Chères toutes et chers tous,
📣 Lundi 30 septembre, à partir de 18h30, le Fonds pour une presse libre (FPL) vous invite au «Grand débat des Indés» à l’espace Reuilly, dans le 12ème arrondissement de Paris. Une soirée d’échanges sur le rôle des médias indépendants face aux crises politique, démocratique et écologique. Vert y sera présent en compagnie de 15 autres médias. Entrée gratuite (avec inscription obligatoire).
Chauve-souris contre tractopelles : on vous livre le témoignage des derniers activistes à l’A69.
«On a échangé quatre personnes contre quatre sacs de nourriture» : où en sont les derniers occupants du chantier de l’A69 ?
Tractopeur. Sur la Zad du Verger, à Verfeil (Haute-Garonne), une dizaine d’opposant·es à l’autoroute A69 entre Toulouse et Castres occupent des arbres ainsi que le toit de la dernière maison encore debout, afin de retarder le chantier. Elles et ils nous racontent.
«Ils tapent avec leurs machines sur la maison, ça vibre de tous les côtés», préviennent d’emblée les activistes, joint·es par Vert lundi après-midi. Elles et ils sont installé·es depuis neuf jours dans le grenier et sur le toit de la maison d’Alexandra, la dernière locataire expropriée sur le tracé de l’autoroute. Lundi 16 septembre, elle rendait les clés de son logement posé au cœur d’un écrin de verdure surnommé «le Verger», après plusieurs mois de conflit avec le concessionnaire, Atosca, et après avoir subi de nombreuses tentatives d’intimidation.
Au même moment, des opposant·es ont grimpé sur le toit tandis que des «écureuils» - le nom que se donnent les militant·es qui se perchent dans les arbres pour empêcher leur abattage - montaient à nouveau dans les branches pour retarder l’avancée des pelleteuses.
Huit jours plus tard, il en reste une dizaine, réparti·es dans trois arbres et dans le grenier de la maison. «Les écureuils sont dans les arbres et nous on s’est appelés les chauves-souris puisqu’on est installés dans le grenier», explique Lou, l’une des occupant·es de la maison. Depuis vendredi, elles et ils sont «en siège» puisque les forces de l’ordre restent présentes toute la nuit - les zadistes ont compté jusqu’à treize camions de CRS sur place le soir. Leurs vivres, elles, fondent à vue d’œil.
Plusieurs tentatives de ravitaillement ont eu lieu au cours du week-end, mais elles ont échoué - quatre personnes ont été interpellées alors qu’elles tentaient d’apporter de la nourriture dans la nuit de samedi à dimanche. Lundi, plusieurs activistes ont volontairement quitté la maison, donnant lieu à des négociations avec les forces de l’ordre. «Ce matin, on a échangé quatre personnes qui voulaient descendre contre quatre sacs de nourriture, raconte Tim, à savoir qu’un sac contenait une ration d’un jour pour une personne et deux litres d’eau. C’est pas grand chose.»
👉 Cliquez ici pour lire la suite de cet article de Justine Prados.
· Lundi matin, lors de la passation de pouvoir entre Christophe Béchu et Agnès Pannier-Runacher à l’hôtel de Roquelaure (Paris), la nouvelle ministre de l’Écologie du gouvernement Barnier (notre article) a rappelé l’urgence d’adapter la France au dérèglement climatique. «Anticiper ce que serait un monde à +4°C, ce n'est pas être alarmiste, c'est être courageux, c'est être responsable vis à vis des Français et être préparé», a-t-elle insisté. En 2023, la moyenne de la température en France a été de +1,4°C par rapport aux normales de la période 1991-2020. - BFMTV
· Depuis le 20 septembre dernier, les 120 000 abonné·es de la page Facebook du collectif Extinction Rébellion France (XR) ne peuvent plus y avoir accès suite à sa suppression. XR dénonce un acte de censure de la part de Facebook, qui aurait réagi de la sorte pour faire suite à une «usurpation d’identité». Les comptes Instagram et X du collectif sont toujours actifs.
· Organisée par l’association France Nature Environnement (FNE), la «Fête des hérissons» a lieu toute cette semaine en France. Objectif de l’opération : célébrer la biodiversité ordinaire, promouvoir les actions de protection de la nature et participer au recensement citoyen des hérissons. Espèce protégée depuis 1981, le petit mammifère est fortement impacté par les activités humaines. - FNE
No limit. Une septième «limite planétaire» - l’acidification de l’océan -, est en passe d’être franchie, nous apprend l’Institut de Potsdam pour la recherche sur l'impact du climat, dans son dernier rapport. Il y a une quinzaine d’années, des scientifiques du Stockholm Resilience Centre ont établi ce modèle fixant neuf grands équilibres (voir le schéma) et autant de limites à ne pas dépasser pour rester en sécurité. À cause des activités humaines, six de ces limites planétaires ont déjà été dépassées : climat, biodiversité, eau, pollution chimique, changement d’usage des sols et les cycles du phosphore et de l’azote. Ce nouveau rapport révèle que les océans sont de plus en plus acides à cause des nos émissions excessives de gaz à effet de serre, et que cette nouvelle limite planétaire pourrait être franchie «dans un avenir proche». Ce phénomène qui nuit à la biodiversité marine, notamment aux organismes qui ont des coquilles en calcaire, risque d’entraîner l’effondrement du système alimentaire, et menace la capacité de nos océans à stocker du carbone.
25 kilos
La faim des haricots. Chaque Français·e jette en moyenne 25 kilos de nourriture consommable par an, soit l’équivalent d’un repas par semaine qui part à la poubelle. Cette perte coûterait environ 157 euros par personne chaque année. Cette nouvelle évaluation du gaspillage alimentaire a été rendue publique ce lundi 23 septembre par Too Good To Go, l’application spécialisée dans la revente des restes alimentaires. Pour arriver à ce résultat, l’appli s’est basée sur les données d’Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne. «L'une des premières choses à faire c'est d'anticiper ses courses, conseille sur France Bleu Meylene Rabot, la directrice France de Too Good To Go pour lutter contre le gaspillage des aliments. Ça veut dire faire ses courses plus souvent, mais acheter en moins grosse quantité, anticiper ses repas, faire des listes et éviter de surstocker.»
Ta mère nature dans les arbres avec les écureuils
Jeu de coquilles. Les écureuils, c’est une smala de 200 espèces à travers le monde. Dans sa nouvelle chronique pour Vert, Ophélie Damblé, alias Ta mère nature, nous raconte tout sur ces petits mammifères tantôt menacés, tantôt envahissants.
+ Loup Espargilière, Jennifer Gallé et Juliette Quef ont contribué à ce numéro.