La quotidienne

La mégaferme des animaux

Un numéro où l'on verra que les océans et les prés se vident à mesure que les élevages se remplissent.


Pour survivre au réchauffement, les poissons fuient les eaux équatoriales

On se bar. De très nombreuses espèces de poissons ont déjà fui les eaux de l'équateur pour survivre à l'élévation des températures.

Les océans proches des tropiques abritent une plus large biodiversité que ceux des latitudes plus élevées. Or, le bouleversement du climat est en train de créer un large déplacement de populations en direction des pôles, révèle une étude parue dans la revue PNAS.

Les scientifiques ont analysé les données de répartition de quelque 48 661 espèces marines à travers le globe. Elles et ils ont découvert que le nombre d'espèces peuplant les eaux libres équatoriales avait diminué de moitié entre 1974 et 2015. Et la cause en est le réchauffement climatique.

La diversité décline particulièrement dans les zones où la température moyenne annuelle atteint les 20°C, notent les auteur·rice·s. Les animaux vivant en profondeur, là où la température reste plus stable, ont peu bougé. Au contraire, les espèces pélagiques – celles qui évoluent dans les eaux proches de la surface – se sont massivement déplacées. Le phénomène est plus marqué dans l'hémisphère nord, où le réchauffement se fait davantage sentir.

Ces migrations sont vouées à s'amplifier alors que l'océan continue de se réchauffer à toute vitesse. En 2020, la couche supérieure de l'océan (entre 0 et 2 000 mètres de profondeur) a battu son record de chaleur (Advances in atmospheric sciences).

Mardi, la saison de la chasse à l'éléphant s'est ouverte au Botswana. Les autorités du pays ont délivré des permis de tuer 287 pachydermes d’ici la fin septembre. Après une saison 2020 annulée en raison de la pandémie, les riches chasseurs pourront de nouveau affluer et débourser de fortes sommes pour obtenir le droit d'abattre un animal. - Le Parisien (AFP)


• Rassemblé·e·s au sein de la « plateforme pour une autre PAC » (politique agricole commune), des dizaines de dirigeant·e·s d'associations réclament que la France utilise les aides de cet immense programme européen de subvention pour opérer un « virage à 180° » dans l'agriculture nationale. Et ce, afin d'« accompagner les agriculteurs qui transforment leur système agricole, rémunérer les pratiques vertueuses pour l’environnement et le bien-être animal, ou encore pour soutenir les fermes les plus petites, créatrices d’emplois et de valeur ajoutée mais oubliées de la PAC ». Actuellement en discussion à Bruxelles, la nouvelle version de la PAC devrait entrer en vigueur en 2023. - Libération

Heureuse comme une vache dans un pré

Pour le meilleur et pour le pis. Une étude confirme ce dont certains éleveurs auraient pu se douter : les vaches laitières sont plus heureuses dans les prés que dans des bâtiments fermés.

Le retour des beaux jours est également celui des vaches dans les prés. Internet regorge de vidéos réjouissantes de ruminantes qui s'ébattent lorsqu'elles retrouvent les prairies délaissées pendant l'hiver.

© Bilal Gautier

Or, pour les protéger du froid, de la chaleur, ou des coups de soleil, qui pourraient altérer la qualité de leur lait, des éleveur·euse·s font le choix de laisser leurs vaches à demeure, toute l'année, dans des entrepôts. Ce qui leur permet aussi de les nourrir plus facilement et d'en superviser un plus grand nombre à la fois dans un même espace. Mais comme le révèle une étude, parue en mars dans Nature, cette pratique pourrait nuire à la santé mentale des bovins.

Pour s'en convaincre, les scientifiques ont mis au point un protocole : jour après jour, les vaches apprennent à se diriger vers un seau qui contient une récompense, et à éviter un autre seau, qui est en est dépourvu.

Il apparaît que les vaches qui habitent les prés se ruent moins sur le seau qui contient la récompense que celles vivant en lieu fermé. Cette moindre recherche d'une récompense semble attester un plus grand optimisme chez les premières, dont l'environnement est, en soit, plus gratifiant.

Des études précédentes avaient déjà démontré qu'à choisir entre les deux environnements, les vaches passaient plus longtemps dans les prés, ou qu'elles avaient besoin d'un sol mou et d'espace pour s'allonger (une pratique épanouissante) et éviter les blessures. Aux Etats-Unis, une majorité des vaches à lait sont toujours élevées en lieu clos toute l'année. Mais certains pays européens, comme la Finlande ou la Suède ont interdit cette pratique.

Une COP étudiante sur le climat

La « COP 2 étudiante », une conférence sur le climat organisée au sein des facultés françaises, s'ouvre le 10 avril.

Repoussée en raison de la pandémie, comme la COP26, la deuxième conférence interuniversitaire sur le climat aura lieu en ligne à partir de ce samedi. Un événement préparé ces derniers mois par une foule d'organisations, parmi lesquelles la Fage, l'Unef, le Refedd, Pour un réveil écologique et la conférence des présidents d'université.

Associant étudiant·e·s et enseignant·e·s de toute la France, huit groupes de travail ont été formés pour phosphorer sur autant de sujets, rassemblés au sein de deux thématiques principales : former la génération de demain et imaginer le campus du futur.

Samedi 10 avril, les participant·e·s présenteront sur Zoom (inscriptions ici) les nombreuses mesures conçues par leurs groupes. L'objectif : proposer à la ratification un « accord de Grenoble » qui rassemblera toutes leurs recommandations. Les décisions seront prises par consensus.

En parallèle, un festival se tiendra tout le week-end en ligne. De nombreuses personnalités, telles que la climatologue et vice-présidente du GIEC Valérie Masson-Delmotte ou l'ingénieur Philippe Bihouix, tiendront des conférences sur de très nombreux sujets touchant au climat, à la société de consommation, à l'agriculture, etc. Le programme est à retrouver ici.

L'enquête de L214 dans un gigantesque élevage de poulets

22 volailles dans un seul mètre carré. A Pihem (Pas-de-Calais), un éleveur entasse ses 22 000 poulets dans des conditions cauchemardesques. Certains n'arrivent plus à marcher car ils sont trop gavés, d'autres sont brûlés par le sol jonché d'excréments, tous sont maintenus en vie par l'administration d'antibiotiques. Et comme si cela ne suffisait pas, l'exploitant prévoit de construire deux nouveaux bâtiments lui permettant d'engraisser près de 120 000 poulets en même temps, pour en « produire » plus de 800 000 par an. Dans sa dernière vidéo, l'association L214 dévoile des images de l'intérieur de cet élevage atroce et lance une pétition pour s'opposer à son agrandissement.

© L214