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Contre des crises du climat et du vivant aux effets délétères, les pays du globe ont enfin accepté de protéger les mers.

Au Salon de l’agriculture, la végétalisation de l’alimentation avance à pas feutrés
Escalope game. Alors que le passage à des régimes plus faibles en produits animaux est l’un des leviers les plus puissants pour lutter contre la crise climatique, ce sujet n’est encore que timidement abordé au Salon de l’agriculture. Récit.
Il aura fallu attendre la 59e édition du Salon international de l’agriculture (SIA) pour qu’un organisme dédié à la transition alimentaire vers le végétal y soit représenté. Et pour décrocher son stand, l’Observatoire national des alimentations végétales (Onav) a montré patte blanche. «Il m’a fallu expliquer qu'on n'était pas là pour critiquer l'élevage ou faire la promotion du véganisme», rapporte Florimond Peureux, son président.

L’Onav conçoit sa venue au SIA comme une étape nécessaire pour gagner en respectabilité et se rapprocher des réseaux d’influence. «La question de la végétalisation s'institutionnalise, conquiert les clubs de réflexion sur l’alimentation, les groupes de travail à l’Assemblée nationale». Peu après l’annonce de sa présence au SIA, l’organisation a rejoint le groupe de travail sur l’alimentation de la SNBC (Stratégie nationale bas-carbone), feuille de route du gouvernement pour atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050. Levier à la fois individuel et collectif, la végétalisation de l’alimentation est l’un des moyens les plus efficaces pour enrayer la crise climatique, a rappelé le Giec dans son dernier rapport.
À quelques stands de là, Viki Mittoo fait déguster aux visiteurs ses steaks et nuggets Promeless, conçus à partir de protéines de blé et de pois. «En 2018, c'était un véritable défi de se lancer au SIA avec de la viande végétale, se souvient-il, en vétéran. On provoquait la colère de pas mal d'éleveurs, qui venaient nous dire qu’on n’avait rien à faire ici. Ça a été la guerre quasiment tous les jours».

· Samedi, une cinquantaine d’activistes écologistes ont planté des arbres sur une parcelle qui doit accueillir le nouveau stade de Brest. Menée par le «collectif contre le nouveau stade», qui rassemble des militant·es d’Extinction rebellion, Youth for climate, ou Costour Poumon vert en Finistère, cette action «coup de pelle» visait à alerter sur l’artificialisation de 18 hectares de terres fertiles au Froutven. - Le Télégramme (abonné·es)
· Dans une tribune au Monde parue samedi, Olivier Schneider, président de la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB), et Jean-Marc Jancovici, président du think tank The Shift Project, ont plaidé pour refaire du vélo «un transport de masse» à l’heure de la sobriété. «Avec une voiture, électrique ou pas, 90 % de l’énergie sert à déplacer le véhicule. Avec un vélo, 85 % de l’énergie sert à déplacer le cycliste !», rappellent-ils.
· Entre 2010 et 2020, quelque 27 universités américaines ont reçu plus de 700 millions de dollars (660 millions d’euros) de dons de la part des géants des énergies fossiles, selon une récente étude du laboratoire d’idées Data for progress et de l’ONG Fossil-free research. Parmi elles, Berkeley (154M$), Stanford (57M$) et le Massachusetts Institute of Technology (MIT - 40M$). Selon l’étude, ces financements orientent la recherche sur les solutions climatiques en faveur des biocarburants, de l’hydrogène et des technologies de capture du carbone. - The Guardian (en anglais)



C'est la chenille qui ne redémarre pas. Samedi, à l’appel des collectifs Scientifiques en rébellion et Extinction Rebellion, une centaine de personnes ont formé un cortège «funèbre» au pied du Museum national d’histoire naturelle (MNHN), à Paris. Au moment où s’achevait le Salon international de l’agriculture, les scientifiques voulaient dénoncer «les conséquences catastrophiques du recours massif aux pesticides et promouvoir un autre modèle agricole». «Les études scientifiques montrent une chute fulgurante d’abondance des insectes, dont certains pollinisateurs, qui atteint de 60 à 80% en Europe depuis 30 ans, ainsi qu’un déclin massif de 30% des populations d’oiseaux d’habitats agricoles en 30 ans en France», a alerté Kaïna Privet, écologue et membre des Scientifiques en rébellion. Sur une banderole, on pouvait lire «Printemps silencieux : les pesticides tuent», en référence au livre de la biologiste Rachel Carson qui, il y a 60 ans déjà, alertait sur la destruction du vivant causée par le puissant insecticide DDT.

Après quinze ans de discussions, l’ONU protège enfin la haute mer
Bonne mer ! Les Etats membres des Nations unies viennent de conclure un accord historique pour protéger les eaux internationales, jusque-là grandes oubliées du combat environnemental.
Samedi, après 15 ans d’âpres négociations, les délégations du monde entier rassemblées à New York se sont enfin mises d’accord pour protéger la haute mer. Celle-ci commence là où s’arrêtent les zones économiques exclusives (ZEE) - soit à maximum 370 km des côtes - et n’est donc sous la juridiction d’aucun Etat.
Bien qu’elle représente 60% de l’océan et couvre près de la moitié de la planète, la haute mer a longtemps été oubliée du combat écologique, au profit notamment des zones côtières. En décembre 2022, lors de la quinzième conférence mondiale (COP15) sur la biodiversité, quelque 190 pays avaient validé l’objectif de protéger 30% des mers d’ici 2030. Trois mois plus tard, ce premier traité mondial passe la vitesse supérieure en créant des aires marines protégées dans ces eaux internationales.

Ce traité onusien vise également à contraindre les Etats à évaluer les impacts environnementaux de toute nouvelle activité prévue en haute mer. Une avancée stratégique dans la lutte contre le dérèglement climatique et pour la protection de la biodiversité. Le traité aborde par ailleurs un épineux problème : celui du partage équitable entre les Etats des bénéfices tirés ressources génétiques collectées en haute mer ; les pays du Sud n’ayant pas les moyens de financer de coûteuses expéditions.
Le contenu du texte n’a encore été dévoilé. Mais il a d’ores et déjà été applaudi par les organisations écologistes, comme par le secrétaire général des Nations unies. Bien que finalisé dans sa forme, ce traité international doit maintenant être soumis aux différents services juridiques et traduit dans les six langues officielles de l’ONU avant d’être définitivement adopté

Faut-il renoncer aux Zones à faibles émissions ?
C’est la zone. Dans sa dernière chronique Entre les lignes sur France Info, le politologue Clément Viktorovitch revient sur l’épineux débat sur les Zones à faibles émissions (ZFE) qui révoquent l’accès des métropoles aux véhicules les plus polluants. Entre justice sociale et mesures environnementales, le succès de la transition écologique dépendra, dit-il, de la capacité des pouvoirs publics à accompagner les plus démunis.

+ Loup Espargilière, Axelle Playoust-Braure et Juliette Quef ont contribué à ce numéro.