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Jeu de taule

Chères toutes et chers tous,

🦚 Le Festival Bioviv’art sur les arts vivants, dont la troisième édition étudie à la loupe les insectes et les oiseaux, se tient du 26 au 28 juillet à Alénya (Pyrénées-Orientales). Conférences scientifiques, spectacles d’art vivant, forum des associations naturalistes, ateliers pratiques, balades nature… retrouvez le foisonnant programme juste là.


La Fresque du climat débarque en prison pour ouvrir aux détenus de nouveaux horizons.


«C’est important d’aller toucher toutes les sphères de la société» : une Fresque du climat organisée en prison

Taulard et la manière. À Noisy-le-Grand, un centre pénitentiaire a proposé à ses détenus de s'adonner à une Fresque du climat pour les sensibiliser au réchauffement climatique… et pourquoi pas leur offrir de nouveaux horizons après leur sortie. Vert y a assisté.

Sous la chaleur battante du mois de juillet, la nouvelle Structure d’accompagnement vers la sortie (SAS) de Seine-Saint-Denis se dresse au beau milieu d’une zone industrielle de Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis). Cet établissement, qui accueille des personnes condamnées dont le résidu de peine (ou la peine complète) est inférieur à deux ans, a ouvert ses portes au début du mois. Ces centres ont pour objectif de faciliter la réinsertion des personnes après leur remise en liberté grâce à des bilans de compétences, des formations ou encore des ateliers de gestion des émotions.

Parmi la quarantaine de personnes détenues à la SAS, une grosse vingtaine a répondu à l’appel. Pour l’occasion, cinq «fresqueur·ses» se sont proposé·es pour animer les ateliers. «Qui sait qu’il existe un changement climatique ?», demande d’emblée Frédéric Giuli, qui a piloté son organisation. Quelques timides mains se lèvent. Un condamné lance : «On en a déjà entendu parler, mais ça ne nous intéresse pas».

Frédéric Giuli (en chemise) supervise les détenus et la CPIP qui essayent de remettre en ordre différents phénomènes climatiques. © Justine Prados / Vert

Des participants curieux et investis

À peine l’atelier débuté, les animateur·rices sont pourtant bluffé·es par l’intérêt des détenus. Estelle Jankowki réalise sa première intervention en milieu carcéral ; elle est agréablement surprise de se retrouver face à des participants «aussi motivés et canalisés».

Autour des différentes tables, où les groupes doivent refaire le fil de la crise climatique, de ses causes jusqu'à ses conséquences, les discussions sont animées et tout le monde se prend au jeu. Les questions fusent, les réponses aussi. «En fait, y a plein de choses qu’on savait déjà», souffle un jeune détenu, à moitié surpris. «Vous avez placé les activités humaines à la base de tous les problèmes, donc vous avez déjà compris l’essentiel», les encourage Frédéric Giuli après quelques minutes. Ragaillardis, les joueurs replongent dans leurs discussions.

«C’est pour nous important d’aller toucher toutes les sphères de la société», dit à Vert Frédéric Giuli, fresqueur de la première heure. «La Fresque s’est quasiment exclusivement développée chez les classes aisées qui ont du temps à allouer à ces sujets. Dans les centres de détention, le temps n’est pas un problème, et ensuite, les détenus ont la possibilité d’aller toucher des gens très différents quand ils sortent», détaille-t-il.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce reportage de Justine Prados.

· Lundi, des scientifiques ont révélé avoir découvert l'«oxygène noir» : de l'oxygène produit sans l’intervention d’organismes vivants au fond des abysses du Pacifique. Des «nodules polymétalliques» (des roches riches en métaux) présents sur le plancher océanique émettraient une tension électrique suffisamment élevée pour provoquer l’électrolyse de l’eau (H2O), c’est-à-dire sa séparation en molécules d’hydrogène (H) et d’oxygène (O2). Leur découverte questionne la théorie sur les origines de la vie sur Terre. - Libération (AFP)

· Mardi, le Danemark a rejeté la demande de libération sous caution de Paul Watson. Le fondateur de Sea Shepherd devrait donc rester en détention au Groenland, où il a été interpellé dimanche, le temps de statuer sur son extradition vers le Japon. Le pays avait émis un mandat d’arrêt contre lui en 2012 pour s’être opposé à la chasse baleinière illégale en Antarctique. Emmanuel Macron «suit la situation de près» et «intervient auprès des autorités danoises» pour éviter l'extradition, a indiqué l'Élysée mardi. En France, une pétition de soutien a déjà recueilli 475 000 signatures. - Figaro (AFP)

· Pendant 27 ans, de 1992 à 2019, la multinationale Nestlé a prélevé au moins 19 milliards de litres d’eau dans les Vosges sans autorisation, ni étude d’impact. Il n’y a pas non plus de trace du paiement de la redevance sur l’eau, pourtant obligatoire, révèle un rapport d’enquête de l’Office français de la biodiversité. - Mediapart (abonné·es)

· Ce mercredi, l’Arcom, le régulateur français de la communication audiovisuelle et numérique, a publié la liste des chaînes de télévisions présélectionnées pour se voir (à nouveau) attribuer une fréquence TNT à partir de 2025. C8, la chaîne du groupe de Vincent Bolloré où officie notamment Cyril Hanouna, n’a pas été retenue, ni NRJ12. CNews conserve le canal 16. Ouest-France obtient une fréquence, tout comme le groupe CMI du milliardaire Daniel Křetínský. - Télérama (AFP)

Aux origines du «techno-activisme»

Chabada badass. À l'occasion de la sortie du dernier fanzine de Climax, Vert publie l'un de ses articles sur la genèse du techno-activisme en Allemagne, alors que le phénomène est popularisé en France par le collectif Planète Boum Boum. Découverte d'un drôle de mouvement, né entre Birkenstocks, coupes mulet et déchets radioactifs, dans cet article de Matéo Parent.

Techno-activisme lors des manifestations du 5 juillet 2017 à Hambourg, contre le sommet du G20 qui se tenait dans la ville. © Robert Anders

Climax raconte la révolution climatique avec humour et impertinence dans un fanzine trimestriel et dans une newsletter hebdomadaire. Leur dernier fanzine (à commander !) s’est penché sur l’intérêt d’utiliser l’absurde dans la lutte écologique. Quand certains clament : «Tout est foutu», ils répondent : «Tout est fou».

Abattoir Bigard de Venarey-les-Laumes : rien n'a changé pour les animaux

Bovins saignés sans étourdissement, animaux tabassés… En avril 2024, L214 avait révélé des pratiques particulièrement cruelles dans l’abattoir Bigard de Venarey-les-Laumes (Côte-d’Or). A la suite de quoi, la préfecture avait mis en demeure l'abattoir de «procéder à des mesures correctives». Or, comme le dévoile L214 dans une nouvelle enquête publiée ce mercredi, rien n’a changé : «le 28 mai, sur 132 animaux abattus, 92 montrent des signes de conscience évidents au moment de leur mise à mort». L’association annonce déposer une nouvelle plainte contre l'abattoir auprès du procureur du tribunal judiciaire de Dijon, et demande au préfet sa fermeture immédiate. Les images (insoutenables) de l’enquête dans cette vidéo.

© L214

+ Margot Desmons, Loup Espargilière, Juliette Mullineaux, Mateo Parent, Anne-Claire Poirier, Juliette Quef et Sanaga, ont contribué à ce numéro.