La finance ? Trop fossile !


Un numéro où l'on verra que certaines entreprises ne connaissent pas la crise climatique.

Les sponsors du réchauffement climatique

2,42 mille milliards d'euros. C'est ce que les plus grandes banques mondiales d'investissement ont apporté, sous forme de prêt et d'émission de titres, aux producteurs d'énergies fossiles depuis la signature de l'Accord de Paris sur le climat en 2016.

Dans un rapport publié mercredi 19 mars, plusieurs ONG - dont le Rainforest action network – ont établi un palmarès des financeurs les plus sales. Largement en tête, JP Morgan Chase a sponsorisé les énergies fossiles à hauteur de 244 milliards d'euros entre 2016 et 2019. Elle est suivie par trois compatriotes américaines : Wells Fargo, Citi, Bank of America. Celles-ci ont notamment multiplié les financements aux projets gaziers et pétroliers par fracturation hydraulique.

"Sale douzaine : les pires banques depuis l'Accord de Paris (2016-2019)". Les valeurs sont exprimées en milliards de dollars © Rainforest action network

Les Françaises ne sont pas en reste. La BNP (13è), la Société générale (22è), le Crédit agricole (24è) et la BPCE (28è) sont en bonne place au classement des 35 plus gros financeurs fossiles. Lueur d'espoir : ces banques figurent parmi celles qui ont réalisé le plus d'efforts pour se désinvestir des énergies fossiles, note le rapport. 

Hélas, la tendance n'est pas à la baisse à l'échelle mondiale. Après avoir diminué de 20% entre 2016 et 2018, le soutien financier aux 100 compagnies les plus entreprenantes en matière de charbon, de pétrole ou de gaz a explosé en 2019 : +40%. À lire sur le site du Rainforest action network (en anglais).

Le coronavirus met en lumière les fermes à animaux sauvages en Chine 

La crise du coronavirus a jeté une lumière crue sur le commerce d'espèces indomptées en Chine. Leur élevage constitue une activité dont on commence seulement à mesurer l'importance alors que Pékin a fait fermer près de 20 000 fermes à animaux sauvages en quelques semaines à peine.

Comme Vert s'en faisait l'écho hier, la Chine tente d'endiguer ce commerce alors qu'un marché aux animaux sauvages de la ville de Wuhan est considéré comme l'épicentre de l'épidémie. 

Paons, pangolins, porcs-épics ou renards ; Pendant des années, la Chine a fait la promotion de l'élevage d'animaux inapprivoisés, arguant que la « domestication de la vie sauvage » contribuait au développement des zones rurales et à l'éco-tourisme, comme le raconte le Guardian. Quelques semaines avant l'explosion du virus, une agence gouvernementale encourageait encore les citoyens à se lancer dans l'élevage de civettes. Cette espèce de félin est pourtant soupçonnée d'avoir véhiculé le virus du SRAS, dont l'épidémie était partie de Chine en novembre 2002. 

L'ampleur réelle de cette activité est encore incertaine : entre 2005 et 2013, l'administration chinoise n'aurait délivré que 3 725 licences d'élevage et d'exploitation, selon un rapport de l'agence de presse étatique Xinhua. Un chiffre bien mince au regard des plus de 19 000 fermetures d'élevages estimées depuis le début de la crise. Toujours selon le quotidien britannique, le chiffre d'affaires de cette industrie a été évalué à plus de 67 milliards d'euros annuels dans un rapport de l'Académie chinoise d'ingénierie publié en 2017. À lire dans le Guardian (en anglais).

Les leçons du coronavirus pour lutter contre le changement climatique 

Sortirons-nous « plus forts » de la crise du coronavirus, comme l'a estimé Emmanuel Macron, dans l'allocution qu'il a prononcée lundi soir ? Elles et ils sont de plus en plus nombreux à espérer que la mobilisation urgente et massive face à la pandémie servira de leçon dans la lutte contre le changement climatique.

© Compte Twitter de Nicolas Meilhan

C'est le souhait du politologue François Gemenne et de la spécialiste de la santé publique Anneliese Depoux, auteurs d'une tribune dans le Monde. Tous deux voient dans cette crise de nouvelles manières de mener le combat contre le réchauffement en étudiant les ressorts de la mobilisation actuelle. Un riche point de vue à lire dans le Monde (abonnés).

Restaurer et protéger les sols 

Cessons de leur marcher dessus ! Protéger et restaurer les sols de la planète permettrait de stocker jusqu'à 5,5 milliards de tonnes de CO2 chaque année

Pour lutter contre le réchauffement climatique, de nombreux Etats, dont la France, ont promis d'atteindre la neutralité carbone d'ici quelques années : à ce stade, les gaz à effet de serre encore émis devront être compensés par des mécanismes de stockage du CO2.

Or, s'ils sont en bonne santé, les sols des forêts, tourbières et zones humides sont de véritables puits à CO2. Comme l'explique le site Carbon Brief, la couche d'un mètre de sol la plus superficielle contient trois fois plus de carbone que toute l'atmosphère terrestre. Or, certaines activités, comme l'agriculture intensive, appauvrissent les sol en détruisant la biodiversité et anéantissent leur capacité à absorber du CO2. 

Selon une étude publiée lundi dans Nature Sustainability, la protection et la préservation des sols naturels existants pourrait donc permettre de stocker jusqu'à 5,5 milliards de CO2 par an, l'équivalent des émissions annuelles des Etats-Unis. A lire dans Carbon Brief (en anglais).

Sur le front des glaciers

Leur disparition sera-t-elle la nôtre ? Dans le deuxième épisode de la série documentaire Sur le Front, France 2 et son journaliste vedette Hugo Clément dressent un état des lieux du monde des glaciers, dont la fonte menace l'humanité toute entière.

© France 2