Chères toutes et chers tous,
🗣️ Vous êtes un·e pro des réseaux et vous avez la fibre écolo ? Postulez à notre offre de Community manager pour un CDD de trois mois (et plus si affinités). Tous les détails sont à retrouver sur le site de Vert.
📅 Ce jeudi 25 novembre, nous vous attendons nombreux à l'occasion du débat sur la justice climatique que nous organisons à la médiathèque Marguerite Yourcenar de Paris (15è). Nous aurons le plaisir de nous entretenir avec Marine Calmet, présidente de Wild legal, une ONG qui veut redonner des droits à la nature ; Fanny Petitbon, responsable du plaidoyer à l'ONG Care France qui a suivi les négociations de la COP26 et Marie Cohuet, désobéissante et activiste pour Alternatiba, infiltrée au défilé Louis Vuitton en octobre dernier. Vous trouverez toutes les informations ici.
C'est la bourse ou la vie, clament les agriculteurs face à la chute des prix et des pollinisateurs.

Le plan pour protéger les pollinisateurs ne convainc personne
Il ne fait pas le bzzz. Le gouvernement vient de dévoiler plusieurs mesures visant à mieux protéger les insectes pollinisateurs, qui ne satisfont ni les apiculteurs ni les syndicats agricoles.
Dimanche, le ministère de la Transition écologique a enfin présenté son « plan national en faveur des insectes pollinisateurs et de la pollinisation » pour la période 2021-2026. Il était attendu depuis la réautorisation, à l'automne dernier, des insecticides néonicotinoïdes dans les cultures de betteraves à sucre. Ces « tueurs d’abeilles » avaient été interdits en 2018 en raison de leur dangerosité pour l’ensemble du vivant.
Sujet majeur, la protection des pollinisateurs, au premier rang desquels figurent les abeilles, doit permettre de « garantir les capacités de production alimentaire d'un grand nombre de cultures » et « préserver la diversité des espèces animales et végétales essentielles à l'équilibre des écosystèmes ». Or, le déclin est mondial. Certaines années, 30% des colonies d'abeilles domestiques peuvent disparaître, tandis que 30% des espèces sauvages de pollinisateurs sont en déclin et 9% en voie d'extinction, selon l'Irae.
Le plan prévoit d'améliorer les connaissances scientifiques sur le sujet ou d'encourager le développement d'élevages apicoles. Il s'accompagne aussi de la publication d'un nouvel arrêté, qui instaure une évaluation des risques pour l'ensemble des produits phytosanitaires et impose des horaires d'épandage. Ceux-ci ne seront autorisés que deux heures avant le coucher du soleil et jusqu'à trois heures après.
« Nous sommes très déçus, a déclaré au Monde Henri Clément, porte-parole de l’Union nationale de l’apiculture française. Autoriser les traitements deux heures avant le coucher du soleil ne protégera pas les abeilles, d’autant que la température n’est pas prise en compte dans l’arrêté. » La filière apicole souhaitait que les épandages soient interdits au-dessus de 12°C, marque au-delà de laquelle les butineuses s’activent. L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) avait pour sa part recommandé qu'ils ne puissent être appliqués qu'après le coucher du soleil.
Pas plus de satisfaction du côté des représentants de l'agriculture « conventionnelle ». Le syndicat majoritaire FNSEA et les Jeunes agriculteurs dénoncent une « surtransposition des règles communautaires » de l'Union européenne qui « met les agriculteurs français en situation de distorsion de concurrence pour la protection de leurs cultures ». Ils dénoncent eux aussi « l'insuffisance des moyens financiers » accordés.

· Dimanche, le Sri Lanka a annoncé qu'il autorisait à nouveau l'importation de pesticides, afin « d'assurer la sécurité alimentaire » du pays, a déclaré le secrétaire du ministère de l'Agriculture. En avril, le gouvernement avait décidé d'interdire l'importation de tous pesticides et engrais, afin de passer à une agriculture 100% bio. Mais en raison du délai très court d'adaptation et de l’importation d'engrais biologiques qui n'étaient pas à la hauteur des besoins, le gouvernement est revenu sur sa décision. Alors que le pays éprouve des difficultés pour importer des produits de première nécessité et a déclaré un « état d'urgence alimentaire » fin août. - La Tribune
· Lundi, les ONG de défense des animaux Animal Welfare Foundation et Tierschutzbund Zürich ont publié une vidéo qui montre une fois encore l’horreur des « fermes à sang » en Islande. Des juments y sont élevées pour être saignées entre le deuxième et le quatrième mois de gestation. Soit le moment où elles produisent de l’eCG, une hormone qui entre dans la composition de produits utilisés dans la plupart des élevages industriels d'animaux, permettant la synchronisation des chaleurs des femelles. Ces produits sont interdits dans les élevages biologiques. - Libération


41%
Une étude bidoche ? Plus riches en viande et en boissons, les régimes alimentaires des hommes émettent 41% de gaz à effet de serre en plus que ceux des femmes. C’est le résultat d’une étude publiée cette semaine dans la revue scientifique PlosOne, dirigée par Holly Rippin, chercheuse en nutrition de l'université britannique de Leeds. Tous sexes confondus, les émissions d'un régime alimentaire incluant des produits d'origine animale sont 59% plus élevées que celles d'un régime végétarien, explique l'étude. Celle-ci a également analysé le poids d'autres aliments sur l'empreinte carbone de l'alimentation. Elle révèle qu'un quart des émissions proviennent d'aliments « facultatifs », tels que le café, l'alcool, les gâteaux et les bonbons. En conclusion, les scientifiques estiment que les politiques publiques devraient encourager les régimes alimentaires végétariens, mais que de « grandes avancées » peuvent aussi être réalisées « à partir de petits changements, comme la suppression de sucreries ». - The Guardian (anglais)

Le gouvernement indien abandonne sa réforme agricole libérale
Après un an de lutte, les paysans et paysannes indiennes ont obtenu le retrait d'une réforme agricole qui visait à déréglementer le secteur agricole en supprimant des tarifs minimum d'achat garantis par l'État.
En septembre 2020, le gouvernement indien avait mis un coup de canif dans le système des « mandis », les marchés régulés qui assuraient la vente, à un prix minimal, de certaines denrées essentielles comme le riz ou le blé.
Avec sa réforme agricole, l’exécutif promettait aux agriculteur·rice·s de pouvoir « négocier les prix de leurs récoltes avec qui ils l’entendent et où ils veulent » dans le pays. Une décision qui n'était pas du goût des principaux intéressés. Plusieurs milliers d'entre elles et eux s'étaient alors rassemblé·es autour de la capitale New Delhi pour protester contre cette réforme imposée sans réelle consultation.

Les paysan·nes estimaient que cette déréglementation les mettait en danger, en les soumettant aux fluctuations des prix du marché et pouvant les obliger à brader leurs marchandises. Elles et ils réclamaient le retour des tarifs minimum d'achat garantis par l'État sur certaines cultures. Face à une grève historique qui a rassemblé jusqu'à 250 millions de personnes, la Cour suprême avait suspendu cette réforme en janvier. Un comité d'experts avait alors été créé pour consulter des représentant·es des agriculteur·rices et du gouvernement afin d’aboutir à une réforme mettant fin aux protestations.
Mais celles-ci ont perduré jusqu’à contraindre le Premier ministre, Narendra Modi, à faire officiellement volte-face. Vendredi, il a annoncé que les trois lois de la réforme agricole seraient abrogées au cours de la session parlementaire prévue à la fin du mois. C'est la première fois que le Premier ministre indien cède face à un conflit social, analysent deux spécialistes de l'Inde pour RFI. Il faut dire que la mobilisation fut sans précédent et que les agriculteur·rices mobilisé·es proviennent en majorité d'États où des élections législatives sont prévues en 2022. Le secteur agricole assure la subsistance de près de 70% de la population indienne et contribue à environ 15% du PIB.

À qui profite le chocolat ?
Chaud cacao. À l'approche de Noël, les tentations se multiplient. Mais comment le chocolat est-il produit, et dans quelles conditions sociales et environnementales ? L'émission « Le dessous des cartes » d'Arte fait le point, en revenant sur l'histoire de cette denrée. Originaire d'Amérique du Sud, la fève de cacao prisée par les Occidentaux a été implantée dans leurs colonies, dont le Golfe de Guinée, à coup de défrichage de forêts primaires. Aujourd'hui, la déforestation explose en même temps que la demande, entraînant l'effondrement de la faune et de la flore. La fève est amère.

+ Loup Espargilière et Juliette Quef ont contribué à ce numéro