Chimie chimie yo


Les produits chimiques ne sont pas nos amis pour la vie, pas plus que le plastique qui nous envahit. 

L’Europe propose de durcir la réglementation sur les produits chimiques

Mercredi, la Commission européenne a présenté son projet pour durcir la réglementation sur les produits chimiques.

C'est l'un des volets du Green deal (pacte vert) promu par la Commission européenne depuis la fin 2019 : l'exécutif européen a présenté, mercredi, sa stratégie pour « la durabilité dans le domaine des produits chimiques ». Il s'agit d'une feuille de route qui doit « garantir un environnement sans substances toxiques » d'ici 2030. 

Comme le rappelle le document, les substances chimiques sont présentes dans tous les produits, ou presque, que nous utilisons. Hélas, certaines d'entre elles peuvent « occasionner des cancers, affecter les systèmes immunitaire, respiratoire, hormonal, reproductif et cardiovasculaire […], accroître la vulnérabilité aux maladies », etc. Et générer une pollution qui nuit à l'ensemble du vivant et aggrave le dérèglement climatique.

Ursula von der Leyen, présidente de la Commission, devant le Parlement européen en juillet 2019  © Parlement européen

Aussi, la Commission prévoit la suppression progressive de certains produits parmi les plus nocifs comme les substances poly- et perfluoroalkylées (PFAS), pour les usages « non-essentiels à la société ». Une notion qui reste à définir. Perturbateurs endocriniens avérés, les PFAS sont présents dans toutes sortes de textiles, des emballages alimentaires, revêtements anti-adhésifs, vernis et peintures, etc. 

Comme l'explique le Monde, la Commission propose de retirer des produits de consommation courante (matériaux qui contiennent des aliments, jouets, cosmétiques, textiles) les substances « causant des cancers, des mutations génétiques, des troubles de la reproduction ou du système endocrinien, ou qui soient persistantes ou capables de bio-accumulation ». Le potentiel effet cocktail des produits lorsqu'ils sont mélangés devra également être pris en compte dans l'évaluation des risques. La Commission plaide encore pour une meilleure information du public sur la teneur en substances chimiques des produits et sur leur utilisation sûre, a noté Actu-environnement.

Alors que l'Europe en est la deuxième exportatrice, ce document ne contient pas d'objectif de réduction de la production de produits chimiques. Célébrant ces « briques de construction de technologies, matériaux et produits bas-carbone, zéro pollution et économes en énergie », la Commission prédit un doublement de la production mondiale d'ici à 2030. Plus d'informations dans le Monde (abonnés) et Actu-environnement.

• Réunis en sommet à Bruxelles, les Etats-membres de l’Union européenne ont décidé de repousser la décision sur le nouvel objectif climatique commun au mois de décembre. Certains pays de l’Est jugent le projet de la Commission - réduire de 55% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 - irréalisable - 20 Minutes (AFP)

• The Atlantic a inauguré, jeudi, une nouvelle rubrique baptisée « Planet », ainsi qu’une newsletter hebdomadaire sur le climat. L’ambition du quotidien, installé à Boston (Etats-Unis) depuis plus de 100 ans : orienter le travail de toute sa rédaction vers l’écriture de davantage de sujets liés à la crise climatique « toile de fond de nos vies » et traiter celle-ci « non pas comme une menace lointaine, mais comme une force qui reconfigure déjà l’économie, la culture, la société et la vie sur Terre » Nieman Lab (en anglais)

L'envers de la poubelle jaune

« Le vrai problème du plastique, c'est que les gens le mettent dans la mauvaise poubelle ». Dans Recyclage, le grand enfumage, Flore Berlingen démonte de nombreuses idées reçues sur le tri des déchets et l'usage qui est en fait.

Plein•e de bonne volonté, l'envie de sauver la planète chevillée au corps, vous vous faites une religion de trier convenablement vos déchets. Et vous avez bien raison. Mais ce geste est loin d'être la panacée. 

Dans son essai, la directrice de Zero waste France a deux cibles principales : les industriels et l'organisme de tri qu'ils financent, Citéo (ex éco-emballages). De campagnes en actions de sensibilisation, ces acteurs privés tentent de faire accepter l'idée que le recyclage suffira à endiguer la crise des déchets. C'est alors que ce geste apparemment vertueux se mue en alibi du tout jetable, pour Flore Berlingen. 

Symbole par essence de la société de l'usage unique, le plastique est particulièrement visé par l'autrice. S'ils applaudissent le tri sélectif, les fabricants d'emballages s'ingénient à inventer des alliages de plastiques que les centres de traitement des déchets ne peuvent pas recycler. Parmi les mille astuces pour ne rien changer, les producteurs font la promesse d'un plastique recyclable à l'infini. Faisant mine d'oublier qu'il est indispensable d'ajouter de la matière vierge à chaque nouvelle fabrication.

Faute rejetée sur les consommateur•rice•s, ressource infinie ; le recyclage est une solution confortable pour continuer à produire toujours davantage d'emballages. Des emballages que les consommateurs paient à l'achat, à la collecte et au traitement. Un exposé riche et facile d'accès pour tout savoir de cet enjeu majeur et entrevoir la sortie de l'ère du jetable.

Recyclage, le grand enfumage, Flore Berlingen, éd. Rue de l'échiquier, 2020, 119p., 13€

Le vendredi, chez Vert, c'est le jour du Do it yourself (Faites-le vous-même) ! La semaine dernière, nous vous apprenions à faire votre levain. Aujourd'hui, il est temps de vous en servir dans cette savoureuse recette de pain. De quoi meubler les longues soirées de couvre-feu à venir.

Vous pouvez cliquer sur l'image pour l'afficher en plein écran et l'enregistrer d'un coup de clic droit © Vert

Erratum : contrairement à ce que nous avions écrit, vous n'avez pas besoin de conserver le levain à l'abri de la lumière. Si vous prévoyez de faire du pain régulièrement, un bocal fermé hermétiquement et à température ambiante suffira. Si vous comptez mettre la main à la pâte une fois par semaine ou moins vous pouvez le stocker en bas de votre frigo.

Incursions sauvages en ville

Le reconfineme… pardon, les nouvelles mesures sanitaires susciteront-elles à nouveau des vocations ? Au printemps, le confinement généralisé a accéléré un processus : celui du retour des animaux sauvages en ville. Alors que les espaces naturels se réduisent comme peau de chagrin, sangliers, hiboux, renards s'aventurent de plus en plus dans les métropoles allemandes, ainsi que le raconte ce court, mais savoureux, documentaire d'Arte.

© Arte découverte