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Ils n'ont pas un appétit de moineau, les goélands qui chapardent nos gâteaux !
Malgré la poussée de l’extrême droite, le nouveau Parlement européen reconduit Ursula Von der Leyen et vote la poursuite du Pacte vert
Ursu là ! Un mois après les élections européennes, les eurodéputés ont reconduit hier Ursula Von der Leyen à la tête de l’exécutif européen. Elle a conquis l’hémicycle en hissant, une fois de plus, le climat au cœur de ses priorités. Mais les craintes étaient vives qu’elle n’enterre le sujet pour séduire à droite.
A 401 voix pour et 284 contre, le Parlement européen a largement redonné sa confiance, hier, à la présidente sortante de la Commission européenne, la conservatrice Ursula von der Leyen. Celle qui a mis en branle le plus grand plan de transition écologique de l’Union – le Pacte vert européen - a de nouveau placé l’action climatique en tête de ses priorités pour les cinq prochaines années.
Plus précisément, Ursula Von der Leyen a annoncé l’acte 2 du Pacte vert, qui sera davantage tourné vers la transformation industrielle de l’Europe. L’objectif est de permettre à la fois le développement d’industries vertes comme la production de panneaux solaires ou d’hydrogène vert, tout en transformant l’appareil existant, responsable de 10% des émissions du gaz à effet de serre du Continent. Un «nouveau pacte pour une industrie propre sera lancé dans les 100 premiers jours du mandat», a-t-elle détaillé.
Peu diserte sur les impacts sociaux de la transition, Ursula von der Leyen a toutefois proposé un «plan logement abordable» pour les ménages précaires et annoncé la nomination d’un Commissaire au logement.
Pour Neil Makaroff, expert des politiques climat européennes chez Strategic Perspectives, «Ursula von der Leyen est clairement allée cherché des voix chez les Verts plutôt qu’à l’extrême droite». D’autre part, «en faisant de la réindustrialisation verte une priorité, elle est parvenue à trouver la base d’une coalition qui va des écologistes à la droite».
Ces dernières semaines, la forte popularité de l’extrême droite dans les sondages faisait craindre l’émergence d’une coalition beaucoup plus conservatrice, qui aurait obligé Ursula von der Leyen à amender son programme pour obtenir la confiance du Parlement.
Seul bémol - et pas des moindres - la présidente de l’exécutif européen «a presque totalement éludé les autres défis environnementaux comme l’effondrement de la biodiversité ou les pollutions», pointe l’expert. «Vu la nouvelle donne politique au Parlement, il va être impossible pour elle de faire progresser ces sujets», anticipe-t-il. «Il est notamment très improbable qu’il y ait quelque avancée que ce soit sur le verdissement de l’agriculture».
Anne-Claire Poirier
· Depuis mardi, le «Village de l'eau» a ouvert ses portes près de la commune de Melle, dans le sud des Deux-Sèvres. Plusieurs milliers de militant·es écologistes y ont convergé pour préparer des manifestations contre les mégabassines, attendues ces 19 et le 20 juillet. L’évènement est au cœur d'une bataille de communication entre les organisateur·ices qui promettent «une ambiance de carnaval» et les pouvoirs publics qui agitent le spectre d’événements violents. Notre reporter Alexandre Carré tâchera de faire la part des choses et vous pourrez suivre les événements sur notre compte Instagram.
· Mercredi, un chasseur isérois et son demi-frère ont été sévèrement condamnés pour avoir empoisonné une femelle pygargue à queue blanche, une espère classée en «danger critique d’extinction». «Une décision qui va faire date» et mettre fin au «sentiment d’impunité» des chasseur·ses, ont réagi les défenseur·ses des oiseaux. - Le Monde
· L’utilisation par Nestlé de techniques interdites pour purifier ses eaux minérales dure depuis plus de quinze ans et lui a permis d’empocher plus de trois milliards d’euros au minimum. La multinationale a vendu plus de 18 milliards de bouteilles d’eau, dont la qualité équivalait à l’eau du robinet, mais à un prix près de cent fois supérieur, détaille une enquête de Médiapart (abonné·es)
Blâme olympique. Mercredi, à Garges-les-Gonesse (Val-d’Oise), une cinquantaine d’habitant·es a organisé un faux relais de la flamme olympique pour dénoncer le projet routier BIP (pour Boulevard intercommunal du Parisis) : une voie rapide 2x2 qui doit bientôt relier l’A1 et l’A15, au nord de Paris. Dans cette commune qui borde le futur tracé, le collectif Vivre sans BIP a brandi une torche dégageant une épaisse fumée noire pour dénoncer la «catastrophe olympique» de ce projet, alors que la qualité de l’air et l’environnement sonore sont déjà très dégradés dans cette zone, notamment en raison du survol des avions de Roissy et du Bourget. Selon une enquête, 93% des habitant·es, et quatre des six communes concernées, s’opposent à la construction du BIP, à laquelle a ouvert la voie le Conseil d’Etat après sa décision du 29 mai dernier. Alors que la vraie flamme olympique emprunte le tracé du BIP ce vendredi, les habitant·es redoublent d’efforts pour la coiffer au poteau.
Pourquoi les goélands mangent-ils nos glaces ?
Glaces, gaufres, frites, sandwichs : tout y passe. Sur les plages touristiques de la côte Atlantique et de la Manche, les goélands argentés se révèlent être d’excellents voleurs. Alors qu’elles nichent normalement sur les flancs de falaise, certaines populations se sont installées sur les toits des villes pour trouver de la nourriture et des zones de nidification loin des prédateurs. Mais pourquoi ces oiseaux aiment-ils tant notre nourriture ?
👉 Cliquez ici pour lire l’article de Juliette Mullineaux sur les goélands argentés
Le nouveau déni climatique
C’est érable ! Dans sa dernière vidéo, chanson et enquête à l’appui, le (très drôle) youtubeur québécois Thomas Gauthier explore la galaxie des nouveaux négateurs soft du climat, de McDonald’s aux frère Koch en passant par Justin Trudeau.
+ Alexandre Carré, Margot Desmons, Loup Espargilière, Juliette Mullineaux, Justine Prados et Juliette Quef ont contribué à ce numéro.
