. Ceux-ci, utilisés pour attraper le thon, capturent indistinctement dauphins, baleines, requins et tortues, comme le raconte le Guardian

Les accidents de pêche sont très peu rapportés par les pêcheurs, et les chercheurs mettent en garde sur la précision de leurs estimations. Celles-ci permettent toutefois de donner un ordre de grandeur du problème. Les pays responsables du plus grand nombre de morts accidentelles sont, dans l'ordre : l'Iran, l'Indonésie, l'Inde, le Sri Lanka, le Pakistan, Oman, le Yemen, les Emirats arabes unis et la Tanzanie.

La France connaît le même problème : plus de 600 dauphins ont été retrouvés échoués sur les plages de l'hexagone depuis le début de l'année, laissant présager une année noire pour les cétacés. A lire dans le Guardian (en anglais).

Bâtir un havre pour les papillons

A défaut de pouvoir bâtir un sanctuaire pour les dauphins, les lecteurs et lectrices de Vert pourront commencer par les papillons. Dans son fil vert, Libération propose quelques astuces pour faire revenir Argus bleu, Belle-dame ou Robert-le-diable dans son jardin.

En France, 16 espèces sont menacées de disparition, et 18 autres sont « quasi-menacées », selon l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), en raison de l'artificialisation des sols, de la disparition des habitats naturels ou de l'usage de pesticides. 

Parmi ses mille conseils, Libération recommande d'offrir un abri aux papillons à l'aide d'une haie, de buissons ou d'un arbre, de laisser pousser les plantes sauvages ou encore, de favoriser celles dont raffole le butineur : astéracées, fleurs en forme d'entonnoir, légumineuses, origan ou lavande. A lire dans Libération.

Elles et ils terminent les « histoires interdites » sur l'environnement 

Chaque année, des journalistes sont menacé•e•s, voire tué•e•s, pour avoir osé révéler des crimes portés contre l'environnement. Leurs confrères et consoeurs du collectif international Forbidden stories ont repris le flambeau pour continuer leurs enquêtes là où celles-ci se sont arrêtées. 

Dans le cadre du projet « Green blood » (pour « sang vert »), une quarantaine de journalistes d'investigation issus de 15 pays ont poursuivi, entre autres, le travail inachevé d'un enquêteur indien, vraisemblablement assassiné pour s'être trop approché des mafias du sable, ou d'un reporter guatémaltèque en cavale, qui a mis au jour d'importantes pollutions au nickel dans un lac de pêcheurs. Tous ont en commun d'avoir mis en lumière des crimes commis par le secteur minier. 

Diffusée sur France 5, une série en 4 épisodes retrace trois de ces enquêtes. Elle est à retrouver sur le site de France Télévisions.

Le premier épisode de la série consacrée au projet Green blood.