Feue la neige

L'Australie n'en finit plus de se consumer...

La situation continue d'empirer en Australie, où des incendies d'une ampleur inédite saccagent toujours le sud-est du pays. Compilés par France Info, les chiffres de la catastrophe en cours depuis quatre mois donnent le tournis. Au moins 24 personnes sont mortes ; Six millions d'hectares, soit deux fois la superficie de la Belgique, sont partis en fumée ; Plus de 100 000 personnes ont été évacuées ; La température a pratiquement atteint les 50°C aux abords de Sydney ; Enfin, selon les calculs de l'Université de Sidney, près de 500 millions d'animaux auraient péri.

Les images d'apocalypse tournées par France 2 - JT du 5 janvier 2020.

En 2019, les conditions météorologiques extrêmes, mélange de sécheresse, de chaleurs particulièrement élevées et de vents violents, ont provoqué le nombre record de 65 000 feux de broussailles dans le seul Etat de Nouvelle-Galles-du-Sud. Contre 13 000 en moyenne au cours des 18 dernières années, comme le rapporte encore France Info. Au total, 150 foyers sont toujours actifs, dont la plupart demeurent hors de contrôle. 

Dimanche 5 janvier, le président français Emmanuel Macron a annoncé une « aide opérationnelle immédiate » de la France. Malgré une légère baisse des températures, ce dimanche, les incendies pourraient durer des mois.
 

… tout comme la crédibilité de son Premier ministre

Dans ces conditions, rien de tel que des vacances à Hawai pour prendre l'air, devenu irrespirable dans la capitale, Canberra. C'est la riche idée qu'a eue, peu avant Noël, le premier ministre Scott Morrisondont la crédibilité s'effrite à mesure que la crise enfle. 

Les citoyens goûtent très peu la légèreté avec laquelle le chef du gouvernement semble gérer le désastre. Comme lorsque le feu d'artifice de nouvel an a été maintenu dans une Sydney suffocante. Scott Morrison, élu conservateur connu pour ses positions climato-sceptiques, a fini par admettre qu'il existait bien un lien entre le réchauffement climatique et la violence colossale des incendies. Il s'est toutefois bien gardé de proposer des mesures en faveur du climat, ce que réclame pourtant la majorité de la population australienne.

L'Australie figure parmi les premiers producteurs mondiaux de charbon et ses habitants ont l'un des pires bilans carbones par individu au monde.

Plus d'informations à lire dans le Monde.

Des zones de non-traitement qui ne satisfont personne

Attendue depuis des semaines, la décision du ministère de l'agriculture au sujet de la distance minimale entre habitations et zone d'épandage de pesticides ne satisfait personne. Les nouvelles règles au sujet des « zones de non-traitement » sont entrées en vigueur le 1er janvier 2020. Désormais, les agriculteurs ne pourront plus pulvériser à moins de 5 mètres des habitations pour les cultures basses, 10 mètres pour les cultures hautes, et 20 mètres pour les produits les plus nocifs (cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques). 

Dans un communiqué, l'association Nous voulons des coquelicots, en pointe dans la lutte contre les pesticides, a qualifié ces nouvelles règles de « pure folie », dont le but est de « faire plaisir à la FNSEA », le principal syndicat agricole. Comme d'autres organisations ou maires de communes rurales, elle réclamait une zone de 100 à 150 mètres. De leur côté, certains agriculteurs cités par France Info, se plaignent de cette nouvelle restriction et appellent à de nombreux blocages dans les centres-villes. 
 

La palme de l'esquive fiscale revient à Total

Le 1er janvier 2020, l'huile de palme a été retirée de la liste des biocarburants, lui faisant perdre son avantage fiscal. Pourtant, une note des Douanes révélée fin décembre par Mediapart maintient un allègement fiscal pour les « acides gras de palme », un sous-produit de l'huile de palme. 

Total, dont la gigantesque bioraffinerie de la Mède doit traiter 300 000 litres d'huile de palme par an pour produire des agrocarburants, était le principal bénéficiaire de l'avantage fiscal annulé au 1er janvier. Dans un recours en référé déposé devant le Conseil d'Etat, les associations Canopée et les Amis de la Terre accusent le pétrolier de contourner la fin de l'allègement fiscal en « demandant une exception pour l'un des principaux produits à base d'huile de palme utilisés pour la bioraffinerie de La Mède ». Plus d'informations à lire dans Actu Environnement
 

Ce qui change au 1er janvier

La nouvelle année apporte avec elle son lot de nouvelles règles en France. Voici une liste non-exhaustive de changements intervenus au premier janvier 2020 dans différents domaines.

Un fonds d'indemnisation pour les victimes de pesticides a été créé à destination des agriculteurs malades, des enfants exposés in utéro, ainsi que des exploitants retraités avant 2002.

De nombreux produits en plastique jetables sont désormais interdits à la vente. Parmi ceux-ci : cotons-tige, gobelets, verres et assiettes jetables, pailles, couverts, couvercles à verre jetables, plateaux-repas, boîtes et touillettes. Un délai de six mois est toutefois accordé aux commerçants pour écouler leurs stocks de produits plastiques, à condition que ces derniers aient été fabriqués ou importés avant le 1er janvier 2020.

Les tickets de caisse ne peuvent plus contenir de bisphénol A, perturbateur endocrinien notoire. L'additif E171, (dioxyde de titane) est suspendu pendant un an dans les produits alimentaires. Il est toujours largement utilisé dans les médicaments et cosmétiques.

Le plafond du malus écologique à l'achat de voitures neuves passe de 10 500 à 20 000€. Le bonus est, quant à lui, réduit : son montant maximal – 6000€, est divisé par deux pour un véhicule dont le prix d'achat est situé entre 45 000 et 60 000€, et supprimé au-delà.

Une modeste éco-contribution sur le transport aérien entre en application : entre 1,50 et 18 euros par billet.

Le Crédit d'impôt pour la transition énergétique (CITE), dont le but est de sponsoriser la rénovation énergétique des logements des particuliers, devient une prime versée aux ménages les plus modestes par l'Anah (Agence nationale de l'habitat).

L'Office français de la biodiversité (OFB) naît de la fusion entre l'agence de la biodiversité et de l'ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage). Placé sous la double tutelle des ministères de l'environnement et de l'agriculture, l'OFB aura la lourde tâche de protéger la biodiversité alors qu'il est constitué à la fois de chasseurs et défenseurs d'espaces naturels protégés, comme l'explique l'AFP

La liste exhaustive des changements est à lire sur le site d'Actu environnement.

Les difficiles adieux à la neige

En moyenne, la température augmente plus vite sur les sommets alpins que sur le reste de la surface du globe. En France, les stations de ski sont touchées de plein fouet par cette neige qui fond à toute vitesse, lorsque celle-ci daigne encore tomber. La logique voudrait, comme dans quelques rares cas, que celles-ci délaissent le ski pour se concentrer sur des activités telles que la randonnée. Pourtant, rapporte le Monde (abonnés), de nombreuses stations prévoient de s'installer encore plus en altitude pour y trouver davantage de neige. Au mépris de toute logique et alors que le mercure ne cessera pas, lui non plus, de grimper.

Ceux qui font commerce de la neige n'ont pas encore accepté que celle-ci était une espèce en voie de disparition. Et qu'ils en étaient en partie responsables. Le 21 décembre, faute de neige au pied de ses pistes, la station de Montclar (Alpes-de-Haute-Provence) a utilisé un hélicoptère pour en rapporter de ses sommets. Comme l'a relaté le Dauphiné libéré, l'engin a ainsi accompli près de 80 rotations.

Autre folie notable : alors que la Russie connaît un hiver historiquement chaud, la ville de Moscou a utilisé des canons à neige pour s'offrir un Noël blanc de pacotille. Ce qui n'a pas l'air d'avoir séduit les Moscovites, comme l'a raconté le Monde.

Des tonnes de fausses neiges dans les rues de Moscou © The Guardian

Un "wiki" consacré aux basses technologies 

Tentés de réduire leur bilan carbone, les gens de bonne volonté ne savent parfois pas par où commencer. Heureusement, les sites internet adeptes du Do it yourself (faites-le vous-même) proposent de plus en plus de recettes et de guides en tous genres. Lombricomposteur, dentifrice maison mais aussi, chauffe-eau solaire ou mixeur à pédales pour les as de la technique... le Low-tech lab, collectif de bricoleurs passionnés, a mis en ligne son propre « wiki ». On y trouve des dizaines d'idées d'objets à réaliser soi-même pour des budgets modestes et sans (trop) de prise de tête. Le principe des low-tech (par opposition à high tech – la haute-technologie), c'est qu'elles doivent être utiles, accessibles et durables.

Les Tiny houses, ces maisons qui voguent

Avec un peu d'entraînement, on pourrait presque les bricoler soi-mêmes. D'une surface de 10 à 40m2, les Tiny houses (petites maisons) font florès chez les adeptes du nomadisme. Montées sur remorques, ces roulottes du futur permettent de ne jamais prendre racine. Interrogée par Brut, Sylvie, osthéopathe, raconte les raisons qui l'ont conduite à choisir cette habitation en vogue.