Fermiers mais pas fermés


Un numéro où l'on verra que les paysans français rivalisent d'ingéniosité pour survivre à la fermeture des marchés.

Malmenés par le gouvernement, les paysans français cherchent des solutions

Ils sont fermiers mais pas fermés. Depuis l'annonce, lundi soir, de l'interdiction des marchés ouverts en France en réponse à l'épidémie de Covid-19, la filière paysanne cherche des solutions pour ne pas couler

On leur a préféré des supermarchés fermés et leurs réseaux de distribution et de production mondialisés ; Les paysans n'ont pas d'autre choix que de s'adapter rapidement pour ne pas perdre de précieux mois de chiffre d'affaires. 

Drive fermiers, livraison, changement de distributeurs : dans la Drôme, où s'est rendu Reporterre, les petits producteurs phosphorent pour trouver comment écouler leurs produits. Victimes de leur succès, les casiers en libre service installés le long d'une route départementale par un couple de fermiers sont dévalisés plusieurs fois par jour depuis que le confinement s'est généralisé. 

Le réseau des 1 600 Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne (Amap), qui organise la distribution de paniers de primeurs en circuits courts à travers la France, cherche, lui aussi, comment maintenir son activité, raconte le Monde. Selon les endroits, les colis sont préparés à l’avance, la distribution est planifiée selon des créneaux de cinq minutes ou encore, les horaires sont élargis pour diluer l'afflux de personnes. Un seul panier par personne, des courses déjà faites et pas de paiement sur place : les Amap ont de quoi séduire en temps de confinement. 

Conscient du fardeau qu'il a choisi de faire peser sur les petits producteurs, le gouvernement a décidé de faire appel au « patriotisme économique » de la grande distribution, des mots du ministre de l'Economie Bruno Le Maire. Les géants des hypers sont priés de faire leur marché chez les paysans français. Et c'est à peu près tout.

Donald Trump accélère la destruction de normes environnementales

On a beau être prévenu•e•s, il parvient toujours à nous surprendre. Malgré le confinement, Donald Trump accélère le rythme pour défaire plusieurs règles environnementales à l'approche de l'élection présidentielle américaine.

Donald Trump, lors de la campagne pour l'élection présidentielle de 2016 © Gage Skidmore

Des employé•e•s de plusieurs agences à travers les Etats-Unis font feu de tout bois pour démanteler une demi-douzaine de réglementations écologiques, comme elles et ils l'ont confié au New York Times. Leur mission : détricoter ces normes - vues comme des entraves au business - le plus vite possible avant une éventuelle victoire des adversaires démocrates de Donald Trump à l'issue de la présidentielle de novembre 2020. 

Au menu : baisse des critères d'efficacité énergétique des carburants automobiles ; Assouplissement des contrôles des cendres toxiques issues des centrales au charbon ; Adoucissement des normes d'émissions de mercure (issu du charbon) ; Plus faible importance accordée à l'impact climatique lors de l'étude des projets d'infrastructure. 

Des universitaires et membres de l'opposition s'étranglent de ce que Donald Trump profite de la sidération provoquée par l'épidémie pour passer en force ces dérégulations. Au total, l'administration Trump aura défait (ou essayé de défaire) près de cent réglementations environnementales, selon le décompte opéré par le New York Times.

Le coronavirus compromet la transition énergétique

Le vent serait-il en train de tourner ? Après une année encourageante, le développement des énergies renouvelables pourrait connaître un sérieux coup d'arrêt à cause de la crise du coronavirus

Comme le rapporte le Monde, la production de panneaux solaires a fortement décru après le déclenchement de l'épidémie alors que ceux-ci sont majoritairement construits en Chine et en Asie du sud-est. 

Dorénavant, c'est la demande qui risque de chuter. Le ralentissement de l'économie mondiale devrait freiner le développement du solaire : l'installation de panneaux photovoltaïque pourrait ralentir pour la première fois depuis les années 1980 selon les analystes de Bloomberg New Energy and Finance (BNEF).

Une éolienne sur le plateau de Millevaches © DR

Côté éolien, la situation n'est guère plus engageante. Le secteur vient pourtant de battre des records, avec une hausse de près de 20% de l'énergie produite par le vent en 2019, selon le dernier rapport du Conseil mondial de l'énergie éolienne. Celui-ci prévoyait une année 2020 encore meilleure, comme le rapporte le Guardian, mais le contexte actuel invite à moins d'optimisme. 

Si d'aucuns prédisent une baisse inédite de l'installation de nouvelles centrales éoliennes, d'autres espèrent que les plans de relance votés par les Etats en réponse à la crise sanitaire viendront soutenir le développement des énergies renouvelables.

Enfin, note encore le Monde, la chute des prix du pétrole, mais aussi du gaz ou du charbon, pourrait tenter certains Etats de se tourner vers les fossiles une fois la crise passée.

Cuisiner zéro déchet

Pendant le confinement, Vert continue de sonder les internets à la recherche de manières créatives et écologiques de s'occuper. Repéré par We Demain, le site Save Eat a publié un guide de cuisine anti-gaspillage, idéal en temps confiné. 

Vous y trouverez quelques recettes zéro déchet, comme le cake à la peau de banane ou le muffin de pain rassis aux pommes. N'ayant pas encore eu l'occasion de les essayer, Vert décline toute responsabilité quant au résultat final. 

Le kit contient également des idées pour donner une seconde vie au vieux pain, ou encore, entretenir sa maison avec des restes. À lire dans We Demain.

Une espèce à part, vraiment ? 

Une vidéo à montrer à Donald Trump. Convaincu de sa supériorité, l'humain se permet toutes les prédations sur son environnement. Or, comme le montre la passionnante mini-série d'Arte baptisée Une espèce à part, nous ne sommes les meilleurs dans (à peu près) aucun domaine au sein du vaste monde animal.

© Arte