Chères toutes et chers tous...
Un journal qui change le paysage médiatique, ça vous dit ? Il y a quelques jours, après avoir été interpellé par l'équipe de Vert - et bien d'autres - sur les réseaux sociaux, Géo s'excusait publiquement d'avoir publié un entretien contenant des propos climatosceptiques.
Aujourd'hui, c'est le site Détours, né d'un partenariat entre Canal + et Seat, qui a supprimé de nombreux articles faisant directement la promotion du constructeur automobile, peu de temps après que nous lui avons envoyé nos questions, comme vous le verrez plus bas.
Voyez ce que nous arrivons à faire avec nos petits bras, imaginez ce que vous nous ferions avec votre aide à toutes et tous !
Certains usent de vieilles marmites pour nous faire avaler leur soupe, pendant qu'une partie du monde est chauffée à blanc à force d'entourloupes.

En Inde et au Pakistan, l’extrême vague de chaleur redouble d’intensité après une brève accalmie
C’est chaud. Voilà presque deux mois que l’Inde et le Pakistan subissent une virulente vague de chaleur qui bat tous les records. Au-delà des températures extrêmes, la durée inédite de cet évènement interroge les limites de l’adaptation humaine au changement climatique.
Samedi, un pont a brutalement cédé sous la pression de l’eau dans la vallée de la Hunza, au nord du Pakistan. Il a été emporté par ce qu’on appelle une vidange brutale de lac glaciaire : une crue imprévisible générée par la rupture d’un barrage naturel dans un glacier. Une catastrophe naturelle directement liée aux températures extrêmes et prolongées qui assèchent l’Asie du Sud depuis le 10 mars.
Cette intense vague de chaleur défie les records dans une région pourtant habituée des canicules meurtrières. En Inde, ce mois d’avril fut le plus chaud en 122 ans. Au Pakistan, la ville de Nawabshah a connu une température moyenne de 44,6 °C l’après-midi sur l’ensemble du mois d’avril. Le mercure n’y est pas descendu une seule fois sous la barre des 42 °C.
La situation « est tout à fait inédite pour plusieurs raisons », confirme auprès de Vert Fanny Petitbon, responsable de plaidoyer pour l’ONG Care et spécialiste des conséquences du changement climatique sur les pays du Sud. D’abord par sa précocité - les précédentes vagues de chaleur extrêmes avaient lieu en mai ou juin, mais aussi par sa durée exceptionnelle, qui la rend encore plus pénible pour les organismes humains.
Un indicateur est particulièrement inquiétant : la température du thermomètre mouillé (un rapport entre chaleur et humidité que l’on peut calculer avec ce simulateur). En mars 2022, des chercheur·ses américain·es ont estimé que cette limite théorique pour le corps humain était de 31 °C maximum. Cela signifie qu’au-delà de cette « température mouillée », il fait trop chaud pour que l’air puisse rafraîchir l’humain, mais aussi trop humide pour que sa transpiration s’évapore.

Dans la ville indienne de Nagpur, la température du thermomètre mouillé a atteint jusqu’à 32,2 °C fin avril, selon les calculs réalisés par Thibault Laconde, ingénieur expert des risques liés au climat et fondateur de Callendar, une start-up spécialisée dans les projections climatiques.
« Cette vague de chaleur est en train de tester les limites de la capacité de survie humaine », estime auprès de CNN Chandni Singh, chercheuse à l’Institut indien des peuplements humains (IIHS) et autrice principale du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec). Et ne devrait malheureusement pas s’arrêter de sitôt.

· Mercredi dernier, un comité d’experts formé par la préfecture du Bas-Rhin a confirmé dans un rapport la responsabilité de l’entreprise Georhin (ex-Fonroche Géothermie) dans les évènements sismiques de 2019 et 2020 survenus dans la région de Strasbourg. Des opérations de prospection et d’injection en vue d’un projet de géothermie avaient provoqué plusieurs séries de secousses, d’une magnitude de 2 à 3,6 sur l’échelle de Richter. - Le Monde
· Jeudi dernier, l’Autorité environnementale (AE) a publié un rapport annuel pour 2021 très critique pour le gouvernement. Bilan : sur les 159 projets passés à la loupe par ce collège d’expert·es indépendant·es chargé·es de rendre des avis sur les projets d’aménagement et les programmes publics, la plupart ne prennent pas en compte leur impact sur le climat et la biodiversité. Le président de l’AE, Philippe Ledenvic, en conclut que « la transition écologique n’est pas amorcée en France ». - Le Monde
· Depuis ce weekend, l’État du Nouveau-Mexique (États-Unis) est frappé par une forte sécheresse, des vents violents et des températures élevées, plus que favorables à des départs de feu, qui risquent d’annoncer des évènements « potentiellement historiques », relate le Washington Post. Déjà déclaré deuxième plus grand feu de l’histoire de cet État, le Calf canyon fire sévit depuis la semaine dernière. Au même moment, les flammes font aussi des ravages en Sibérie. Des « feux zombies », qui couvent tout l’hiver sous la neige et refont surface au printemps (nos explications), ont dévasté la région ces derniers jours. Aggravés par des vents particulièrement violents, les incendies ont déjà fait une dizaine de victimes. - Le Monde (AFP)


Caisse qui se passe ? Depuis que nous avons envoyé nos questions au groupe Canal + au sujet de Détours, leur étonnant média né d’un partenariat avec Seat, quelque 24 articles, qui faisaient la part belle au constructeur espagnol, ont été retirés du site ! Cocasse, non ? Encore plus cocasse : grâce à la « Wayback machine » de l'Internet web archive, il est possible de retrouver la trace de certains d'entre eux, comme celui-ci, celui-là, ou celui-ci, ou encore celui-là... et sans oublier celui-ci. On vous (re)dit tout de ce média qui mêle sans vergogne journalisme et publicités dans notre article à lire sur vert.eco.


Douze astuces des salariés pour rendre l’entreprise plus écolo
À travers leurs instances de représentation du personnel, les salarié·es ont le pouvoir de transformer l’entreprise pour qu’elle prenne mieux en compte l’écologie. Mais par où commencer ? Quatre acteurs de la transition publient, ce lundi, une charte de douze actions pour s’engager.
Un voyage en avion payé par le comité social et économique (CSE - ex-comité d’entreprise) à l’autre bout du monde ? Des bons d’achat à gogo auprès de boîtes qui polluent la planète ? « C’est non ! », répond le collectif « Décarbone ton CSE » qui regroupe des acteurs de la transition dans le monde professionnel. Ce lundi, il lance une charte pour aider les instances de représentation du personnel à passer au vert.
Le texte est porté par quatre entreprises du secteur : Ethi’Kdo qui œuvre dans les cadeaux écologiques et solidaires ; Gate 17, qui conseille les CSE sur leurs prérogatives environnementales ; Treegr, qui propose un portail d’offres écologiques et solidaires et Represente.org, qui accompagne les CSE dans leur transition. Cette charte vise à « mettre en mouvement tous les élus et ceux qui aspirent à représenter leurs collègues », indique à Vert Maxime Balsat, cofondateur de Represente.org. Parmi les bonnes pratiques présentées, on note : arrêter les goodies, sensibiliser à l’urgence climatique, choisir des prestataires locaux, privilégier les voyages de proximité ou encore, réaliser un bilan carbone « scope 3 » - qui calcule les émissions de l’ensemble des activités de l’entreprise, y compris celles liées aux produits ou aux services vendus.
Des principes qui doivent répondre aux attentes de plus en plus fortes des salarié·es sur l’environnement et permettre d’embrasser les nouvelles prérogatives des comités, introduites par la loi « Climat et résilience » promulguée en août 2021 (Les Échos). Avec des budgets parfois conséquents, dont le montant total s’élève à 11 milliards d’euros en France, selon l’économiste Gilles Caire, les CSE jouent un rôle clé dans la transition, à la fois par les avis qu’ils rendent sur la stratégie de l’entreprise et par les activités sociales et culturelles qu’ils proposent aux salarié·es.

Face à l’urgence écologique et à l’inaction des dirigeants, comment agir ?
L’inaction généralisée face à la crise climatique peut désespérer les citoyen·nes. Mais il n’est jamais trop tard pour agir et chaque dixième de degré compte ! Outre le vote, la journaliste Paloma Moritz rappelle tous les moyens qui sont à notre portée pour agir dans sa dernière vidéo pour Blast.
Et, cette fois-ci, ce n’est pas nous que le disons : soutenir la presse indépendante de l’écologie fait partie des actions à entreprendre pour lutter contre le changement climatique, selon notre consoeur Paloma Moritz. Puisque nous sommes au service de nos lectrices et lecteurs, voici comment procéder 👇

+ Loup Espargilière, Anne-Sophie Novel, Juliette Quef et Anna Sardin ont contribué à ce numéro