Emissions impossibles


La France émet de moins en moins de CO2. Mais lutter contre la crise climatique à ce rythme, c'est mission impossible.  

La trop lente baisse des émissions françaises de CO2

Bien mais pas top. Les émissions de CO2 de la France ont décru de 1% entre 2018 et 2019, bien en-deçà des objectifs climatiques nationaux et internationaux. 

Une bonne nouvelle en trompe-l'oeil. Un an plus tôt, notamment en raison d'un hiver doux, les émissions françaises avaient baissé de 4%, détaille le Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique ( CITEPA) dans son dernier bilan, auquel l'AFP a eu accès« Les émissions de 2018 [445 millions de tonnes d'équivalent CO2 – Ndlr] et de 2019 (441 Mt CO2e) ont les niveaux plus bas enregistrés depuis 1990 », indique l'association chargée de mesurer les émissions nationales.

Les émissions françaises par secteur depuis 1990, exprimées en mégatonnes d'équivalent CO2 © Citepa

Mais cette baisse est largement insuffisante pour remplir les objectifs climatiques fixés dans la dernière version de la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC), feuille de route du gouvernement sur le climat. Le total des émissions ne devrait pas dépasser 422 Mt en moyenne annuelle entre 2019 et 2023. Avec 441 mégatonnes de CO2, l'année 2019 se situe 4,5% au-dessus de l'objectif. Les émissions devraient baisser de 2,3% par an jusqu'à 2023, et encore plus les années suivantes. 

Pis, pour contenir le réchauffement sous 1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle, il faudrait réduire les émissions mondiales de 7,6% par an dans la décennie qui s'ouvre, selon l'ONU. Même avec le confinement, épisode extrême et ponctuel, celles-ci ne devraient décroître que de 4 à 7%, comme Vert l'avait raconté. Or, loin de promettre des changements structurels, le gouvernement français a, pour l'heure, choisi de renflouer les entreprises des secteurs de l'automobile et de l'aéronautique, alors que les transports sont le plus mauvais élève avec 31% des émissions nationales. Plus d'informations dans les Echos

Bayer va verser 10 milliards à des victimes présumées du Roundup

Mercredi 24 juin, Bayer annoncé le versement de plus de 10 milliards de dollars pour indemniser quelque 125 000 plaignant•e•s.

Tout va de mal en pis pour le chimiste allemand Bayer depuis le rachat, en 2018, de Monsanto et de son herbicide controversé à base de glyphosate. Atteint•e•s de cancers qu'elles et ils attribuent à l'utilisation du Roundup, des dizaines de milliers de personnes ont déposé plainte à travers les Etats-Unis.

Pour éteindre la plupart des affaires, Bayer a annoncé dans un communiqué qu'il versera entre 10,1 et 10,9 milliards de dollars (entre 9 et 9,7 milliards d’euros). Cet accord devrait concerner environ 125 000 litiges. 

La firme ne reconnaît pas pour autant la toxicité de son produit, qui restera commercialisé partout à travers la planète. « Si nous avions continué de plaider, nous aurions fait face à plus de 20 procès par an, avec toute la couverture médiatique et la confusion que cela entraine concernant la sécurité et la disponibilité de Roundup™ », peut-on lire sur le site du chimiste. 

L'avocate française Corinne Lepage considère que Monsanto a ainsi ouvert « une boîte de Pandore, parce que il y a des victimes dans le monde entier », comme elle l'a déclaré à France Info. Pour elle, il s'agit-là d'un « précédent assez génial […] pour tous les procès que nous pourrons avoir en France ou en Europe contre le Roundup et le glyphosate »

L’abattoir ovin de Rodez perd son agrément

L'abattoir aveyronnais visé par l'enquête vidéo sur la mise à mort d'agneaux, publiée hier par l'association L214, s'est vu retirer son agrément.

L'enquête en vidéo de L214 sur un lieu d'engraissage et un abattoir d'agneaux dans l'Aveyron 

Les images sordides d'agneaux mal étourdis et saignés alors qu'ils sont toujours conscients ont rapidement fait réagir le ministère de l'agriculture. Dans un communiqué, celui-ci a immédiatement annoncé la suspension de la chaîne ovine de cet abattoir de Rodez, coupable de « pratiques inacceptables avec des manquements graves aux règles de protection animale ». Les services de l'Etat ont annoncé un contrôle le jour-même, dont les conclusions « devront permettre de déterminer quelles suites doivent être données ».

Le numérique, « angle mort » des politiques climatiques

Internet est, littéralement, une usine à gaz. Un rapport sénatorial met en lumière l'impact environnemental croissant du numérique en France.

A lui seul, en 2019, le numérique a produit 3,7% des gaz à effet de serre dans le monde, et 2% du total des émissions françaises, soit 15 millions de tonnes de CO2. Un chiffre qui pourrait grimper à 6,7% du total national en 2040, bien au-dessus de l'aviation (4,7%), notent les auteurs du rapport publié mercredi

Malgré un bilan carbone qui s'alourdit, le numérique représente toujours un « angle mort des politiques climatiques ». Issus du centre et de la droite, les sénateurs énumèrent une série de 25 propositions. Ils suggèrent par exemple de limiter le renouvellement des appareils, dont 86% des émissions proviennent de la seule fabrication, en luttant contre l'obsolescence programmée, matérielle et logicielle.

Les auteurs avancent également des mesures éducatives : ils suggèrent par exemple de former les écoliers à un usage sobre du numérique ; de recommander aux internautes de télécharger des vidéos plutôt que de les regarder en streaming.

Côté entreprises, les sénateurs suggèrent de limiter l'usage de données en interdisant, par exemple, le lancement automatique de vidéos publicitaires. Ils plaident également pour la mise sur pied de data centers et de réseaux moins énergivores et demandent qu'une étude d'impact « complète » sur les conséquences écologiques de la 5G soit réalisée. Une proposition de loi devrait être déposée à l'automne. 

Une application pour tout savoir de la sécheresse

Une start-up de l'Hérault a développé une plateforme gratuite qui permet de connaître l'état des ressources en eau partout en France

Celui ou celle qui a déjà cherché à savoir dans quel état se trouvaient les nappes ou les ruisseaux de son département sait à quel point cela relève de la gageure. Sur leur site info-secheresse.fr, les développeur•se•s d'Imagineau ont aggloméré de nombreuses données publiques éparpillées à travers le web, et les ont fait figurer simplement sur une carte interactive d'une grande précision. 

La plateforme permet d'afficher le détail de chaque station mesurant l'état des cours d'eau ou des nappes phréatiques.

En deux clics, il est possible d'accéder aux données pluviométriques des 30 derniers jours aux six derniers mois, au niveau de remplissage des nappes phréatiques et au débit des cours d'eau en temps réel. 

Pour avoir accès au détail de chaque station, il faudra simplement créer un compte gratuit. Une nouveauté repérée par 20 Minutes

Nos maisons sont des passoires énergétiques

La plupart d'entre nous vit dans des gruyères thermiques. Des logements mal isolés, véritables « passoires énergétiques » qui ont un lourd impact climatique, comme l'explique le Monde dans la dernière vidéo de sa série plan B. Les membres de la Convention citoyenne pour le climat ne s'y sont d'ailleurs pas trompé•e•s puisque la rénovation énergétique des bâtiments est l'une de leurs propositions-phares. 

© Le Monde