Candidat Vert à l'Elysée, Jadot doit convaincre les écolos et par-delà, sans tomber dans le blabla.

Présidentielle : Jadot, candidat rassembleur... et radical?
Fort et vert. Elle était radicale, il était modéré : Yannick Jadot a finalement remporté la primaire écologiste face à Sandrine Rousseau. Mais vu le score extrêmement serré - de 51,03% contre 48,97% -, il aurait peut-être tort de ranger les positions de sa consœur au placard.
Hier, lundi, Yannick Jadot a été désigné pour la seconde fois candidat d'Europe Écologie-Les Verts (EELV) à l'élection présidentielle. Mais cette primaire a peu de points communs avec celle de 2016 et il faudrait, pour que les choses se passent au mieux, que la suite de la campagne ne ressemble pas non plus à celle de 2017.

Pour commencer, la dernière primaire avait réuni quelque 17 000 votants et le cador du parti l'avait emporté haut la main. Cette fois-ci, le scrutin a rassemblé le nombre record de 120 000 inscrit·e·s et plus de 100 000 votant·e·s. D'autre part, force est de constater que le débat a été largement bousculé par l'économiste et écoféministe Sandrine Rousseau. Celle qui a justifié sa candidature par la nomination de Gérald Darmanin, pourtant accusé de viol, au ministère de l'Intérieur, a mené campagne contre toutes les formes de prédations, environnementales comme sexuelles. « Radicalement écologiste, radicalement féministe, radicalement antiraciste et radicalement de gauche », Sandrine Rousseau s'est donc inclinée hier, mais de 2 000 voix seulement, ce qui la rend incontournable. Elle a d'ailleurs promis de participer à la suite de la campagne aux côtés de son ex-rival.
Car, contrairement à ce qui s'est passé en 2017, Yannick Jadot ne se rangera pas derrière la candidate socialiste, Anne Hidalgo, comme il l'a fait avec Benoît Hamon. Son objectif, désormais, est le « dépassement du pôle écologiste pour accéder à l’Élysée ». Or s'il peut faire chavirer une partie de l'électorat PS et centriste, l'eurodéputé est jugé trop conformiste pour la gauche de la gauche. S'il n'honore pas l'envie de radicalité exprimée dans le sondage de la primaire, celle-ci profitera probablement au candidat de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui place la barre très haut sur l'écologie. En 2017, déjà, c'est son programme de campagne qui avait emporté la préférence de 20 associations écologistes et de justice sociale (voir leur comparatif ici).
Vert a décortiqué le programme et les déclarations de Yannick Jadot. Retrouvez notre analyse sur vert.eco

· La France remplit à peine la moitié de ses objectifs en termes de diminution des émissions de CO2, révèle l'observatoire Énergie-climat présenté par le Réseau Action Climat. Sur la dernière décennie, la baisse moyenne n'est que de 1,5% par an alors que le Haut Conseil pour le Climat recommande d’atteindre au moins 3% de réduction par an à partir de 2021, puis 3,3% à partir de 2024. En 2020, la France a connu une baisse drastique de 8,1% de ses émissions de CO2, mais sans changements structurels engagés, le risque de rebond est fort. - Localtis
· Au Soudan du Sud, 700 000 « réfugiés climatiques » ont été chassés par les eaux, selon les Nations Unies. Dans cette région bordant le Nil, un cycle d'inondations sans précédent a démarré en 2019 et noie le nord du Jonglei ainsi que les Etats voisins d’Unité et du Haut-Nil. Une situation qui s'ajoute à la crise humanitaire qui affame le pays. Plus de 85% de la population est considérée en situation d'insécurité alimentaire. Reportage à lire dans Le Monde
· Les personnes nées en 2020 subiront sept fois plus de vagues de chaleur au cours de leur vie que leurs grands-parents. Ils seront aussi exposés à deux fois plus de feux de forêt et de sécheresses ainsi qu’à trois fois plus d’inondations et de mauvaises récoltes. Ces chiffres, alarmants, sont tirés de l'étude « Inégalités intergénérationnelles dans l’exposition aux extrêmes climatiques », publiée dimanche dans la revue Science et chroniqués par Libération.


« Ils ont eu 30 années de blabla et où cela nous a-t-il mené ? ». La question a été posée hier Greta Thunberg lors du sommet des Jeunes sur le changement climatique organisé par les Nations unies à Milan (Le Monde). La réponse, en image, est apportée par l’ONU elle-même. Ce graphique est tiré du bilan sur les engagements climatiques des États (appelés NDC) paru mi-septembre. Malgré les beaux discours, les promesses des Etats nous emmènent sur une trajectoire d’émissions de gaz à effet de serre (en rouge) dangereusement supérieure aux recommandations des scientifiques pour limiter la catastrophe climatique en dessous de 1,5°C (bleu clair) et même à 2°C (bleu foncé). Pourtant, ce ne sont pas les promesses qui manquent, à quelques semaines de la 26ème Convention de l’ONU sur le climat (COP26). « Planète bla-bla, bla-bla-bla, bla-bla-bla, l'économie verte bla-bla, la neutralité carbone en 2050 bla-bla », s’est moquée Greta Thunberg. Les faits, eux, ne mentent pas.

Le secteur de la transition énergétique recrute à tour de bras
Main d’œuvre renouvelable. Les entreprises des énergies renouvelables et de la sobriété énergétique sont à la recherche de nombreux cerveaux et paires de bras.
En 2017, les métiers « verts » employaient 142 000 personnes en France, soit 0,5% de l’emploi total, selon les derniers chiffres officiels. Il s’agit, en majorité, de métiers liés à la production et à la distribution d’énergie et d’eau (42 %), à l’assainissement et au traitement des déchets (36 %), ou à la protection de la nature et de l’environnement (22 %). Ces chiffres sont en forte hausse, en particulier dans le secteur des énergies renouvelables et des économies d'énergies, souligne le site d'informations spécialisé GreenUnivers.
Concernant la main d’œuvre qualifiée, notamment, la demande est sensiblement supérieure à l'offre « ce qui se traduit logiquement par une tension à la hausse sur les salaires ». Le salaire médian négocié par les cadres des énergies renouvelables en 2019 s’élève à 60 000€ annuels bruts, soit bien au-dessus des 45 793€, médiane de l’ensemble des cadres français. Et le phénomène profite à tous, y compris aux juniors. Avec pas, ou très peu d’expérience, les jeunes diplômés peuvent parfois négocier des salaires bruts annuels très attrayants, proches des 40 000€, pointe encore GreenUnivers. Les profils d'ingénieurs et de financiers sont très recherchés. Dans le contexte actuel, la situation est assez rare pour être soulignée.

Quand l'homme s'en va
Homo disparus. A 60 kilomètres au sud de Grenoble, la réserve intégrale du Lauvitel est débarrassée (ou presque) de toute présence humaine depuis 25 ans. Dans ce « laboratoire à ciel ouvert », seule une poignée de chercheurs est autorisée à étudier le redéploiement de la nature quand les pas et les machines ont disparu. Exceptionnellement, le Parc national des Écrins a convié quelques habitant·e·s de la région à revenir sur les lieux qu'ils ont connus enfants. Brut les a suivis dans ce voyage hors de tout.
