Défaits aux législatives, les écolos allemands ne veulent plus compter pour des "grün".

Elections allemandes : les écolos ont la gueule de bois
Dezeption ! En Allemagne, le vote des jeunes n'a pas suffi à porter les Verts au pouvoir, arrivés derrière les deux partis historiques aux élections législatives ce dimanche.
Les « Grünen » ont enregistré le meilleur score de leur histoire aux élections fédérales : près de 15% des suffrages et une troisième place honorable derrière les sociaux-démocrates du SPD (25,5% à 25,9%) et les conservateurs de la CDU (24,5%). D'ailleurs, en y regardant de plus près, les écolos ont surtout fait chavirer la jeunesse : 22% des moins de 30 ans ont voté pour ce parti, devant tous les autres.
Pourtant, aux dires même de la candidate écologiste, Annalena Baerbock, il n'y a « pas de raison de se réjouir » car le parti était donné favori avant l'été. Et le climat arrive régulièrement en tête des préoccupations avancées par les Allemand·e·s. Au final, les Verts joueront le rôle de « faiseur de roi » dans la constitution d'un gouvernement de coalition, à condition que les libéraux du FDP, dotés de 11,5% des sondages, n'entravent pas les négociations.

Si beaucoup d'analystes pointent les erreurs personnelles de la jeune candidate Annalena Baerbock comme cause principale de la dégringolade écologiste (
De son côté, la militante suédoise Greta Thunberg avait estimé samedi que les élections « ne vont pas résoudre la crise climatique, peu importe leur résultat. […] Il faudra continuer à mobiliser, à s’organiser et à descendre dans les rues ».

· À quelques semaines de la 26ème conférence de l’ONU sur le climat (COP26), le gouvernement australien refuse toujours de s'engager pour le climat. Le Premier ministre Scott Morrison a même indiqué qu'il pourrait ne pas se rendre au sommet climatique. Le pays est le plus grand exportateur de charbon au monde et sa position pourrait peser, alors que le président de la COP26, Alok Sharma, essaie de convaincre les 191 pays signataires de l'Accord de Paris de renoncer dès maintenant à cette énergie très polluante. - AFP
· Jeudi dernier, le gouvernement français a officialisé 49 nouveaux sites dits « clé en main » où pourront être implantées des industries en un temps raccourci grâce à des procédures administratives purgées en amont. Alors qu'on en compte désormais 127 dans toute la France, l'association Notre affaire à tous fait part de son inquiétude pour l'environnement. Impossible, selon elle, d'appréhender correctement les impacts environnementaux des projets si les autorisations sont données avant même qu’ils ne soient connus. En septembre 2020, l’association a même déposé un recours contre les 66 sites déjà labellisés. - Reporterre


Aide à la réparation d'objet : le gouvernement jette ses promesses à la poubelle
A moitié vide. Le gouvernement veut vider de sa substance les fonds de réparations, censés encourager les particuliers à faire réparer leurs objets du quotidien.
Le 1er janvier prochain, six fonds de réparation prévus par la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire entreront en vigueur en France. Abondés par les fabricants eux-mêmes (ou les metteurs sur le marché), ils doivent permettre de subventionner la réparation de six types d'objets du quotidien : certains équipements électriques et électroniques (EEE), mobilier, vêtements, chaussures, linge de maison, jouets, articles de sport et de loisirs, de bricolage et de jardin. Dans un premier décret, paru en novembre 2020, le gouvernement fixait la contribution des fabricants à 20% des coûts de réparation tout en confiant à l'Agence de la transition énergétique (Ademe) le soin de chiffrer précisément les besoins par filière.
Pas vraiment zélée, l'Ademe a proposé des montants allant de 45 millions d'euros par an pour la réparation des articles de sport à 203 millions pour les EEE. A comparer, par exemple, aux 835 millions d'objets électroniques et électriques mis chaque année sur le marché français. Mais pour le gouvernement – ou les industriels – c'est déjà trop ! Dans un nouveau décret, mis en consultation la semaine dernière, les ambitions ont été sensiblement « corrigées ». Le taux plancher pour la contribution des fabricants descend à 10% et l'introduction d'une « trajectoire de progressivité » retarde de six ans l'entrée en vigueur pleine et entière du dispositif. Le fonds de réparation des jouets passe tout bonnement à la trappe et les autres n'auront donc pas les moyens d’inciter suffisamment à la réparation. Bref, à défaut de les jeter directement à la poubelle, le gouvernement a préféré choisir des idées cassées d'avance.

Paris anticipe l'aggravation des risques climatiques
Dans les crues de Paris. En se basant sur un nouveau rapport d'experts, la capitale espère protéger ses 2,2 millions d'habitants de la surchauffe et des inondations, mais aussi du manque d'eau et de biodiversité.
Neuf ans après la première édition, la ville de Paris a réédité la semaine dernière son « diagnostic de robustesse et vulnérabilité » face au changement climatique. Grand bien lui en a pris, car les conclusions montrent l'urgence d'anticiper : « la majorité des risques majeurs attendus en 2050 tendent à survenir dès 2030 », constatent les auteur·rice·s. Du reste, la ville affiche déjà 2,3°C de réchauffement par rapport à l'ère préindustrielle.
L'axe prioritaire sera donc de limiter la surchauffe urbaine. En effet, les journées caniculaires à plus de 30°C couvriront presque trois semaines par an dès 2030, de même que les nuits tropicales (à plus de 20°C). Outre les impacts sévères sur la ressource en eau, les infrastructures ou la biodiversité, « la canicule est avant tout un enjeu social » souligne l'étude, car elle fragilise en premier lieu les personnes vulnérables (âgées, mal-logées, atteintes de maladies chroniques ou enceintes...). Les pluies torrentielles et le risque d'inondations, sensiblement accrus, figurent également parmi les priorités. D'autant plus que « ces phénomènes peuvent paralyser le fonctionnement de la ville pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines ».
Mais deux autres phénomènes inquiètent particulièrement les expert.e.s : la perte de biodiversité et le manque d'eau. « À Paris, le déclin de la biodiversité, partagé par toute la région Île-de-France, ne devrait pas être enrayé à l’horizon 2050 ni en fin de siècle et ce malgré les efforts de reconquête de la nature. Une situation alarmante et encore sous-estimée », peut-on lire. Les actions de « renaturation » telles que la plantation de 170 000 arbres d'ici à 2026 ou la végétalisation de 30 hectares supplémentaires ne devraient donc pas suffire. A partir de 2050, la capitale risque en outre de subir des pénuries d'eau. A moins de rationaliser ses usages, dès maintenant.

Transition énergétique : le pari inachevé d'Angela Merkel
Game over. Au cours de ses seize années au pouvoir, la chancelière Angela Merkel a hérité du surnom de klima-Kanzlerin, « la chancelière du climat ». Au moment de quitter le pouvoir, la dirigeante peut se targuer d'avoir engagé son pays sur la voie d'une transition radicale... mais insuffisante, comme le montre cette vidéo du Monde.
