La quotidienne

La voix de la ration

Chères toutes et chers tous,

Avez-vous pris le temps de répondre à notre petit questionnaire sur ce que vous aimeriez trouver dans Vert ?

📅 Une économie écoféministe est-elle possible ? Samedi 27 avril, l’association des Impactrices organise son Printemps à l’Académie du climat, à Paris. Une journée pour réfléchir aux questions de genre et de diversité dans la transition écologique. À 14h, notre journaliste Juliette Quef y animera une table ronde aux côtés des entrepreneuses Eva Sadoun, Léa Lejeune et Viviane Bondoma. Programme et inscription juste là.


Il faut se faire une raison : il y aura des limites à la surconsommation.



Face à l’urgence écologique, devra-t-on rationner les ressources naturelles ?

L’art de la réduction. Aura-t-on assez d’eau pour tout le monde ? Faut-il limiter ses émissions de CO2 à l’aide d’un «compte carbone» ? À l’heure des bouleversements climatiques, l’idée d’un rationnement des ressources gagne du terrain. On fait le point.

Rationnement : quel mot sinistre pour nos sociétés de l’abondance ! Il suffit de le prononcer pour voir resurgir des images de tickets et d’interminables files d’attente.

Le 10 mars 1940, pendant la Seconde Guerre mondiale où les denrées de base deviennent de plus en plus difficiles d’accès, un décret fixe les conditions d’un rationnement généralisé en France.

Voici ce à quoi a droit un·e Parisien·ne, via un système de coupons distribués par les autorités pour garantir un apport alimentaire minimal : 275 grammes de pain par jour ; 350 grammes de viande avec os par semaine ; 200 grammes de riz, 500 grammes de sucre et 250 grammes de pâtes par mois…

Tickets de rationnement pour des pommes de terre et du lait, distribués en France en 1944. © Musée Carnavalet

Une garantie pour protéger les plus faibles

Le rationnement, soit l’organisation programmée de la distribution de certains biens, n’a pas toujours eu un effet repoussoir. En France, durant la Première guerre mondiale, et au Royaume-Uni pendant la Seconde, ces politiques ont été acceptées, voire plébiscitées, par la population.

«Avec une politique de rationnement, on place un plafond à la consommation que chacun peut avoir d’un type de bien, mais cela va nécessairement de pair avec un plancher. Si on limite les consommations des uns, c’est pour assurer et garantir un minimum accessible à tous les autres», détaille à Vert Mathilde Szuba, enseignante-chercheuse en science politique à Sciences Po Lille et autrice d'une thèse sur le sujet. Elle ajoute : «Le rationnement est toujours une mesure sociale visant à protéger les plus faibles et leur donner accès à la consommation d’un bien jugé essentiel».

Aujourd’hui, avec le dérèglement climatique et l’érosion de la biodiversité qui s’intensifient, le recours au rationnement refait surface.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce Vert du faux réalisé par Jennifer Gallé et Justine Prados. 

· Mercredi, les eurodéputé·es ont adopté une première directive sur le «devoir de vigilance» des entreprises. Elles devront être transparentes sur les conditions de travail et l’impact environnemental de l’ensemble de la chaine de production. Sous la pression de Berlin et de Paris, le texte final ne s’appliquera à terme qu’à 5 500 entreprises et non 15 000 comme le prévoyait la première version. - Le Figaro (abonné·es)

· Mercredi encore, le Parlement européen a approuvé le retrait de l’Union européenne du Traité international sur la charte de l’énergie, déjà entériné par les 27 en mars dernier (notre article). Ce texte permettait aux géants des énergies fossiles de demander des dédommagements à un État dont la réglementation affecterait leur rentabilité. - Le Monde (AFP)

· Mercredi toujours, Nestlé Waters a indiqué avoir détruit deux millions de bouteilles de Perrier après la découverte de bactéries «d’origine fécale». Cette contamination serait liée aux fortes pluies du mois de mars. - 20 Minutes

· Mercredi enfin, Bytedance, le géant chinois à la tête de Tiktok, a annoncé suspendre sa nouvelle application «Tiktok Lite» dans l’Union européenne. Basée sur un système de récompense pour le temps passé devant l’écran, l’application est accusée de poser «des risques graves pour la santé mentale des utilisateurs», selon la Commission européenne. - Télérama (AFP)

· Cinq associations vosgiennes ont déposé un recours en référé-suspension contre un projet de renforcement de la population du grand tétras. Celui-ci est examiné ce jeudi. Autorisé le 16 avril dernier par la préfecture, ce plan, qui prévoit de déplacer 40 oiseaux par an de la Norvège aux Vosges, serait «un échec garanti» et «du greenwashing», selon le président de SOS Massif des Vosges, Dominique Humbert. - Libération (abonné·es)

Sport, journalisme et écologie : près de 5 000 élèves ont relevé le défi proposé par Vert et Ma petite planète

Les mieux du stade. À l’aide d’un stylo ou en vidéo, des élèves de toute la France ont joué les apprenti·es journalistes pour aborder les pratiques sportives à l’heure du réchauffement climatique et à la veille des Jeux olympiques et paralympiques de Paris.

Comment faire du sport à l’école quand il fait chaud ? Peut-on être un athlète de haut niveau sans prendre l’avion plusieurs fois par an pour s’entraîner ou concourir à l’autre bout du monde ? Les sports d’hiver peuvent-ils s’adapter au manque de neige ?

En mars dernier, des milliers d’élèves de primaire, collège et lycée se sont impliqué·es dans un défi co-imaginé par Vert et Ma petite planète (MPP) autour du sport et de la transition écologique : «Écrire un court article ou faire un mini-reportage vidéo ou audio de quelques minutes, en groupe, sur les liens entre sport et écologie». Un défi relevé 4 827 fois exactement : 3 725 fois par des CE2-CM2, 860 fois par des collégien·nes et 242 fois par des lycéen·nes.

Le décathlonien Arthur Prévost échange avec les élèves du collège Camille Claudel à Latresne (Gironde). © K.Lunau/MPP

Le résultat est riche et varié, avec des stars au rendez-vous, comme le footballeur Lucas Digne qui évolue dans la Premier League anglaise ou la joueuse de l’équipe de France de basket-fauteuil, Julie Marchand.

Dans un entretien réalisé en vidéo avec l’entraîneuse de badminton Lucie-Loue Perret de Besançon, on apprend par exemple que les volants se recyclent depuis la mise en place du label Ecobad ; interrogés par les élèves du collège Camille Claudel de Latresne (Gironde), le nageur paralympique médaillé d’or européen et mondial Laurent Chardard dit traquer le plastique, tandis que le décathlonien Arthur Prévost révèle qu’il se déplace en voiture hybride à ses entraînements.

Au micro tendu par les reporters en herbe de l’école primaire Grange-Blanche de Tassin (Rhône), le basketteur et entraîneur Fabien Serrié constate de son côté que les «jeunes générations de sportifs et sportives sont beaucoup plus respectueuses en matière d’environnement et aussi bien mieux informées». La relève est assurée.

Fondée en 2019 par Clément Debosque, Mathilde Hébert et Christian Nallatamby, l’association MPP propose plusieurs fois par an des challenges à réaliser collectivement durant trois semaines autour des enjeux environnementaux. On peut y jouer en famille, entre ami·es, au boulot, à l’école.

La voiture électrique, écolo ou pas ?

Car à toi. De moindres émissions de gaz à effet de serre, mais des pollutions locales : le véhicule électrique n’a rien d’une solution miracle. Mais il peut être plus écolo en respectant plusieurs conditions, que nous détaille l’Ami des lobbies dans une nouvelle vidéo mordante.

© Ami des lobbies

+ Loup Espargilière, Juliette Mullineaux, Justine Prados et Sanaga ont contribué à ce numéro.