Chères toutes et chers tous,
🗳️ Les urnes ont parlé. À près de 70%, vous avez choisi que nous répondions à la question «Vaut-il mieux rouler en petite voiture à essence ou en SUV électrique ?» posée par El Latika sur Instagram. Réponse dans l'édition de jeudi prochain.
🔥 Toute la rédaction de Vert est en séminaire depuis ce matin. L'occasion pour l'équipe de réfléchir à l'avenir de Vert et aux projets à développer dans les mois à venir. Il n'y aura donc pas d'édition ce vendredi. On se retrouve dès lundi pour le retour de la quotidienne.
Plutôt que de se gratter le dos, certain·es mettent leurs punaises au frigo.

À Romainville, des congélos géants contre les punaises de lit
Si traiter les lieux infestés avec des insecticides reste le moyen le plus répandu d’éradiquer les punaises de lit, la congélation constitue un autre recours, moins connu. Visite dans les frigos de la sociéte Freez’it, à Romainville, en banlieue parisienne.
Desservi par un long couloir où vont et viennent les employé·es des différentes entreprises occupant ces entrepôts d’un quartier de Romainville (Seine-Saint-Denis), le local de Freez’it est presque entièrement occupé par les chambres froides destinées au traitement des punaises de lit. Dylan Guillon demande à ses client·es de mettre leurs affaires à traiter dans de grands sacs-poubelle hermétiquement fermés qu’il vient récupérer en voiture dans Paris et sa banlieue. Les sacs sont ensuite entreposés à -20 °C minimum pendant près d’une semaine. De quoi tuer les punaises et leurs larves à coup sûr.
«Avant, c’était un atelier de peintre. On a changé le sol pour installer les frigos, et ajouté des fenêtres pour la ventilation». Dans la mezzanine surchauffée qui lui sert de bureau, juste au-dessus de deux mastodontes réfrigérants qui ronronnent, Dylan Guillon explique à Vert comment il en est venu à se spécialiser dans la congélation de punaises de lit.
«J’étais en alternance dans une entreprise qui proposait des traitements contre les insectes et les rats. En constatant à quel point les clients avaient besoin d’être accompagnés lorsqu’ils faisaient face à une infestation de punaises, je me suis dit qu’il y avait quelque chose à développer», raconte-t-il.
Si le secteur de l’intervention anti-parasites est dominé par les traitements chimiques, peu de prestataires proposent la congélation, une technique dans laquelle le jeune entrepreneur décide de se lancer à l’été 2021. Selon des données de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) publiées en juillet dernier, 11% des foyers français ont été infestés par des punaises de lit entre 2017 et 2022.

À raison d’une centaine d’euros pour 5 sacs de 100 litres, la congélation représente «un traitement de luxe», commente le gérant de Freez’it. Celui-ci note un retour au calme dans les demandes après un mois de septembre un peu fou, «mais on risque à nouveau d’être débordé au moment des JO».
Si la congélation est présentée comme «fiable et écologique» sur le site de Freez’it, elle s’avère surtout énergivore. Dylan Guillon le reconnaît, avec sa petite unité qui occupe une surface de 40m2, réfrigérée 7/7 tout au long de l’année, la facture d’électricité, «ça fait mal». La douloureuse l'est-elle autant que des piqûres de punaises de lit ?

· L’énergie solaire a de grandes chances de dominer le mix électrique mondial d’ici à la moitié du siècle, même sans politique supplémentaire de soutien aux énergies renouvelables, révèle une étude parue ce mardi dans Nature. Cette croissance serait due à une baisse des coûts du solaire photovoltaïque, une capacité d’approvisionnement industrielle en augmentation et un développement large et rapide de la technologie. Parmi les freins possibles : l’adaptation des réseaux électriques et la gestion des chaînes d'approvisionnement matérielles.
· Mardi, la mairie de Saint-André de Sangonis (Hérault) a recommandé à ses habitant·es d’arrêter de boire l’eau du robinet en raison d’un taux de manganèse trop élevé, alors que la consommation est déjà interdite aux enfants de moins de 4 ans depuis quelques jours. Le taux a ponctuellement atteint 1 000 microgrammes par litre (μg/l) pour un seuil légal fixé à 60 μg/l. Depuis plusieurs mois, la population se plaignait d’une couleur marron de l’eau et d’un goût de métal. - Midi Libre


«Retrait-gonflement des argiles»
Bolosse aux pieds d’argile. Dix millions de maisons individuelles sont menacées par le retrait-gonflement des argiles (RGA) - un phénomène lié à l’absorption et à la perte successive d’eau dans les sols argileux -, révèle un rapport parlementaire présenté la semaine dernière par le député Renaissance du Nord, Vincent Ledoux. Le RGA provoque des mouvements du sol et entraîne des fissures dans les maisons touchées. Vincent Ledoux recommande de reconnaître les sinistrés comme «victimes de catastrophes naturelles» et réclame un plan de prévention massif à l'échelle nationale pour «éviter la première fissure». Selon le rapport, le coût du phénomène de RGA s’élève à 100 millions d’euros par an et représente en moyenne 40% des sinistres de 1989 à 2022. Le député conseille aussi d’intégrer la rénovation énergétique lors de la réparation des fissures, car «il serait absurde de ne pas en profiter pour adapter globalement sa maison aux conséquences du changement climatique». - Le Monde

Yann Tiersen, après sa tournée à la voile : «Beaucoup d’artistes ont conscience du fait que les tournées sont absurdes à l’heure actuelle»
Ne plus se voilier la face. Cet été, les musicien·nes Yann Tiersen et Emilie Quinquis se sont lancé·es un défi : réaliser une tournée de trois mois en terres celtiques à la voile entre la Bretagne et les îles Féroé à bord de leur bateau «Ninnog». De quoi concilier tournées internationales et valeurs écologistes. Entretien avec le pianiste et compositeur breton.
Comment vous est venue l’idée de partir en tournée à la voile ?
Au moment du Covid, je n’ai pas bougé de l’île d’Ouessant pendant un an et demi. Là-bas, on a un mode de vie assez communautaire : on est 800, tout le monde se connaît et on vit quand même un peu loin de la société de consommation. À l’époque, pendant ces moments difficiles, tout le monde se disait que le monde allait changer en bien, que les choses seraient plus douces et moins tournées vers la consommation, à l’avenir.
Après le Covid, j’ai eu très envie de repartir en tournée et on a commencé par les États-Unis, en tour bus. Ça a été un vrai choc : le bus qui fonctionnait toute la journée avec la clim à fond, le plastique partout à cause des mesures post-Covid… Ça paraissait complètement anachronique, et c’est là que je me suis dit que je ne pouvais pas continuer comme ça !
C’est à partir de là qu’on a réfléchi à comment tourner autrement. On habite sur une île, donc pour nous le voyage commence par la mer, on ne la voit pas comme une barrière mais plutôt comme un lien. L’idée a germé petit à petit de tourner à la voile, de casser l’idée qu’il faut absolument passer de grande ville en grande ville et de parcourir de grandes distances pour faire une belle tournée.

Quels ont été les principaux défis auxquels vous avez dû faire face ?
Le challenge le plus important et compliqué, ça a été de prévoir des fenêtres de temps assez longues entre les concerts pour se dire que ce serait suffisant pour aller de port en port, même avec une météo incertaine. Il a fallu diviser la tournée entre des concerts importants avec billetterie, qu’on ne pouvait pas louper, et d’autres endroits où c’était acceptable de se dire «tant pis, s’il n’y a pas de vent, on ne sera pas là».
Cette flexibilité sur le trajet et le timing nous permettait aussi de nous arrêter dans des endroits plus petits, de faire des concerts improvisés sur la route.
La suite de cet entretien, où Yann Tiersen tire les enseignements de cette tournée et évoque son envie de réitérer l'expérience, est à lire sur vert.eco

Quels bouleversements sur le vivant peuvent naître du réchauffement de l’océan ?
Corail aïe aïe. L’océan absorbe plus de 90% de l’excès de chaleur produit par les gaz à effet de serre et les activités humaines, ce qui nous a protégé jusqu'ici d’un réchauffement potentiellement encore plus important. Cela a pourtant des conséquences très graves sur l’océan lui-même et la vie qu’il abrite, comme l’explique la directrice de recherche émérite au CNRS Sylvie Dufour dans cet épisode de «Pour que nature vive», un podcast du Muséum national d’histoire naturelle.

+ Alexandre Carré, Loup Espargilière, Jennifer Gallé, Juliette Mullineaux et Justine Prados ont contribué à ce numéro.