Daddy pas cool


Il provoque le diabète et tue le vivant ; le sucre est prié de se tenir à carreau. 

L’exportation de bovins vivants et le « bien-être animal »

Bravo le veau ! Une enquête menée par quatre ONG révèle les conditions calamiteuses dans lesquels des bovins français sont exportés – vivants – depuis l'Espagne vers l'Afrique du Nord et le Proche-Orient

La France est-elle toujours aussi soucieuse du bien-être animal quand son bétail quitte le territoire national ? Chaque année, des centaines de milliers de bovins passent les Pyrénées pour se retrouver en Espagne. Parmi eux, beaucoup de veaux, qui seront engraissés pendant plusieurs mois avant d'être mis sur des cargos et envoyés aux quatre coins de la Méditerranée.

Un périple parfois cauchemardesque qu'ils effectueront vivants, car cela coûte moins cher, notamment. Dans leur enquête, Welfarm, Animals International et Animal Welfare Foundation et Animals' angels dévoilent des scènes captées aux deux bouts de la chaîne, du port de Carthagène, en Espagne, aux marchés du Liban ou du Maroc. 

Destiné au marché libyen, un taureau est roué de coups avant de mourir de chaleur  © Welfare

Dans ce port espagnol qui voit défiler des centaines de milliers de bovins, des hommes se déchainent sur un taureau au train arrière bloqué, à coups de pieds et d'aiguillon électrique. Né en France, engraissé en Espagne, il mourra après avoir été laissé dans un camion en plein soleil, sans avoir atteint sa destination finale : la Libye. 

Dans d'autres vidéos, on peut voir des employés saigner des bêtes conscientes, des bovins ligotés pendant des heures sur les marchés, des veaux interdits de téter, etc. « Les images que nous révélons n’illustrent pas des cas isolés, a indiqué à Libération Adeline Colonat, chargée de la campagne transport à Welfarm. Depuis dix ans, les scènes filmées par les ONG en Afrique du Nord ou au Moyen-Orient sont ignobles. Tout le monde le sait : gouvernement, exportateurs, éleveurs, vétérinaires. Le seul moyen d’éviter toutes ces souffrances est d’exporter des carcasses, pas des êtres vivants. » A lire dans Libération (abonnés).

• Mardi, la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) a condamné l’Italie pour des dépassements répétés des valeurs limites de pollution de l’air aux particules fines entre 2008 et 2017. Il est reproché à Rome de n’avoir mis en place que très tardivement des plans de réduction de la pollution, dont certaines mesures ne seront appliquées que dans de nombreuses années. La France est renvoyée devant la même juridiction pour les mêmes motifs. - Actu-environnement

• Mardi, des député•e•s issu•e•s de quatre groupes parlementaires ont saisi le Conseil constitutionnel pour s’opposer au projet de loi qui réintroduit les néonicotinoïdes. Début novembre, l'Assemblée et le Sénat avaient validé le texte qui réautorise ces pesticides particulièrement nocifs pour la biodiversité jusqu’en 2023 dans les cultures de betteraves à sucre. - France Info (AFP)

• Lundi, deux parcs naturels situés en France et en Belgique ont porté plainte contre X, après la pollution massive du fleuve Escaut, qui avait entraîné la mort de milliers de poissons en avril 2020. La rupture de la digue d'un bassin de la sucrerie Tereos d'Escaudœuvres (Nord) avait fait se déverser 100 000 m3 d’eau de lavage de betteraves dans l'Escaut (Vert). - 20 Minutes 

Cocktails de pesticides dans les lagunes de Méditerranée 

Vous reprendrez bien un petit cocktail ? Les lagunes de la Méditerranée française sont polluées par de nombreux pesticides, dont les effets combinés sont encore mal connus

C'est le constat fait par l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) dans son dernier bilan du suivi des lagunes méditerranéennes, qui se penche sur la période 2017-2019. 

Pour juger du « bon état chimique » des lagunes, l'usage consiste à mesurer les concentrations de substances les plus nocives, dites « prioritaires ». Pas les autres. Or, même si ces dernières « sont jugées aujourd'hui moins toxiques que les substances prioritaires, ce constat est susceptible d'évoluer avec l'avancée des recherches écotoxicologiques, et malgré tout, elles ont aussi individuellement des effets reconnus sur des espèces non cibles », note le rapport.

Les produits phytosanitaires sont utilisés par l'agriculture pour désherber ou tuer les espèces dites « invasives ». Mais ceux-ci se déversent ensuite dans les lagunes, générant des effets néfastes sur toute la faune et la flore. Ainsi « le diuron, un herbicide, modifie la structure de l’ADN de l’huître et nuit même à sa descendance »a expliqué à 20 Minutes Wilfried Sanchez, directeur scientifique adjoint à l’Ifremer.

L'étang de l'Or (Hérault), est parmi les plus menacés par la pollution aux pesticides © Kelaïerz

15 à 39 pesticides ont été détectés dans chacune des dix lagunes étudiées. Si les valeurs maximales ne sont pas toujours atteintes, les scientifiques mettent en garde contre ces dangereux mélanges : « les travaux sur les mélanges de contaminants mettent en lumière les effets cumulés des "cocktails" sur les organismes vivants, même à des doses individuelles jugées protectrices pour l'environnement »

Manger bio contre le diabète 

Ça peut pas faire de mal. Ceux (et surtout celles) qui consomment davantage d'aliments issus de l'agriculture biologique ont 35% de risques en moins de développer un diabète de type 2

C'est le principal enseignement d'une étude publiée, lundi, dans l'International Journal of Behavioral Nutrition and Physical Activity. Pour s'en convaincre, les scientifiques ont suivi pendant quatre ans 33 256 participant•e•s issu•e•s de la vaste cohorte de Nutrinet.

Alcool, cigarette, activité physique, statut économique ou indice de masse corporel (IMC) mis à part, toutes choses égales par ailleurs, les plus gros•ses consommateur•rice•s de produits labellisés « AB » ont donc un tiers de chance en moins de déclarer un diabète de type 2, c'est-à-dire lié au mode de vie et non à l'hérédité (Inserm).

Les résultats sont surtout concluants chez les femmes, qui constituent les trois quarts des personnes interrogées : jusqu'à -65% de risques chez celles qui mangent le plus d'aliments bio, a expliqué au Monde l’épidémiologiste Emmanuelle Kesse-Guyot (INRAE), autrice principale de ces travaux. Chez les hommes, l'étude n'a pas révélé de différence notable. Ce qui pourrait être témoigner de la plus grande faculté des femmes de se détoxiquer des perturbateurs endocriniens liés aux pesticides.

Autre élément qui semble indiquer le rôle des pesticides dans ces résultats : les données ont bien plus largement varié chez les grand•e•s mangeur•euse•s de végétaux que chez celles et ceux qui consommaient davantage de viande ou de produits laitiers. Plus d'informations dans le Monde (abonnés). 

Sucre amer

Révolté par la réintroduction des pesticides néonicotinoïdes, le jeune collectif de la Ronce veut « riposter contre ceux à qui profite le crime : les lobbies du sucre ». Depuis plusieurs semaines, ses membres s'emploient à rendre le sucre invendable, comme le raconte France 3 dans cette vidéo

© France 3