L’air des pandémies

Quelle pagaille ! 

En ces temps d'épidémie, où tous les regards sont focalisés sur la progression du coronavirus Covid-19, où les journalistes seront peut-être bientôt confinés chez eux, tout comme les scientifiques ou les membres d'ONG, les informations au sujet de la planète risquent de se faire plus rares.

Aussi, Vert va devoir trouver son rythme au fil des jours qui viennent. Mais nous ferons tout notre possible pour vous apporter votre lot d'informations sur l'écologie.


Un numéro où l'on verra que l'air est grave en ces temps de pandémie.

L'impact du coronavirus pourrait être aggravé par la pollution de l'air

Ça va mieux en le disant. La pollution de l’air pourrait aggraver les symptômes des personnes infectées par le coronavirus, voire, favoriser la contraction de la maladie.

Lors de l’épidémie de SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) de 2003 - dont le virus est un « cousin » du Covid-19, des scientifiques avaient observé que la mortalité était supérieure dans les régions de Chine les plus touchées par la pollution de l'air, comme le rappelle le Washington Post

Dans ses formes les plus sévères, le Covid-19 provoque des problèmes respiratoires graves, symptômes largement aggravés par un air pollué. Celui-ci amoindrit également l’action défensive des globules blancs. Ainsi que du système immunitaire, plus largement, en provoquant des réactions inflammatoires, expliquent Olivier Blond, président de l'association Respire et Nhân Pham-Thi, allergologue, dans une tribune

C'est notamment pour cette raison que la pollution de l'air pourrait accroître les risques de contracter la maladie. Plus d'informations dans le Washington Post (en anglais) et dans le Huffington Post.

La qualité de l'air s'améliore nettement en Italie

Si la pollution atmosphérique influe sur la propagation et la virulence de la pandémie de Covid-19, les mesures de confinement prises en retour entraînent une nette amélioration de la qualité de l'air. En Italie, les niveaux de dioxyde d'azote (NO2) sont en chute libre depuis que les habitants sont assignés à résidence

Produit de la combustion occasionnée par le transport routier ou l'industrie, le NO2 est un polluant atmosphérique important. Comme le rappelle le Washington Post, celui-ci accroît notamment les risques d'asthme et d'inflammation des poumons. 

Or, depuis que le gouvernement italien a bouclé le pays afin d'enrayer la propagation du coronavirus sur son territoire, les émissions de NO2 ont drastiquement diminué. C'est ce que révèlent ces images, prises par le satellite Sentinel-5P de l'Agence spatiale européenne entre le 1er janvier et le 11 mars.

© Agence spatiale européenne

L'amélioration de la qualité de l'air est particulièrement visible en Lombardie, région située à l'extrême nord du pays, qui a pris en premier des mesures de confinement strict. 

Cette baisse de la pollution pourrait avoir comme conséquence, en France ou en Italie, de contribuer à amoindrir (ne serait-ce qu'à la marge) l'impact du virus. Mais, comme le rappelle un chercheur interrogé par le « WaPo », il n'y a pas de quoi se réjouir ; Il ne s'agit en aucun cas d'une manière souhaitable de réduire la pollution de l'air. A lire dans le Washington Post (en anglais).

Crise du coronavirus : une répétition générale avant l'effondrement ?

Et si le bazar que nous connaissons actuellement n'était qu'une répétition générale avant l'effondrement de notre système ? C'est la thèse que défend Noël Mamère, ancien journaliste et cadre d'Europe Ecologie – Les Verts. 

La crise du coronavirus est le révélateur des limites d'un système économique et social ultra-connecté, qui a fait des Etats les pions d'un vaste jeu de dominos, considère l'ex-eurodéputé dans une tribune publiée dans le Monde.

L'épisode qui s'ouvre préfigurerait la fin d'un monde - et non pas du monde, « celui de l’hyper-mondialisation, au niveau si élevé d’interdépendance des infrastructures et des systèmes de production que des « perturbations », comme le coronavirus aujourd’hui ou des événements inédits liés au dérèglement climatique, demain, pourraient lui être fatals ». A lire dans le Monde (abonnés).

La Chine veut endiguer le commerce d'animaux sauvages

Les bonnes nouvelles se font rares, ces jours-ci, alors ne boudons pas notre plaisir. En pleine crise du coronavirus, la Chine a décidé de restreindre sérieusement la consommation d'animaux sauvages

On se sait toujours pas qui du pangolin ou de la chauve-souris fut le premier véhicule du virus Covid-19 avant que celui-ci ne se répande sur les cinq continents. Ce que l'on sait, en revanche, c'est que le coronavirus a été transmis à l'humain depuis les étals d'un marché aux animaux sauvages (vivants) de la ville chinoise de Wuhan.

Des écailles de pangolin saisies par la police au Cameroun © U.S. Fish and Wildlife Service Headquarters

Comme le rapporte le Monde, fin février, Pékin a décidé de plusieurs mesures visant à « éliminer les mauvaises habitudes de consommation excessive de faune sauvage » pour mettre un terme à ce négoce dangereux. La chasse, le commerce, le transport et la consommation alimentaire d'animaux sauvages terrestres sont désormais proscrits. 

Hélas, note également le quotidien, le commerce d'espèces sauvages est toujours autorisé pour l’industrie de la fourrure, la recherche médicale, ainsi que pour la préparation de remèdes de médecine traditionnelle. Un marché en pleine expansion en Chine. A lire dans le Monde (abonnés).

La vie de Rachel Carson, pionnière de la lutte écologiste

Parmi ses mille faits d'arme, la biologiste Rachel Carson a changé le regard du monde sur les pesticides. Son immense livre Printemps silencieux, publié en 1962, contribuera à faire interdire aux Etats-Unis, dix ans plus tard, le DDT, puissant insecticide massivement utilisé dans l'après-guerre. Brut nous raconte la vie de cette pionnière de la lutte écologiste.

© Brut